consommationMichel-Edouard Leclerc prévoit une flambée de l’inflation au printemps

Pouvoir d’achat : Michel-Edouard Leclerc prévoit une flambée de l’inflation entre avril et juin

consommationSelon l’Insee, l’inflation pourrait atteindre les 7 % en janvier
Michel-Edouard Leclerc.
Michel-Edouard Leclerc. - GILE Michel/SIPA / SIPA
20 Minutes avec agence

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Après 5,2 % d’inflation annuelle moyenne en 2022 selon l’Insee, 2023 pourrait être une année tout aussi difficile, d’après les déclarations de Michel-Edouard Leclerc, le patron des magasins E. Leclerc. Dans une interview donnée au Journal du Dimanche ce week-end, l’homme a estimé que « l’inflation va continuer au moins pendant les six premiers mois de l’année » pour atteindre un pic entre avril et juin 2023.

Pour justifier ces estimations, Michel-Edouard Leclerc a d’abord rappelé que la hausse moyenne des prix alimentaires dans la distribution a été de 12 % en 2022, et que plusieurs des enseignes les moins chères, comme E. Leclerc ou Lidl, qui avaient négocié des étalements des hausses, n’ont pas fini de les répercuter sur leurs prix. « Chez E. Leclerc, nous continuons à prendre sur nos marges pour éviter la chute des ventes » a-t-il expliqué.



De nouvelles hausses demandées

De plus, le patron des magasins E. Leclerc aurait, en tant que distributeur, une bonne vision des hausses à venir. « Nous savons trois à quatre mois à l’avance comment les prix vont évoluer à travers nos centrales d’achats ». Les industriels réclameraient aujourd’hui « des hausses de prix allant de 12 à 30 % », avec des augmentations significatives demandées par les fournisseurs de croquettes ou l’industrie de la moutarde.

En clair, pour Michel-Edouard Leclerc, « pas de baisse à l’horizon ». De son côté, l’Insee a estimé que « l’inflation continuerait d’augmenter début 2023, atteignant 7 % sur un an en janvier et en février, avant de refluer progressivement jusqu’à environ + 5,5 % en juin ». Même approche pour la Banque de France, qui a déclaré à La Dépêche du Midi en décembre que « l’inflation atteindra un pic au cours du premier semestre 2023 » avant de revenir graduellement « autour de 2 % d’ici deux ou trois ans ».

« Ils se sont plantés l’an dernier »

Si cette baisse progressive de l’inflation a été affirmée comme un « engagement » par le gouverneur de la Banque de France, Michel-Edouard Leclerc est quant à lui plus méfiant. « Ils se sont plantés l’an dernier sur leurs prévisions en 2022. Eux raisonnent sur des indices macroéconomiques pour permettre une comparaison européenne. Mais ce sont des indices trop généraux pour refléter les prix du quotidien payés par les consommateurs » a-t-il jugé.