Pourquoi y a-t-il plus d’arbitres sur une course de trot que sur un match de Coupe du monde ?

ON A COMPTÉ Beaucoup mais pas trop. Comme le football de haut niveau, la course au trot est à cheval sur l’arbitrage

R. P.
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Le camion (à droite) ne transporte pas de banals spectateurs mais des commissaires de course qui veillent à ce que les chevaux tiennent bien leur allure.
Le camion (à droite) ne transporte pas de banals spectateurs mais des commissaires de course qui veillent à ce que les chevaux tiennent bien leur allure. — Bruno Vandevelde

C’est une question à laquelle il fallait penser. Pourquoi une course de trot attelé de quelques minutes compte-t-elle autant voire plus d’arbitres qu’un match de Coupe du monde de football ? En selle ! Comme son nom l’indique, l’objectif de la course au trot, qui se déroule sur un hippodrome, est simple. Faire trotter son cheval le plus vite possible, pour qu’il franchisse la ligne d’arrivée en tête, sans galoper. Et c’est bien là toute la complexité de l’arbitrage de cette discipline ! Pour contrôler la régularité des courses au trot, qui durent un peu plus de trois minutes, environ huit acteurs entrent en jeu : trois commissaires (minimum), trois juges aux allures, un juge au départ et un juge à l’arrivée. Quand un match de Coupe du monde de football, d’une durée de 90 minutes, nécessite aussi huit arbitres : un arbitre central, deux assistants, un arbitre pour les changements et quatre arbitres pour l’assistance vidéo à l’arbitrage (la VAR). « La taille de la piste, qui peut varier entre 700m et 2.800m, et la spécificité du jugement des allures, nous obligent à avoir cette organisation », explique Benoît Fabrega, attaché de direction du Trot, la société qui organise les courses au trot dans plusieurs villes de France, notamment à Paris-Vincennes.

Des juges au plus près de l’action

Dans cet hippodrome trois juges aux allures et un commissaire sont installés dans une voiture suiveuse vitrée, avec des fauteuils orientés vers la piste. « Pour disqualifier un cheval, il faut être au plus près du peloton afin de contrôler les allures et vérifier que le cheval est bien au trot », poursuit-il. Car, au trot, on ne plaisante pas avec le galop. Quinze foulées galopantes sont autorisées sur l’ensemble du parcours. « Mais dans les 200 derniers mètres, le galop est interdit », précise Benoît Fabrega. Depuis une tour située dans la tribune, à proximité de la ligne d’arrivée, trois autres commissaires ont à disposition des jumelles et des écrans de télévision pour observer la course. « Ils jugent les irrégularités, précise Thierry Andrieu, commissaire principal de l’hippodrome de Vincennes. Ce sont les arbitres. C’est eux qui vont prendre les décisions de sanction ou de disqualification. Un peu comme les cartons jaunes ou les cartons rouges, si on compare la course au trot au football ».



La vidéo, un précieux allié du foot comme du trot 

Et ce ne sont pas les points communs entre ces deux sports qui manquent. À la course au trot, comme au football, la vidéo occupe une place importante dans l’arbitrage. « Si quelque chose nous a paru anormal, nous allons tout de suite le vérifier et patienter avant d’officialiser le classement d’arrivée d’une course », ajoute-t-il. Tout comme l’arbitre central le fait sur le terrain avant de valider un but. S’il est nécessaire de mettre en place un tel dispositif, c’est parce que des résultats de la course dépendent ceux des paris sportifs. « Il faut garantir aux parieurs que la course a été absolument régulière », détaille Thierry Andrieu.

Le dernier dimanche de janvier aura lieu le Prix d’Amérique Legend Race (anciennement Grand Prix d’Amérique) à l’hippodrome Paris-Vincennes. « Pour nous, c’est l’équivalent de la finale de la Coupe du monde de football », compare l’attaché de direction du trot. Ce jour-là, une chose est sûre, tout le monde sera à cheval sur l’arbitrage.