vous témoignezPour 2023, ces internautes choisissent de quitter les réseaux sociaux

« Infos futiles », « actualité déprimante », « course à la visibilité »... Pour 2023, ils quittent les réseaux sociaux

vous témoignezPerte de temps, actualité anxiogène, climat haineux… Pour la nouvelle année, de nombreux internautes ont pris la résolution de quitter les réseaux sociaux
Parmi les résolutions 2023, certains ont choisi de supprimer ou de diminuer l'utilisation des réseaux sociaux.
Parmi les résolutions 2023, certains ont choisi de supprimer ou de diminuer l'utilisation des réseaux sociaux. - ALLILI MOURAD/SIPA / SIPA
Manon Aublanc

Manon Aublanc

L'essentiel

  • Sport, tabac, méditation… Tous les ans, nous sommes nombreux à nous promettre de prendre de bonnes résolutions et de s’y tenir.
  • Climat anxiogène, dictature de l’apparence, temps perdu, contenu haineux… Pour 2023, certains internautes ont décidé de quitter ou de prendre leurs distances avec les réseaux sociaux.
  • « 20 Minutes » a interrogé ceux qui ont décidé de faire sans Instagram, Facebook ou Twitter pour la nouvelle année.

Chaque année, au mois de janvier, c’est le même rituel. On se promet de se mettre au sport, d’arrêter de fumer, d’appeler ses grands-parents plus souvent ou d’économiser un peu plus chaque mois. Mais pour certains de nos internautes, la résolution pour 2023, c’est d’arrêter ou de diminuer l’utilisation des réseaux sociaux. Perte de temps, actualité anxiogène, climat haineux… Quelles sont les raisons qui poussent ces Français à quitter Facebook, Twitter ou Instagram ? 20 Minutes leur a donné la parole.

Un « flux d’informations futiles »

Avec 1 heure et 46 minutes par jour en moyenne d’utilisation, les réseaux sociaux nous prennent une partie non négligeable de notre quotidien. Et c’est déjà beaucoup trop pour Virginie. Face à un constat, celui d’une « perte de temps et d’énergie », la jeune femme a décidé il y a quelques semaines de supprimer ses comptes Facebook et Twitter : « Je voulais retrouver le goût des vraies rencontres familiales et amicales, vivre davantage dans la réalité », confie-t-elle. Vincent s’est « déconnecté d’Insta et Facebook le 31 décembre dernier. Je perdais énormément de temps sur ces applis : dès que je prenais mon mobile, je scrollais comme un robot ! ». .

Yoann, lui, était « fatigué de voir en permanence les yeux des gens rivés sur leur écran de poche dans des situations inutiles ou dès qu’ils ont cinq secondes d’inactivité : à la caisse d’un supermarché, en traversant un long couloir, en marchant sur un trottoir, en attendant que le feu passe au vert ». Résultat, fini Twitter, Instagram, Facebook, Messenger, il a gardé uniquement WhatsApp. Et pour le moment, « pas d’incidence vitale » sur sa vie sociale.

Après plusieurs années de présence sur les réseaux sociaux, Yoann s’est aussi lassé de ce « flux d’informations futiles ». « J’en ai eu marre de regarder indéfiniment des mini-vidéos d’adolescents qui font le même défi à travers le monde ou de jouer à un jeu abrutissant », ajoute-t-il. Une idée partagée par Jérémy. « Au début, je pensais que ça allait être difficile. La peur de ne plus être au courant des événements. Finalement, je me suis vite rendu compte que les informations importantes me parvenaient tout de même. Ça m’a permis de redonner une véritable hiérarchie dans les informations que je reçois », explique le jeune homme.

« C’est la course à la visibilité »

Depuis leur création, les réseaux sociaux, tout particulièrement Instagram, sont régulièrement taxés de dictature de l’apparence. Une fausseté qui agace Laure : « Pendant les fêtes de Noël, c’était un peu le concours de la plus belle photo. Chacun voulait montrer que sa vie était mieux que celle des autres. C’est la course à la visibilité ». Cet internaute, qui en a eu marre « de se mettre en compétition », a fait le choix de quitter Facebook et Instagram. « Ça fait quelques jours que j’ai disparu de la toile et je me sens bien mieux, je me recentre sur ma créativité et non plus les likes », estime cette artiste. C’est après avoir vu les photos de vacances au ski que Mathilde a quitté les réseaux sociaux : « Cet hiver, je n’ai pas de vacances, et pas beaucoup d’argent non plus, alors j’ai décidé de supprimer Instagram. Voir des potes ou des influenceurs en vacances dans de super endroits, ça me rendait triste, ça me donnait l’impression d’avoir une vie de merde. Je me suis demandé pourquoi je m’infligeais cela ».

Plus que les publications, ce sont les liens entretenus « faussement » sur les réseaux sociaux qui ont poussé Julien à prendre la sortie : « J’ai supprimé Facebook et Messenger. Je me suis rendu compte que 99 % des gens que j’avais en ami, c’était simplement pour souhaiter la bonne année ou un bon anniversaire », explique-t-il. Céline, elle, passait un certain temps à regarder le fil d’actualité de connaissances. Une perte de temps pour la jeune femme, qui a voulu mettre fin à cette « curiosité ». « Alors que les personnes avec qui j’ai de vrais liens, je les appelle, je leur envoie des SMS ou je vais les voir », poursuit-elle.

Revers de la médaille, la suppression des réseaux sociaux peut marquer un coup d’arrêt aux relations sociales, comme l’explique Jérémy : « En quittant Instagram et Facebook, mes relations amicales et professionnelles se sont drastiquement réduites, je suis sortie des boucles de soirées ou de repas », constate-t-il, avant d’ajouter : « Mais au moins, ça resserre les liens avec celles et ceux qui ne vous oublient pas ».

« Il fallait que je me protège »

Épidémie de coronavirus, inflation, gilets jaunes, guerre en Ukraine… Le moins que l’on puisse dire, c’est que, ces dernières années, l’actualité n’a pas été des plus réjouissantes. Et pour certains, trop, c’est trop. « Avant, chaque matin en me réveillant, je me connectais sur Twitter ou Facebook, je voyais défiler un flot d’actualité déprimante, et je prenais une bouffée d’anxiété. J’ai compris qu’il fallait que je me protège », se rappelle Nadège, qui a supprimé ses réseaux sociaux. « J’ai juste choisi de m’épargner un climat anxiogène », ajoute-t-elle.

D’autant que ce climat anxiogène sur les réseaux sociaux s’ajoute parfois à des contenus haineux. Pour Vanessa, qui a supprimé tous ses comptes, ces sites « chronophages » sont devenus des plateformes de haine et de violence. « Il faut juste regarder les commentaires sur Twitter, Facebook ou Instagram. Il y a du racisme, de l’homophobie, du sexisme. N’importe quelle publication est largement critiquée », considère l’internaute.

Que nos internautes se rassurent. Ils ne sont pas seuls. A l’image de l’acteur Tom Holland, qui s’est retiré des réseaux sociaux cet été pour préserver sa santé mentale. Avant lui, Selena Gomez a pris la même décision, en 2018. La star aux 343 millions d’abonnés Instagram a fait une croix sur tous les réseaux sociaux.