Si la vie est plus facile pour les bisons aujourd’hui, ce n’était pas la même histoire il y a quelques siècles. Ils étaient 30 à 60 millions au XVIe siècle, puis les colons ont eu un impact majeur sur leur habitat au XVIIIe siècle et ont finalement fait chuter leur population à seulement quelques milliers d’individus. Alors que les hommes labouraient le sol et plantaient des cultures, les bisons furent peu à peu repoussés, leur territoire devenant de plus en plus petit jusqu’à ce qu’en 1802 leur population dans certains États comme l’Ohio ait totalement disparu.

Du cuir et des os

La pression continua à s’amplifier et les troupeaux disparurent de l’ouest des Rocheuses. Leur cuir, très prisé par les Amérindiens, représentait un commerce lucratif. Les voies ferrées des trains à vapeur s’étendirent également sur de grandes portions du territoire des bisons, et leur viande était utilisée pour nourrir les ouvriers qui installaient les rails. Jusqu’aux années 1870, des dizaines de milliers de bisons furent massacrés chaque jour pour satisfaire la demande en cuir et en os. Qu’il s’agisse de bisons du Nord ou du Sud, tous étaient tués de la même manière et, au milieu de l’année 1883, on estima qu’il ne restait plus que 324 bisons aux États-Unis, dont seulement 25 vivaient à Yellowstone.

Au bord de l’extinction

Pressentant l’extinction imminente des bisons, le Congrès vota des lois appliquées par l’armée américaine afin de protéger ces animaux acculés. Leur nombre fluctua, restant faible jusqu’en 1905, lorsque l’American Bison Society, dont Theodore Roosevelt était le président honoraire, commença à faire du lobbying pour que leurs populations se multiplient à nouveau. Progressivement, les bisons commencèrent à être plus nombreux ; aujourd’hui, on en compte environ 500 000 à travers le continent. Ils sont bien sûr loin d’être aussi répandus qu’autrefois, et parmi les quatre espèces éteintes qu’on trouvait dans le monde, trois – Bison antiquus, Bison latifrons et Bison occidentalis – peuplaient les grandes plaines d’Amérique du Nord.

Le bison d’Europe et le bison d’Amérique

Deux espèces ont toutefois survécu : Bison bonasus, qui vit en Europe et dans le Caucase, et Bison bison, qui se trouve en Amérique du Nord. Le bison d’Amérique du Nord se divise à son tour en deux sous-espèces : le bison des bois (Bison bison athabascae) et le bison des plaines (Bison bison bison), ce dernier se trouvant en bon nombre à Yellowstone et dans le National Bison Range, dans le Montana.

Le bison des bois, dont il reste environ 7000 individus, est bien plus commun au Canada et en Alaska, particulièrement dans le parc national de Wood Buffalo, dans les Territoires du Nord-Ouest. D’autres types de bisons peuvent être observés dans des réserves du Dakota du Nord, du Nebraska, de l’Oklahoma et de l’Iowa. Bien souvent, ces populations sont considérées comme au moins semi-domestiquées car elles vivent derrière des clôtures. Le faible nombre de bisons sauvages aujourd’hui (autour de 20 000) signifie qu’ils sont classés comme éteints d’un point de vue écologique, mais le fait qu’ils n’aient pas totalement disparu relève du miracle et nous devrions nous en réjouir.

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