votre vie votre avisBruits au resto, enfer pour les clients… « Ca gâche vraiment le repas »

Bruit : « C’est tellement saoulant dans les restaurants que souvent, nous écourtons la soirée »

votre vie votre avisDans les restos, les cafés et les bars, les conversations des voisins et la musique trop forte cassent souvent les oreilles et… font parfois fuir les clients
Trois Français sur 10 ont déjà quitté précipitamment un bar ou un resto à cause du tintamarre.
Trois Français sur 10 ont déjà quitté précipitamment un bar ou un resto à cause du tintamarre.  - Canva / Canva
Delphine Bancaud

Delphine Bancaud

L'essentiel

  • Selon une étude OpinionWay menée pour Saint Gobain Ecophon dans le cadre de la 20e Semaine du son* montre qu’une majorité de Français sont intolérants au bruit dans les restaurants, les cafés et bars.
  • Car huit Français sur dix confient éviter un de ces lieux s’il est trop bruyant.
  • Les lecteurs de 20 Minutes confient aussi leur gêne face aux environnements trop sonores. Même si tous ne sont pas insupportés par les mêmes bruits. Le téléphone, la musique, la télé, les discussions des autres clients sont notamment cités.

Un groupe de potes qui hurlent leurs meilleures blagues à la table d’à côté. Une musique d’ambiance tellement forte qu’elle tue justement l’ambiance. Des tables serrées qui permettent de profiter des discussions pas vraiment passionnantes des voisins. Des tintements de vaisselle qui montent à la tête. Le bruit dans les restaurants, les cafés et les bars peut faire virer un moment censé être convivial, en une expérience crispante. Selon une étude OpinionWay pour Saint Gobain Ecophon et La semaine du son* parue ce jeudi, 81 % des Français confient éviter un lieu de restauration s’il est bruyant.

Le calme est particulièrement attendu lorsqu’on s’apprête à déguster un bon plat : « Trois personnes sur quatre ne vont pas dans un restaurant s’il est bruyant, 68 % dans un café mal insonorisé et 63 % les bars où il y a un excès de bruit. Ce qui peut paraître surprenant, c’est que 73 % des 18-24 ans ne vont pas dans certains lieux à cause du bruit. Ils aiment bien le son, mais refusent cet inconfort », précise Sylvain Coudret, responsable de marché éducation et bureau à Saint Gobain. Anne, qui a répondu à notre appel à témoins, fait partie de ceux qui veulent déjeuner en paix, comme le chantait Stéphane Eicher : « La musique et le bruit des convives sont souvent très gênants, notamment dans les bouchons lyonnais où on est déjà serrés. Quelques fois, ça gâche vraiment le repas qui devrait être un plaisir à deux. »

« Un match de ligue 2 à fond la caisse sur leurs téléphones »

Force est de constater que nous ne sommes pas tous allergiques aux mêmes bruits. Au sommet des hantises des clients figurent les discussions des tables voisines (citées par 60 % des répondants), la circulation dans la rue à l’extérieur de l’établissement (33 %), les bruits provenant des toilettes (31 %) et la musique (29 %). Les lecteurs de 20 minutes témoignent aussi d’intolérances variées à certains bruits. Le répulsif ultime pour Jeanne, ce sont les clients parlent trop fort. « Il convient de parler à voix basse. Les autres tables ne doivent pas entendre les conversations voisines, sans quoi c’est la cacophonie. Cela compte aussi pour le personnel ! », insiste-t-elle.

Pour Philippe, l’enfer c’est le smartphone : « Une soirée a été complètement gâchée par un groupe de trois personnes et un enfant qui étaient les seuls clients avec nous dans ce restaurant et qui écoutaient un match de ligue 2 à fond la caisse sur leurs téléphones. » Richard aussi confisquerait bien leur téléphone aux clients : « Le pire, c’est au restaurant, entre ceux qui laissent leur téléphone sur sonnerie et qui ont la délicatesse de parler fort au lieu de sortir », s’énerve-t-il.

« Je ressors de ces soirées épuisé, irrité »

Au rayon hifi-vidéo, Michel, lui est exaspéré par la télé dans les cafés ou les bars. « Passons sur le fait qu’il s’agit la plupart du temps de CNews. On voit toutes les têtes se tourner vers l’écran pour regarder un match et on a plus de mal à apprécier le moment ! » C’est bien connu, la musique des uns est la migraine des autres. Pas étonnant donc que tous les clients n’adorent pas écouter La lambada en sirotant leur bière. Tristan trouve même insupportables les soirées dans les bars à cause de ça. « Le plus irritant est souvent la musique beaucoup trop forte qui couvre la voix. J’ai beau tendre l’oreille mon cerveau n’arrive pas à différencier les propos de la musique. A cela, s’ajoutent les voisins qui haussent le ton, ce qui aboutit à un capharnaüm. Je ressors de ces soirées, épuisé, irrité, avec un mal de tête », témoigne-t-il.



Et il n’est pas le seul à ressentir un réel mal-être : « Les conséquences peuvent être physiques : maux de tête, fatigue… Mais elles peuvent être aussi sociales, car près d’une personne sur deux estime que l’excès de bruit lui a gâché une soirée et cela peut même faire perdre ses moyens pendant un rendez-vous amoureux pour une personne sur dix », relève Sylvain Coudret.

Des solutions existent pourtant

Le désagrément est tel que trois Français sur 10 ont déjà quitté précipitamment un endroit alors qu’ils y étaient déjà installés. C’est ce qui est arrivé à Camille. « Le bruit est tellement saoulant dans les restaurants que souvent, mon amie et moi écourtons la soirée. Quel dommage les gens sont irrespectueux ! », regrette-t-elle. Ghislaine a aussi opté pour la consommation expresse certaines fois. « Il m’est arrivé de ne pas terminer mon repas ou de rester chez moi. Sauf l’été, lorsque nous pouvons déjeuner en terrasse. »

Face à ce constat, le confort acoustique apparaît comme un enjeu important de fidélisation des clients pour les lieux de restauration. « D’autant que les clients regardent de plus en plus les avis sur les restaurants. La mauvaise ambiance sonore est un répulsif », note Sylvain Coudret. Il existe pourtant des solutions simples pour améliorer un lieu. « On peut installer des unités flottantes sur les plafonds, qui permettent d’absorber le bruit ou les panneaux muraux acoustiques », poursuit-il. Reste que beaucoup d’établissements ne font pas ces investissements car ils coûtent cher.

*Sondage OpinionWay pour Saint-Gobain-Ecophon et La semaine du son de l’Unesco (qui se déroulera du 16 au 29 janvier), réalisé en ligne du 30 novembre au 2 décembre 2022, auprès d’un échantillon de 1. 300 personnes, représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus, constitué selon la méthode des quotas.