CondamnationTéhéran exécute un Irano-Britannique pour espionnage, Londres hausse le ton

Iran : Après l’exécution d’un Irano-Britannique pour espionnage, Londres et Paris dénoncent un « acte barbare »

CondamnationLe Royaume-Uni et les Etats-Unis avaient demandé la non-exécution de la peine, purement politique selon eux
Face aux manifestations contre le régime, Téhéran utilise la peine de mort pour dissuader ses opposants.
Face aux manifestations contre le régime, Téhéran utilise la peine de mort pour dissuader ses opposants. - Jonathan NACKSTRAND / AFP / AFP
20 Minutes avec AFP

20 Minutes avec AFP

Un Irano-Britannique a été exécuté par pendaison après avoir été condamné à mort pour espionnage pour le compte des services de renseignements britanniques, a annoncé samedi l’agence de l’Autorité judiciaire iranienne. Ancien haut responsable de la défense iranienne, Alireza Akbari, 61 ans, avait été condamné pour « corruption sur Terre et pour atteinte à la sécurité intérieure et extérieure du pays pour avoir transmis des renseignements » au Royaume-Uni, selon Mizan Online.

La justice iranienne avait annoncé mercredi la condamnation à mort de cet homme, présenté comme ayant été un « espion clé » pour le « Secret intelligence service » britannique (SIS) en raison de « l’importance de sa position ». Cette annonce avait provoqué la colère de Londres qui a demandé la non-exécution de la sentence. « L’Iran doit cesser l’exécution du ressortissant britannique et iranien Alireza Akbari et le libérer immédiatement », avait réagi le chef de la diplomatie britannique James Cleverly. « Il s’agit d’un acte politiquement motivé par un régime barbare qui a un mépris total pour la vie humaine », selon lui.

Le ton monte entre Londres et Téhéran

Jeudi, les médias officiels iraniens avaient rapporté qu’Alireza Akbari avait occupé des postes haut placés dans l’appareil sécuritaire et de défense. Selon l’agence de presse IRNA, il était un ancien combattant de la guerre entre l’Iran et l’Irak (1980-1988) avant d’occuper des postes importants, comme « vice-ministre de la Défense pour les Affaires étrangères », chef d’une unité dans un centre de recherche ministériel, « conseiller pour le commandant de la Marine », entre autres. Il a aussi travaillé au sein du « secrétariat du Conseil national suprême de la sécurité », a précisé IRNA, en ajoutant qu’Alireza Akbari a été arrêté entre mars 2019 et mars 2020.

Les réactions occidentales à cette exécution n’ont pas tardé. Londres a immédiatement dénoncé un « acte barbare » qui « ne restera pas sans réponse », par la voix de son ministre des Affaires étrangères James Cleverly. Londres va « convoquer le chargé d’affaires iranien pour lui faire part de notre dégoût », a ajouté James Cleverly. Le Premier ministre britannique Rishi Sunak a, quant à lui, dénoncé sur Twitter une condamnation « impitoyable et lâche ».

Paris et Amnesty International expriment leur indignation

Le Royaume-Uni a également annoncé avoir placé sous sanctions le procureur général d’Iran, Mohammad Jafar Montazeri. En réaction, l’Iran a convoqué l’ambassadeur britannique à Téhéran. « Le gouvernement britannique doit être tenu pour responsable d’avoir établi des contacts non conventionnels » ayant représenté « une atteinte à la sécurité nationale de la République islamique d’Iran », dénonce un communiqué du ministère iranien des Affaires étrangères. Pour le ministère, Londres a apporté un « soutien malicieux » à Alireza Akbari



De son côté, l’organisation de défense des droits humains Amnesty International a condamné sur Twitter une « attaque odieuse » de l’Iran contre « le droit à la vie » après l’exécution par Téhéran de l’Irano-Britannique Alireza Akbari. « L’exécution ce matin par les autorités iraniennes du ressortissant irano-britannique Alireza Akbari témoigne une nouvelle fois de leur odieuse attaque contre le droit à la vie », a fustigé Amnesty sur Twitter, appelant le gouvernement britannique à « enquêter pleinement » sur les accusations de torture dont il aurait été victime.

Paris condamne également « avec la plus grande fermeté » cette exécution. « Le chargé d’affaires de l’ambassade d’Iran à Paris a été convoqué une nouvelle fois, ce matin, pour exprimer notre indignation » et le prévenir que « les violations répétées du droit international par l’Iran ne pourront rester sans réponse, particulièrement s’agissant du traitement de ressortissants étrangers que ce pays détient arbitrairement », a souligné le ministère.