ConsoBoc’Alenvers, la conserverie anti-gaspi qui recycle les légumes invendus

Toulouse : Boc’Alenvers, la conserverie anti-gaspi qui recycle légumes et fruits invendus en confitures et tartinades

ConsoDeux jeunes ingénieurs ont créé à Toulouse une conserverie qui lutte contre le gaspillage alimentaire tout en portant un projet de réinsertion sociale
Soël Maincent et Camille Magre ont créé la conserverie anti-gaspi Boc'Alenvers à Toulouse.
Soël Maincent et Camille Magre ont créé la conserverie anti-gaspi Boc'Alenvers à Toulouse. - B. Colin  / 20Minutes
Béatrice Colin

Béatrice Colin

L'essentiel

  • Camille et Soël, deux jeunes ingénieurs, ont créé il y a quelques mois la conserverie Boc’Alenvers à Toulouse.
  • Leurs tartinades et autres confitures utilisent uniquement des fruits et légumes « recalés » par la moyenne et grande distribution.
  • Derrière leur démarche de lutte contre le gaspillage alimentaire, leur ambition est de devenir un lieu de réinsertion sociale, « l’envers » des bocaux qu’ils vendent.

Dans le four XXL, les poivrons sont en train de cuire, tandis que Camille trie et pèle des mandarines récupérées le matin même. Pas n’importe quels fruits et légumes, ceux recalés par un supermarché de Toulouse parce qu’au milieu du lot il y en avait un trop abîmé ou qu’ils avaient un aspect trop flétri pour trouver un consommateur prêt à le mettre dans son panier.

« C’est dommage parce qu’ils partent à la poubelle puis à l’incinérateur », regrette Soël qui a décidé de leur donner une seconde vie au sein de la conserverie qu’il vient de monter avec Camille.

Ces deux ingénieurs, qui avaient l’habitude de cuisiner ensemble lorsqu’ils vivaient en colocation, ont créé il y a quelques mois Boc’Alenvers, une association qui lutte contre le gaspillage en fabriquant des confitures, chutney, légumes à l’huile et autres tartinades à base de courgettes ou pommes rescapées. Un moyen de porter des valeurs écologistes tout en soutenant un projet d’insertion pour des personnes en difficultés sociales.

Aussi un projet d’insertion social

« Nous avons commencé chez nous durant huit ou neuf mois. Depuis octobre, nous venons cuisiner deux fois par semaine au " petit bouillon ", l’ancienne cantine des bâtiments Orange aujourd’hui reconvertis en Tiers Lieu. Après une formation à la conserverie, et une phase d’expérimentation où nous avons mis au point une soixantaine de recettes, aujourd’hui nous vendons nos bocaux dans deux magasins toulousains « vrac » : les Tarés du vrac et Ceci & Cela », explique Soël, adepte du glanage sur les marchés mais qui grâce aux invendus de son supermarché partenaire peut récupérer jusqu’à 50 kg de matières premières par semaine.



Avec Camille, ils espèrent d’ici peu pouvoir vendre en ligne leurs « Boc’Alenvers » au prix de 4,50 euros et sur le principe du Click & Collect. Et devenir un chantier d’insertion. « Notre objectif c’est que cela ait un sens sur le territoire où nous sommes, que ce soit un projet social mais que ce soit bon aussi », poursuit celui qui après avoir été ingénieur dans l’aéronautique a préféré se recentrer sur les valeurs qu’il défend.

« Ananas à l'indienne » et « Carotte Mafé »

Avec l’idée de minimiser toujours plus l’impact de leur activité, en s’orientant vers la consigne de leurs bocaux, le compostage des épluchures ou encore l’utilisation d’étiquettes sans colle sur leur « Boc’Alenvers ». Un nom qui interpelle et fait référence à la matière des bocaux, mais aussi à l’envers de leur projet, social et engagé contre le réchauffement climatique.

L’an dernier, les deux acolytes ont sauvé une tonne de fruits et légumes et proposé des bocaux de « Carotte Mafé », « Clémentine au Thym », « Ananas à l’indienne » ou encore l’un de leur best-seller, le succulent « Poivron tournesol ». Et cette année, ils comptent en récupérer dix fois plus, notamment en multipliant les lieux de collecte.