C’est pas du galop même si ça y ressemble beaucoup. Qu’est-ce que le trot monté ?

COURSES Le trot monté est la discipline hippique qui n’en finit plus… de monter

L. G.
En 2021, Camille Levesque, sur Granvillaise Bleue, a remporté le prix Xavier de Saint Palais.
En 2021, Camille Levesque, sur Granvillaise Bleue, a remporté le prix Xavier de Saint Palais. — JLL / LeTROT

Des chevaux lancés jusqu’à 55 km/h avec leur jockey en équilibre sur leur dos. Les novices pourraient croire à du galop, mais non, ces athlètes sont bien à une allure inférieure : le trot.

Dans le domaine des courses hippiques, « une race est dédiée à cette allure : il s’agit des trotteurs français », explique Camille Levesque, vice-championne du monde de trot monté. Avec plus de 1.300 courses au compteur, la trentenaire explique à 20 Minutes les contours de la discipline. « Une course de trot monté dure trois minutes. Au départ, on retrouve 18 partants, maximum », annonce l’experte.

Un poids minimum pour les jockeys

Mise à part l’allure (à deux temps au trot contre trois au galop mais on vous épargne les détails), il existe d’autres disparités entre les courses de trot et de galop, « comme les différences de distances à parcourir, plus nombreuses pour le galop alors qu’au trot elles s’étendent sur 2.100, 2.800 et 2.900 mètres en France », explique la jockey.

Si Camille Levesque s’est tournée très tôt vers le trot monté plutôt qu’attelé, c’est avant tout pour la dimension sportive : « Monter à cheval est beaucoup plus physique que de diriger un sulky [cette voiture à deux roues utilisée pour les courses de trot attelé]. Cela nécessite du muscle et du souffle, car nous sommes tout le temps en équilibre. »



C’est d’ailleurs ce dernier point qui a rapproché, « ces dix dernières années », les courses de trot des courses de galop. « Avant, les trotteurs attelés allaient plus vite que ceux montés car nous faisions du trot enlevé [technique de monte où le cavalier se soulève de la selle en rythme avec le cheval], mais désormais nous sommes en permanence en équilibre [comme au galop] ce qui permet aux chevaux de gagner en vitesse », explique celle qui court depuis ses 16 ans.

Autre point en commun avec le galop : le strict contrôle du poids des jockeys. A la différence qu’au trot, « il y a un poids minimum en fonction de l’âge du cheval et donc de la course dans laquelle on concourt. Par exemple, il faut faire au moins 65 kilos pour les courses de chevaux de 5 ans et plus, explique l’une des rares femmes dans le monde du trot monté. Ainsi, je dois mettre du plomb pour atteindre ce poids. »

Des chevaux aux entraînements d’athlètes

Elle rappelle que les vrais athlètes ce sont d’abord les chevaux « qui sont entraînés tous les jours ». Et contrairement à ce que l’on pourrait croire, les trotteurs, même ceux qui courent montés, sont la plupart du temps entraînés attelés « afin d’économiser leur dos ».

Et ils vont en avoir besoin car la saison des courses, déjà bien attaquée, est loin d’être terminée pour les entraîneurs, jockeys, drivers et propriétaires de chevaux : « Mon objectif est le Prix de Cornulier, en janvier », annonce Camille Levesque. Mais en attendant, une autre grande course attise toutes les convoitises : le Prix de Vincennes, qui se tiendra le dimanche 18 décembre à l’hippodrome du même nom. « Il s’agit de la plus belle course pour les chevaux de 3 ans. » Et d’après Camille Levesque, on y retrouve « le top niveau ».