AUDIOLes casques à conduction osseuse font du bruit sans casser les oreilles

Casques à conduction osseuse : Au moins, ils font du bruit sans vous casser oreilles !

AUDIOPour le travail ou le sport, ce nouveau type de casque n’obstrue pas les oreilles, entre autres avantages, mais possède aussi quelques limites
Un casque à conduction osseuse, est-ce intéressant?
Christophe Séfrin

Christophe Séfrin

L'essentiel

  • Apparus il y a quelques années, les casques à conduction osseuse se développent sur le marché.
  • N’obstruant pas les oreilles, ils diffusent le son grâce au principe de l’ostéophonie : à travers les os du crâne.
  • Pratiques pour le travail ou le sport, leur qualité audio, dépourvue de graves, reste encore perfectible.

Sport, bureau, télétravail : les casques à conduction osseuse proposent une alternative intéressante aux traditionnels casques ou écouteurs. Ils laissent les oreilles totalement libres, à même d’entendre les bruits et conversations environnants. Rassurants pour faire du sport en ville, sauf pour le vélo, pour lequel leur usage est interdit (*), ils sont aussi conviviaux au boulot et ne nous coupent pas des conversations avec les collègues. Sans risque pour les tympans, on en trouve de plus en plus sur le marché.

Si leurs atouts sont nombreux, les casques à conduction osseuse possèdent malgré tout une faiblesse : leur qualité audio. C’est là qu’est l’os, hélas… Car avec ces casques, l’écoute est presque totalement dépourvue de basses. Ils ne se substituent pas donc pas aux classiques casques et écouteurs, mais ils trouvent un intérêt réel dans des circonstances précises, comme en témoigne la sélection proposée par 20 Minutes.

Le nageur : OpenSwim de Shokz

Certifié IP68 (la norme de protection contre l’humidité la plus élevée), le casque en Titanium Openswim de Shokz a d’abord été pensé pour les nageurs.


Le casque à conduction osseuse OpenSwim, de Shokz, dédié à la natation.
Le casque à conduction osseuse OpenSwim, de Shokz, dédié à la natation. - Shokz

Il peut résister à une immersion complète, jusqu’à 2 mètres de profondeur, durant une heure. De quoi nous inciter à tailler quelques longueurs… Plus encore, ce modèle est équipé d’un lecteur MP3. Cela permet de remédier à l’impossibilité technique du Bluetooth de « passer » sous l’eau (et d’écouter de la musique avec son smartphone laissé au bord du bassin !). Ainsi, la mémoire de ce casque de 4 Go lui permettra d’embarquer jusqu’à 1.200 morceaux. L’autonomie de l’Openswim est de 8 heures. 189 euros.

Notre avis : Qui peut le plus, peut le moins : parfaitement adapté au sport et qui plus est à la natation (le port de lunettes et d’un bonnet de bain n’est pas gênant avec ce casque), l’OpenSwim n’est pas Bluetooth. Il ne peut donc être utilisé que pour écouter de la musique stockée dans sa mémoire interne. Impossible, donc, de communiquer avec un smartphone, de prendre un appel, etc.

Le travailleur : X-Vibes, de Crosscall

Le fabricant français de smartphones et tablettes résistant Crosscall développe sa ligne de produits avec son, X-Vibes, son premier casque audio à conduction osseuse.


Le casque à conduction osseuse X-Vibes de Crosscall est à privilégier pour un usage professionnel.
Le casque à conduction osseuse X-Vibes de Crosscall est à privilégier pour un usage professionnel. - Cyril Perronace/Crosscall

Arceau en titane recouvert à l’intérieur d’un grip antitranspirant, autonomie jusqu’à 14 heures, micro déporté avec réduction des bruits environnants pour des conversations optimisées : le X-Vibes, qui bénéficie d’une certification IP67, est polyvalent et peut aussi bien être recommandé pour le sport que pour le travail. 149 euros.

Notre avis : Crosscall vante d’abord les mérites de son casque pour une utilisation professionnelle, comme sur les chantiers ou au bureau. Cela explique peut-être pourquoi le constructeur n’a pas jugé bon de lui associer de mémoire interne. Pour écouter de la musique lors d’une séance de sport, il faudra conserver son smartphone sur soi. Attention, l’arceau de ce casque, un peu épais, peut gêner si l’on porte des lunettes.

Le runner : A7607, de Philips

A la norme IP66 et pouvant convenir pour le sport, le nouveau casque A7607 de Philips peut également être utilisé pour communiquer.


Le casque à conduction osseuse A7607 de Philips, d'abord pensé pour le sport.
Le casque à conduction osseuse A7607 de Philips, d'abord pensé pour le sport. - Philips

Bluetooth 5.2, disposant de deux micros (dont un micro-osseux pour mieux capter la voix et éliminer le bruit de vent), son autonomie flirte avec les 9 heures d’usage, ce qui permet de le porter durant une pleine journée de travail. 15 minutes de charge lui assurent une heure d’autonomie supplémentaire (pratique pour les heures sup !). Comptez 2 heures pour une recharge complète. 199 euros.

Notre avis : Bien inspiré, Philips associe au tour de cou de ce casque un bandeau LED qui, illuminé en rouge lorsqu’on le désire (depuis l’application Philips Headphones ou un bouton), signale l’utilisateur la nuit. Les coureurs apprécieront. Ce casque dispose par ailleurs d’un égaliseur qui lui permet, autant que faire se peut sur ce type de produit, d’affiner la qualité de l’écoute musicale.

L’extrême : Bluetooth E Music, d’Ekoï

La marque de vêtements et d’accessoires de sport Ekoï a eu la bonne idée d’associer à un casque à conduction osseuse des lunettes pour l’entraînement.


Le casque/lunettes à conduction osseuse Bluetooh E Music, d'Ekoï.
Le casque/lunettes à conduction osseuse Bluetooh E Music, d'Ekoï. - Ekoï

Bluetooth 5.0, autorisant 7 heures d’autonomie, avec un gros bouton simple d’accès pour la prise d’appels, le casque est rivé à un verre 100 % anti-UV (14 cm x 7 cm), qui dispose de six perforations pour une parfaite ventilation (et éviter la buée). 149 euros.

Notre avis : Pesant 56 g (soit à peine 30 g de plus qu’un simple casque à conduction osseuse), cet ensemble fait vraiment du sens pour toute activité sportive, comme le running ou les activités de montagne. Cyclistes, s’abstenir : le port de ces lunettes n’est pas autorisé en France, sur la voie publique (*).

Le junior : K4607, de Philips

Avec le K4607 («K », comme « Kids » !) Philips a la bonne idée de dédier un casque à conduction osseuse aux plus jeunes.


Le casque à conduction osseuse K4607 de Philips protège les tympans des plus jeunes.
Le casque à conduction osseuse K4607 de Philips protège les tympans des plus jeunes. - Philips

L’idée est ici de préserver les oreilles de nos chérubins tout en leur permettant d‘écouter de la musique, mais aussi de communiquer, ce modèle à l’autonomie de 5 heures seulement disposant d’un micro. Philips a également prévu un système de limitation sonore (durée et volume d’écoute) à travers une application. A la norme IPX5 l’appareil résiste simplement à quelques projections d’eau. 99 euros.

Notre avis : L’idée de Philips est louable, mais n’est pas nouvelle. Shokz et son OpenRun Mini propose également un casque à conduction osseuse pour les petits, mais va plus loin avec un modèle à la norme IP67 et à l’autonomie de 8 heures. Des prestations plus élevées qui ont aussi un coût : 139 euros, soit 40 euros de plus que pour le K4607 de Philips.

(*) Un arrêté de 2017 en restreint l’usage, comme pour les classiques casques audio, le législateur considérant qu’à bord de tout type de véhicule, « un dispositif émettant du son porté à l’oreille est interdit, alors même qu’il n’obstrue pas le conduit auditif mais assure la transmission du son par conduction osseuse à travers la paroi crânienne ».

L’ostéophonie, comment ça marche ?

Connaissez-vous la cochlée ? En forme de spirale, il s’agit de la partie auditive de l’oreille interne. C’est avec elle que les casques à conduction osseuse vont communiquer ! Intégrant des transducteurs, ces casques tour de cou ne disposent pas de haut-parleurs comme de classiques casques audio ou écouteurs True Wireless. A la place, ce sont des transducteurs qui, posés devant l’oreille, transmettent le son par des vibrations propagées jusqu’à la cochlée à l’aide des os du crâne. C’est le principe de l’ostéophonie !