Au trot, les jeunes font la course en tête

Hippisme Portrait croisé des deux étoiles montantes du trot attelé, Nicolas Bazire et Clément Duvaldestin

R. P.
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Clément Duvaldestin (ainsi que son frère Théo) et Nicolas Bazire, déjà vainqueur en 2022, ont brillé lors des courses qualificatives des Prix d'Amérique Races ZEturf.
Clément Duvaldestin (ainsi que son frère Théo) et Nicolas Bazire, déjà vainqueur en 2022, ont brillé lors des courses qualificatives des Prix d'Amérique Races ZEturf. — Le Trot
  • 20 Minutes est partenaire du Trot, l’organisateur de courses hippiques de trot et de trot monté.
  • Le dimanche 29 janvier 2023 se tiendra le Prix d’Amérique Legend Race, l’une des courses les plus renommées au monde, sinon la plus renommée.
  • Jeunes visages du trot attelé, ils représentent la nouvelle génération et remettent sous le feu des projecteurs une discipline vieillissante.

Les nouveaux rois des rênes. Nicolas Bazire et Clément Duvaldestin, respectivement 22 et 24 ans, font partie des drivers les plus en vue des Prix d’Amérique Races ZEturf, la série de courses traditionnellement conclue par « l’événement de l’année », le Prix d’Amérique. Nicolas a déjà créé la sensation en s’imposant en 2022 sur la piste de l’hippodrome Paris-Vincennes devant un autre Duvaldestin (Théo, 22 ans, arrivé troisième avec Flamme du Goutier), ainsi que lors de la seconde épreuve qualificative aux commandes de Hooker Berry, le 13 décembre dernier. Clément s’est lui distingué en remportant la troisième 11 jours plus tard, avec Idao de Tillard. Deux drivers remarqués à raison donc, mais pas vraiment des révélations non plus.

Des trajectoires similaires

Car nos deux drivers sont tombés dedans quand ils étaient petits. Nicolas Bazire et Clément Duvaldestin ont grandi dans leur écurie familiale respective. L’un à Solesmes dans la Sarthe. L’autre au haras de La Sauvagère, à la Ferté-Fresnel, dans l’Orne. Une enfance bercée par les chevaux et rythmée par les courses hippiques le week-end. Sans grande surprise les deux prodiges du trot se sont rencontrés sur un hippodrome. Ils n’étaient encore que des gamins. « Nos parents allaient aux courses et nous, on les suivait », se remémore Nicolas Bazire, âgé de 22 ans.

L’éclosion d’une belle amitié qui perdure depuis des années. « Nicolas c’est mon meilleur pote dans le trot, confie Clément Duvaldestin, 24 ans. On est très soudés et on s’appelle presque tous les jours. » Il faut dire que les deux jeunes drivers, qui travaillent aujourd’hui dans leur écurie familiale, ont beaucoup en commun : l’amour des chevaux, un passage à l’École des Courses Hippiques de Graignes et un métier auquel ils consacrent tout leur temps, aux côtés de leur père. Ils ont de qui tenir. Thierry Duvaldestin, qui compte deux victoires dans le Prix d’Amérique et Jean-Michel Bazire, quatre fois vainqueur de cette course du trot attelé de renommée mondiale, sont deux grands champions dans l’univers des courses hippiques.

Une course hors-norme

Depuis leurs 16 ans, l’âge légal pour débuter la compétition, les deux fistons marchent dans les pas de leurs pères. Loin d’être dans leur ombre, ils tracent leur propre trajectoire. À seulement 21 ans, Nicolas a remporté le Prix d’Amérique Legend Race en 2022, devenant le plus jeune driver de l’histoire à réaliser une telle prouesse. « Je ne m’en suis pas vraiment rendu compte sur le coup, mais c’était un grand moment, garde-t-il modestement en mémoire.

« Il a remporté ce que de grands drivers n’ont pas eu la chance de gagner », salue Clément, désireux de franchir un jour le poteau de cette course en tête. Le 29 janvier prochain, il sera aligné sur la ligne de départ du Prix d’Amérique Legend Race 2023. Une première pour le jeune driver, qui a lui aussi connu une ascension rapide. « Avec Nicolas on a eu la chance de percer de bonne heure, car nos pères respectifs nous ont mis en avant », reconnaît-il humblement.

Pérenniser un métier

Jeunes visages du trot attelé, ils représentent la nouvelle génération et remettent sous le feu des projecteurs une discipline vieillissante. Une aubaine pour renouveler l’intérêt des jeunes générations pour le trot attelé ou, du moins, moderniser la pratique. « Il y a de moins en moins de monde qui s’y intéresse, déplore Nicolas. C’est très triste les courses quand personne ne regarde ».

« Il faut penser à la pérennité des courses, poursuit Clément. Il y a encore du boulot, mais les réseaux sociaux ou les afterworks dans les hippodromes peuvent dynamiser les courses et susciter une nouvelle vocation chez les jeunes ». D’un tempérament calme, les deux jeunes champions estiment avoir les épaules pour porter l’avenir du trot. « On n’a pas le choix, c’est notre métier, admet Clément. Comme au football, il faut bien gérer la pression et faire le moins d’erreurs possible ». Verdict le 29 janvier prochain à Paris-Vincennes.