CommerceLa consommation responsable « ouvre » boutique dans un centre commercial

La consommation responsable « ouvre » boutique dans un centre commercial

CommerceUne association tient un magasin éphémère dédié à la consommation responsable dans la grande galerie marchande des Halles à Strasbourg et ça plaît
La boutique Creative Vintage Place, dans la galerie marchande des Halles à Strasbourg le 25 janvier 2023
La boutique Creative Vintage Place, dans la galerie marchande des Halles à Strasbourg le 25 janvier 2023 - G. Varela / 20 Minutes
Gilles Varela

Gilles Varela

Et si l’occupation de commerces vacants dans les grandes galeries marchandes par des boutiques éphémères dédiées à la consommation responsable était une proposition d’avenir ? En attendant une réponse, Anika, la vingtaine, se fait plaisir. Elle profite des « petits prix » tout en étant en accord avec « sa façon de consommer » dans la boutique Creative Vintage Place. Un lieu, ouvert pour une durée de quatre mois aux Halles, une grande galerie marchande du centre-ville de Strasbourg. « Je n’aime pas trop faire les courses, mais j’avais deux trois choses à acheter, alors j’en ai profité pour passer et trouver des petits cadeaux », explique la jeune femme, séduite par les produits de seconde main ainsi dénichés dans la boutique qui défend la consommation responsable.

Vêtements, jouets, produits de petits créateurs locaux, cosmétiques, produits alimentaires bios provenant de circuits courts, bijoux, déco, bureaux d’écoliers… Des centaines de produits invendus, éthiques, de récup, de seconde main, recyclés, produits de la ferme par des chantiers d’insertion comme Les Jardins de la Montagne Verte ou la Ferme Saint-André sont sagement présentés sur les étagères de cette boutique de 200 m2.

Bien plus qu’une boutique

L’association strasbourgeoise Creative Vintage a en effet eu la possibilité d’ouvrir et de tenir depuis fin octobre et jusqu’au 14 février prochain ce magasin, dans un lieu où on ne s’y attend pas forcément, temple de la grande consommation. Elle collabore avec plus de 16 partenaires fournisseurs : associations caritatives, petits créateurs locaux, fermes du secteur. Un positionnement déjà expérimenté avec succès par l’association l’année dernière dans un centre commercial du sud de Strasbourg.

« Plus qu’une boutique, c’est vraiment un lieu destiné à la consommation responsable, il permet d’aller à la rencontre d’un nouveau public, de sensibiliser à une consommation plus responsable », souligne Laura Slendzak, chargée de projet de l’association. Consciente de « la chance de pouvoir occuper de tels locaux vides dans le centre-ville », elle est confortée dans son sentiment « d’aller au bout du bout de la récup ».



Concrètement, il s’agit là d’un dépôt-vente. Les associations caritatives et les créateurs locaux déposent leurs produits en échange d’un petit loyer adaptés et récupèrent une partie des fruits de la vente, « ce qui permet à tous de venir », explique Laura Slendzak. La boutique accueille aussi un petit espace collecte avant d’être ensuite redonné à ses partenaires caritatifs comme Carijoux, Vetis, la Banque de l’objet, Libre objet… Enfin, un « troisième pôle » comprend des ateliers créatifs pour enfants et adultes « sur le thème de la consommation responsable, le zéro déchet, l’alimentation, les circuits courts ».

Si l’association y trouve son intérêt, c’est aussi celui de la galerie marchande. Cette dernière qui « a tout de suite été séduite par le projet », annonce la direction des Halles, voit là l’occasion d’animer ses locaux inoccupés, de créer l’évènement, et « de répondre aux attentes de consommateurs ». Des acheteurs « qui vont de plus en plus vers les acteurs proposant une consommation durable, de seconde main, plus responsable », constate-t-elle. Cette occupation éphémère pourrait devenir indispensable pour répondre aux attentes mais aussi permettre la découverte « de nouveaux concepts et de mesurer les appétences pour telles ou telles nouvelles marques, avant d’étudier une implantation "plus classique" dans le centre ». L’occasion également conclut la direction des Halles, « d’accompagner de jeunes créateurs, des acteurs de l’économie sociale et solidaire, des produits artisanaux, locaux. Alors si on peut mettre de la lumière sur les boutiques vacantes en attendant de les recommercialiser… C’est quelque chose que l’on a envie de faire ».