GROSSE FAIMComment manger un repas moralement éthique au Jour de l’An

Nouvel An : Comment manger un repas moralement éthique

GROSSE FAIMAprès les excès de Noël, vous avez décidé de marcher droit et de devenir une belle personne. Une décision qui passe par votre assiette dès le Jour de l’An…
Une bonne année et une bonne conscience.
Une bonne année et une bonne conscience. -  Jeremy Maude / Mood Boa/REX/SIPA
Jean-Loup Delmas

Jean-Loup Delmas

Edit du 31 décembre 2022 : A l’occasion du réveillon de la Saint-Sylvestre, nous vous proposons la relecture de cet article.

Les fêtes de fin d’année et l’éthique, ça fait souvent deux. Généralement fin décembre, on envoie bouler notre bonne conscience comme on tartine le foie gras : sans modération (oui, nous savons que le foie gras ne se tartine pas, c’est une expression).

Mais pour vous, c’est décidé, ce 31 décembre sera votre dernier jour de consommateur non-responsable. Vous avez décidé de changer, de vous acheter une âme et une conduite morale. Et ça commence le 1er janvier avec ce fameux repas post-réveillon. Alors comment remplir son estomac pour le début d’année tout en pouvant soutenir sans mauvaise conscience le regard de Coco, votre lapin nain, ou de Tigrou, votre chat, car on s’est dit qu’il était peu probable que vous ayez une dinde ou un veau comme animal domestique ?

Le chocolat

C’est bien gentil de s’être empiffré de chocolats à Noël en envoyant valser vos futures bonnes résolutions de perte de poids, mais vous pensez un peu à nos amis les arbres entre deux Ferreros rocher ? L’ONG Mighty Earth annonce dans un rapport publié le 7 décembre que la production de cacao entraîne une déforestation massive s’étant « poursuivie sans relâche en Côte d’Ivoire et au Ghana, y compris à l’intérieur des zones protégées et des parcs nationaux. »

Pourtant en 2017, le marché du cacao avait affirmé prendre de bonnes résolutions et limiter au maximum la déforestation en créant l’Initiative Cacao et Forêts (ICF). Apparemment, on repassera : « Depuis le lancement de cette initiative, le taux de déforestation s’est accru pour plus de la moitié des aires forestières inspectées en Côte d’Ivoire », note le rapport. Surtout, cette déforestation massive se fait dans les territoires naturels des éléphants et autres singes, qui en voyant leur espace vital diminuer, deviennent des cibles plus faciles pour les braconniers.

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La solution made in 20 Minutes : Diminuer votre consommation de chocolat (comme ça vous faites d’une pierre deux coups avec la diminution de votre bidou), s’investir dans des campagnes de reforestation, acheter du chocolat en commerce équitable.

Le poisson

Vous vous pensiez plus malins que les autres en ayant opté pour le poisson, un plat sain pour le bidou, plein de protéines et quand même moins culpabilisant que des petits animaux à plumes ou à fourrures trop mignons ? Et bien autant le dire, votre stratégie est un échec. Selon une enquête de l’UFC - Que choisir publié en début de mois, « 86 % des poissons vendus dans la grande distribution sont pêchés selon des méthodes non durables ou dans des stocks surexploités », en prenant en référence le cabillaud, la sole et le bar.

Au moins 88 % des stocks de poissons européens sont actuellement surexploités ou voient leur capacité à se reconstituer menacée, induisant dès lors un risque d’effondrement des stocks pour des espèces particulièrement menacées telles que le bar », poursuit l’association dans un bilan assez catastrophique qui aurait de quoi ruiner la vision d’un beau saumon joliment installé sur la table.

Soit, mais vous n’êtes pas n’importe quel consommateur, et vous allez regarder attentivement les étiquettes pour voir d’où provient votre poisson et comment il a été péché ? Bonne chance ! L’enquête de l’UFC Que choisir pointe également que dans deux tiers des cas, les mentions obligatoires sont « absentes, fantaisistes ou trop vagues ».

La solution made in 20 Minutes : Fuir les grandes surfaces pour tout ce qui est achat de produit marin, et privilégier des circuits courts mieux référencés sur la provenance du poisson.

Le foie gras

On ne va pas vous apprendre grand-chose sur le foie gras et sa conception à base de gavage de canard n’ayant rien demandé (en tout cas, pas trois tonnes de bouffe directement ingérée). Une pratique jugée pas forcément super cool pour nos amis les animaux, si bien que des pays, historiquement amateurs, ont cessé sa production, comme la Pologne, jadis cinquième producteur mondial. La France s’est prémunie de ce genre de prise de conscience en faisant rentrer le foie gras comme un élément du « patrimoine culturel et gastronomique » du pays en 2005.

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La solution made in 20 Minutes : Si jamais votre conscience à vous vous chafouine, vous pouvez toujours partir sur ces compléments végans, comme le Faux gras, dont le succès augmente d’année en année. Si au contraire l’alternative vegan vous paraît un peu tristounette et que vous craquez pour la version carnivore de ce mets il est vrai fort délicieux, sachez qu’il existe des foies gras réalisés sans gavage. Et ça, c’est beau. De toute façon, rassurez-vous à propos du foie gras. On ignore votre salaire, mais on doute que vous en consommiez des tonnes, donc ce n’est pas ça qui va plomber l’ensemble de votre bilan éthique. Si vous y parvenez, prenez soin de regarder le poids du foie si vous l’achetez cru : ne prenez pas au-delà de 600 g.

La dinde

On sait tous que repas de fêtes signifie souvent pas mal de restes, qu’on s’empresse de finir en janvier. Si un peu de dinde a survécu à votre réveillon, sa présence sur votre table vous éloigne de la moralité tant souhaitée. L’association L214 a ainsi filmé des dindes en élevage intensif, et les conditions sont loin d’être top : 97 % des dindes made in France ne verront jamais la lumière du jour. L’élevage pointé par L214 contenait 8 dindes au mètre carré, certaines se marchant littéralement dessus, voire sur des cadavres. On vous passe les détails sur les maladies et les infections qui se répandent dans ces élevages, faut bien que vous mangiez ce soir.


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La solution made in 20 Minutes : On oublie les élevages intensifs et on va chercher sa dinde chez le paysan du coin. Oui, ça fait cliché, c’est loin et c’est plus cher, mais on a dit que vous étiez un consommateur responsable à présent. Et manger moins de viande, cela fait partie des gestes bons pour la planète.


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