fiction ou réalité ?La capitale d’« Emily in Paris » est-elle celle rêvée par les anti-Hidalgo ?

« Emily in Paris » : Est-ce la capitale rêvée des anti-Hidalgo ?

fiction ou réalité ?La saison 3 de la série de Netflix, sortie mercredi 21 décembre, présente Paris sous un jour des plus favorables, qui ne correspond pas forcément à la réalité
Les rues et les trottoirs d'« Emily in Paris » sont toujours impecs, et ça en fait rêver certains.
Les rues et les trottoirs d'« Emily in Paris » sont toujours impecs, et ça en fait rêver certains. - "Emily in Paris"/Netflix, Inc. / Netflix
Guillaume Novello

Guillaume Novello

L'essentiel

  • La troisième saison d’Emily in Paris est sortie le 21 décembre sur Netflix. Elle suit toujours les aventures d’une jeune Américaine venue travailler dans la capitale.
  • Certains opposants à l’actuelle municipalité aimeraient que le Paris à l’écran corresponde à la réalité.
  • Mais « même les lieux "signatures", qui faisaient aussi la fierté des Parisiens, ne ressemblent plus à ce qu’ils étaient et à ce que l’on voit dans "Emily in Paris" », estime l’initiateur du mouvement #SaccageParis.

Après le foie gras, vous prendrez bien une couche de guimauve avec la troisième saison d’Emily in Paris ? Et si vous habitez dans la capitale, vous aurez peut-être même l’impression de voyager dans une autre ville. Mais ce Paris fantasmé montré à l’écran est-il celui dont rêvent les opposants à la municipalité Anne Hidalgo ? « On aimerait bien que ce soit la vérité, que ça fasse rêver, de dire que si tu viens à Paris, c’est comme ça, mais on sait que ce n’est pas le cas », regrette Véronique Chartier, vice-présidente de l’association Union parisienne, peu tendre avec la mairie de Paris.

Elle avoue toujours regarder deux fois les épisodes, étant accaparée lors du premier visionnage par la (vaine) recherche des éléments qui défigurent sa ville. « Quand la fille chante sur le pont des Arts, ils n’ont pas dû filmer le sol parce qu’on ne voit pas les planches pourries », raille-t-elle. « Ce que je regrette, c’est que même ces lieux "signatures", qui faisaient aussi la fierté des Parisiens comme la tour Eiffel, le Champ de Mars, le Trocadéro, les Buttes-Chaumont ne ressemblent plus à ce qu’ils étaient et à ce que l’on voit dans Emily in Paris », complète @panamepropre, créateur du mot-dièse #SaccageParis. « C’est sûr qu’avant de tourner une scène, ils nettoient les rues », abonde Valérie Montandon, élue LR membre de la commission urbanisme.

Une série « complètement artificielle »

« Au-delà de l’effet carte postale de la série, poursuit la conseillère municipale, on espère un Paris plus propre avec du mobilier élégant et des trottoirs qui ne sont pas constamment éventrés par des travaux interminables. » Comme dans la série, Véronique Chartier aimerait que « la ville soit propre et sécurisée, sans trous partout sur les trottoirs ». Valérie Montandon voit aussi dans cette série un pied de nez aux initiatives de la majorité municipale. « Ce qui est montré, c’est un urbanisme raccord avec la singularité de Paris, c’est le mobilier urbain second Empire, note-t-elle. La tendance est au respect de l’histoire et pas aux expérimentations bas de gamme avec des matériaux de récup' d’Anne Hidalgo. »



Mais les diatribes contre la maire de Paris ne font pas oublier à Véronique Chartier que la série est « complètement artificielle ». « Comme Parisiens, nous savons tous que Paris a de tout temps été "dur", exigeant, très dense et qu’il ne correspond pas aux clichés d’Emily in Paris », souligne @panamepropre. Mais dans le fond, ce n’est pas tant l’image de Paris à l’écran qui est critiquée, elle est même plutôt souhaitée, mais bien la vie des personnages. « Ce n’est pas le Paris dont je rêve, des milieux privilégiés qui ne prennent jamais le métro. On ne vit pas comme ça », conclut la vice-présidente de l’Union parisienne qui avoue regarder la série pour le bel Alfie, joué par Lucien Laviscount. Si ça peut consoler, c’est déjà ça.

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