Michel-Edouard Leclerc estime qu’il n’a « pas le droit de faire le panier anti-inflation »
grande distribution•Le projet de panier anti-inflation devrait voir le jour en mars20 Minutes avec agence
Alors que l’inflation continue d’impacter le portefeuille des consommateurs, le gouvernement réfléchit à créer un panier de produits du quotidien à petit prix. Il contiendrait vingt produits de première nécessité vendus dans toutes les grandes surfaces alimentaires, dont le tarif serait bloqué. D’après BFMTV ce mercredi, cette proposition a été confirmée par le ministre de l’Economie et devrait voir le jour en mars prochain… mais tous les acteurs de la grande distribution n’y sont pas favorables.
Michel-Edouard Leclerc, PDG des magasins Leclerc, était invité par la chaîne de télévision pour évoquer ce panier anti-inflation. Il a déclaré qu’il était d’accord sur le fond, mais qu’il se heurtait à de nombreux problèmes d’ordre économique et législatif.
« Un effet d’annonce »
« Quand les pouvoirs publics nous demandent de faire un panier moins cher, dans le même temps, d’autres ministères nous obligent à prendre des marges sur ces articles », a-t-il expliqué. « Je dis » oui « sur le principe, mais c’est l’ampleur qu’il faut voir, quand on va chez Leclerc, on ne demande peut-être pas 20 articles. C’est un peu un effet d’annonce », a également souligné le grand patron.
Dans une interview accordée au Parisien le 15 janvier dernier, le PDG de Leclerc avait dénoncé les contradictions du projet de loi. « Les prix de nos fournisseurs vont augmenter de 15 % en moyenne en mars », avait-il rappelé. « Avec cette loi, nous perdons l’avantage des grosses promotions et on nous maintient les 10 % de marge. Aucun distributeur ne peut s’engager à ajouter à cela un panier de produits vendus à prix bas ».
Vers un pic de l’inflation
Pour lui, c’est certain : l’inflation est loin d’avoir atteint un plafond, et devrait même continuer d’augmenter en 2023 pour atteindre un pic au printemps. « Ils se sont plantés l’an dernier sur leurs prévisions en 2022 », a-t-il glissé au Journal du Dimanche samedi dernier, mettant ainsi en doute les déclarations de la Banque de France.