TRANSPORTSUn million d’Héraultais préfèrent décoller de Marseille que de Montpellier

L’aéroport de Montpellier veut séduire les 1,6 million d’Héraultais qui décollent de Marseille, Toulouse ou Barcelone

TRANSPORTSLa plate-forme héraultaise entend tout mettre en œuvre pour les séduire
L'aéroport de Montpellier.
L'aéroport de Montpellier. - N. Bonzom / Maxele Presse / Maxele Presse
Nicolas Bonzom

Nicolas Bonzom

L'essentiel

  • Chaque année, un million de passagers héraultais décollent de Marseille, 300.000 de Toulouse et autant de Barcelone, plutôt que de l’aéroport de Montpellier.
  • C’est une question de destinations, de fréquences et parfois de prix.
  • Mais la plate-forme montpelliéraine entend mettre tout en œuvre pour (re) séduire les passagers héraultais qui font des infidélités à leur aéroport.

En 2022, l’aéroport de Montpellier (Hérault) a remis les gaz. Clouée au sol pendant de longs mois en raison de la crise du Covid-19, la plate-forme héraultaise a pris en charge 1,76 million de passagers l’année dernière, soit 91 % du trafic de 2019, une année record. L’ouverture partielle de la base de Transavia et le boom de Volotea et d’Easyjet à Fréjorgues expliquent, notamment, cette performance, qui réjouit le président du directoire de l’aéroport. « Nous nous situons au-dessus de nos propres prévisions, et dans la fourchette haute des aéroports français », indique Emmanuel Brehmer.

Mais l’aéroport montpelliérain pourrait mieux faire. En séduisant, notamment, les Héraultais… qui ne prennent pas l’avion à Montpellier. Car oui, encore trop d’habitants du département boudent cet aéroport. Selon des chiffres dévoilés par la plate-forme en 2021, chaque année, un million de passagers héraultais décollent de Marseille (Bouches-du-Rhône), 300.000 de Toulouse (Haute-Garonne) et autant de Barcelone (Espagne).



Gagner 30 % de voyageurs d’ici 2026

Depuis, « on sait que ces chiffres ont baissé, et, notamment, grâce à Transavia », qui a installé une base à Montpellier, et ouvert des tas de destinations, indique Emmanuel Brehmer. « A chaque fois, c’est un Héraultais de moins qui va à Marseille, à Toulouse ou à Barcelone. Ce que l’on peut faire, c’est donc développer le portefeuille de destinations, rendre possible les connexions avec des hubs [des plates-formes de correspondances] supplémentaires. On doit, aussi, consolider ces lignes, les promouvoir, pour qu’elles fonctionnent. Et qu’au bout d’un certain temps, les compagnies amplifient les fréquences. » Car si, parfois, quand un Héraultais fait des infidélités à son aéroport, c’est parce qu’une destination n’est pas disponible, c’est aussi, quelquefois, « parce qu’il arrive que l’on ait moins de fréquences qu’à Marseille, par exemple », confie le président du directoire de l’aéroport. « Il n’y a pas le jour qui convient, par exemple. »

C’est aussi une question de prix reconnaît Emmanuel Brehmer. Car comme à l’aéroport de Montpellier, les compagnies sont parfois plus nombreuses sur la même destination, la concurrence fait que les tarifs sont plus bas. Et ça, même s’il faut prendre en compte le trajet en voiture, le péage, l’essence et le parking, « beaucoup moins cher chez nous », note Emmanuel Brehmer, certains passagers préfèrent payer des billets moins onéreux. D’ici 2026, l’aéroport de Montpellier ambitionne de réaliser un trafic de 2,32 millions de passagers, soit une évolution de plus de 30 % en trois ans. Pour y parvenir, la plate-forme entend consentir d’importants investissements (51 millions d’euros), et poursuivre la séduction des compagnies aériennes qui ne sont pas, encore, à Montpellier.