PARTENAIRE SOCIALLe Medef salue la réforme des retraites mais s’oppose à l’index seniors

Réforme des retraites : Tout en s’opposant à l’index seniors, le Medef salue les mesures de l’exécutif

PARTENAIRE SOCIALLe Medef juge « indispensable » le relèvement de l’âge de départ à 64 ans et une accélération de l’allongement de la durée des cotisations
le président du Medef, Geoffroy Roux de Bézieux, à Paris le 6 décembre 2022.
le président du Medef, Geoffroy Roux de Bézieux, à Paris le 6 décembre 2022. - ROMUALD MEIGNEUX / SIPA
20 Minutes avec AFP

20 Minutes avec AFP

Sur le dossier de la réforme des retraites, l’exécutif a un partenaire social avec lui. Le Medef a en effet salué mardi « les décisions pragmatiques et responsables » prises par le gouvernement. La première organisation patronale française reste toutefois « opposée au principe d’un index seniors » qui obligera les entreprises à publier la part de leurs salariés âgés.

« Assurer l’avenir de ce pilier du modèle social du pays, tout en maintenant le pouvoir d’achat des actifs et des retraités, conduit nécessairement à travailler plus longtemps », affirme le Medef dans un communiqué. « A cet égard, le relèvement de l’âge de départ à 64 ans complété d’une accélération de l’allongement, déjà prévu, de la durée de cotisation, est indispensable ». Sur Twitter, le président du Medef, Geoffroy Roux de Bézieux, a assuré que « réformer les retraites s’imposait pour garantir l’équilibre en 2030 ».

« Les entreprises joueront leur rôle et sont prêtes à se mobiliser pour l’emploi des seniors », promet en outre l’organisation, tout en rejetant un index seniors. Celui-ci « sera créé sur la place des salariés en fin de carrière. Cet index sera simple. Il sera public. Il permettra de valoriser les bonnes pratiques et de dénoncer les mauvaises », a annoncé la Première ministre Elisabeth Borne, mardi, en présentant la réforme des retraites. Cet index doit être mis en place dès cette année dans les entreprises de plus de 1.000 salariés et en 2024 dans celles de plus de 300 salariés.

Mais pour le Medef, il faudrait que cet index soit « construit à partir d’indicateurs maîtrisables par les entreprises (taux d’accès à la formation, nombre de visites médicales de mi-carrière, etc.) dont les modalités seraient négociées par branche ou par entreprise ».

La CPME appelle « à ne pas bloquer le pays »

La Confédération des petites et moyennes entreprises (CPME) a pour sa part estimé que « travailler plus longtemps était une nécessité » et a appelé « les organisations syndicales, parfaitement légitimes à faire entendre leur voix, à ne pas bloquer le pays en pénalisant les entreprises ».

L’Union des entreprises de proximité (U2P), qui représente artisans et professions libérales, a, elle, annoncé son « adhésion » à des mesures « de responsabilité », soulignant que le report de l’âge légal à 64 ans permettait « d’écarter » l’augmentation des cotisations et la baisse des pensions.

L’UIMM plus mitigée

Côté métallurgie, si elle salue un projet qui « va dans le bon sens », l’UIMM, organisation patronale du secteur, a mis en garde contre le « coût financier que représente pour les entreprises l’allongement de la durée de vie au travail », une dimension dont ne « tient pas compte » le projet du gouvernement.

L’UIMM ne peut pas « admettre que cette réforme entraîne des coûts supplémentaires pour les entreprises, en particulier celles de l’industrie qui souffrent déjà d’un retard de compétitivité significatif » et prévient qu’elle « continuera de suivre de très près » cette réforme.