ENQUETECe que l’on sait après l’attaque à l’arme blanche à la gare du Nord

Attaque à la gare du Nord : Ce que l’on sait de cette affaire

ENQUETEDes policiers ont ouvert le feu, ce mercredi matin, pour maîtriser un homme qui a blessé plusieurs personnes dans la gare du Nord à l’aide d’une arme de type poinçon
Après l'attaque, un périmètre de sécurité a été aussitôt déployé dans la gare du Nord.
Après l'attaque, un périmètre de sécurité a été aussitôt déployé dans la gare du Nord.  - JULIEN DE ROSA  / AFP
Thibaut Chevillard

Thibaut Chevillard

L'essentiel

  • Six personnes ont été blessées, dont une gravement, par arme blanche, mercredi gare du Nord à Paris, par un homme aussitôt maîtrisé par des policiers sur place.
  • Une enquête a été ouverte du chef de tentative d’assassinat, confiée à la brigade criminelle de la police judiciaire. La police des polices a également été saisie du fait de l’usage d’une arme à feu par les forces de l’ordre.
  • Les motivations de l’agresseur, dont l’identité n’était pas connue, restent floues.

L’attaque n’a duré qu’une minute et quinze secondes. Il était 6h43, ce mercredi, lorsque des policiers ont ouvert le feu sur un homme qui a blessé plusieurs personnes avec une arme de type poinçon dans la gare du Nord, située dans le 10e arrondissement de Paris. Touché au bras et au thorax, il a été transporté à l’hôpital de la Pitié-Salpêtrière. Son pronostic vital est engagé. « Sans l’intervention extrêmement rapide des policiers, il y aurait certainement eu des victimes », a souligné le ministre de l’Intérieur lors d’un point presse.

Le périple violent de cet homme a commencé à 6h42, sur le parvis de la première gare d’Europe, qui accueille chaque jour 700.000 voyageurs. Pour une raison encore indéterminée, le suspect s’est attaqué à plusieurs personnes à l’aide d’une arme qu’il « aurait confectionnée lui-même l’arme, qui n’est pas un couteau », a précisé Gérald Darmanin. Selon nos informations, il s’agirait d’une arme de type poinçon.

A l’intérieur de la gare, près de l’escalier d’accès à l’Eurostar, il s’en est pris à un fonctionnaire de la police aux frontières qui a tenté de le ceinturer. Un de ses collègues est alors intervenu en utilisant son arme.

Six personnes blessées

Alerté par le bruit, un autre policier de la brigade des réseaux ferrés, qui rentrait chez lui après son service, est aussitôt arrivé et a également ouvert le feu avec son arme administrative, comme il en a l’autorisation. En effet, depuis la mise en place du dispositif « voyager-protéger » en janvier 2022, les policiers peuvent bénéficier de réductions et de gratuité de leurs billets de train, en échange de leur présence armée dans les rames. Pour cela, ils doivent simplement se signaler au chef de bord.

Grièvement blessé, l’agresseur est « entre la vie et la mort », a indiqué le ministre de l’Intérieur. En outre, six personnes ont été blessées dans l’attaque, selon le parquet de Paris : cinq, dont le policier de la PAF qui portait un gilet pare-balles, l’ont été légèrement, et une autre plus grièvement. Elle est « hospitalisée, mais n’est pas en urgence absolue », a précisé Gérald Darmanin.

Motivations floues

Une enquête a été ouverte du chef de tentative d’assassinat, confiée à l’ensemble de la police judiciaire avec la brigade criminelle comme coordonnateur. L’IGPN, la police des polices, a également été saisie du fait de l’usage d’une arme à feu par les forces de l’ordre.

Les enquêteurs tentent désormais de découvrir la véritable identité de l’assaillant, qui est âgé d’une trentaine d’années. « Il en a donné plusieurs, c’est compliqué pour nous de savoir qui il est vraiment », souffle à 20 Minutes une source proche du dossier.

Acte d’un déséquilibré ? Attaque à caractère terroriste ? Pour l’heure, les motivations de l’assaillant restent floues. « À ma connaissance, il n’a rien dit » au moment des faits, a déclaré le ministre de l’Intérieur. Selon nos informations, les policiers qui ont tiré l’ont entendu tenir des propos en arabe mais qui n’étaient pas « Allahou Akbar ». Un élément que les policiers de la Crim' essaient de vérifier.

Le parquet national antiterroriste évolue la situation mais n’est pas saisi pour l’instant. L’affaire est en tout cas suivie au plus haut niveau de l’Etat. Toujours selon nos informations, le chef de l’Etat, Emmanuel Macron, a été avisé de l’attaque à 7h24.