DrameLe point sur l’attaque à la machette contre deux églises espagnoles

Espagne : Que sait-on de l’attaque à la machette dans deux églises ?

DrameUn sacristain a été tué et un prêtre grièvement blessé dans cette double attaque
En Espagne, un sacristain mort et un prêtre blessé dans une attaque à la machette
Diane Regny

D.R. avec AFP

L'essentiel

  • Mercredi, un homme a attaqué à la machette deux églises d’Algésiras, dans le sud de l’Espagne, tuant un sacristain et blessant un prêtre.
  • Les autorités espagnoles ont ouvert une enquête pour « terrorisme » à la suite de cette double attaque, dont l’auteur présumé a été arrêté.
  • Les habitants de la ville observent ce jeudi une journée de deuil et devaient se rassembler à midi pour condamner l’attaque.

L’Espagne est endeuillée par une double attaque au couteau dans deux églises du sud du pays. 20 Minutes fait le point pour vous sur ce drame entre le déroulé des faits, les victimes et l’identité de l’assaillant.

Que s’est-il passé ?

Un sacristain a été tué et un prêtre grièvement blessé dans une attaque à la machette mercredi soir dans deux églises d’Algésiras (sud de l’Espagne), qui a entraîné l’ouverture d’une enquête pour « terrorisme », ont annoncé les autorités. « A 19 heures passées, un homme est entré dans l’église de San Isidro d’Algésiras et a attaqué le prêtre, armé d’une machette, le blessant grièvement », a indiqué le ministère de l’Intérieur dans un message à la presse.

« Il s’est ensuite rendu à l’église Nuestra Señora de La Palma où il s’en est pris au sacristain, après avoir causé divers dégâts », a ajouté le ministère. Le sacristain a alors « réussi à sortir de l’église mais a été rattrapé à l’extérieur par l’assaillant, qui lui a asséné plusieurs blessures mortelles », a poursuivi le ministère. Ces deux églises sont situées à quelques minutes à pied l’une de l’autre dans cette ville de la pointe sud de l’Espagne. Selon une porte-parole des services de secours, le prêtre, Antonio Rodríguez, a été blessé « au cou » et hospitalisé tandis que le sacristain, Diego Valencia, est décédé sur place.

L’assaillant présumé a ensuite été « immobilisé et arrêté » par la police. Il a opposé une « grande résistance », d’après la presse espagnole.

Qui est l’auteur de l’attaque ?

L’identité de l’assaillant n’a pas été communiquée par les autorités. Dans une vidéo diffusée par la police, on l’aperçoit de dos, pantalon noir et sweat à capuche gris noir et blanc. Menotté, il marche en chaussettes dans un couloir, encadré par deux policiers. Le ministère de l’Intérieur espagnol a toutefois précisé ce jeudi que l’assaillant était en instance d’expulsion depuis le mois de juin en raison de sa situation irrégulière. Ce marocain de 25 ans n’avait « pas d’antécédents pénaux ou en matière de terrorisme en Espagne ou dans des pays alliés » et n’était pas surveillé par les services espagnols « ni ces derniers jours, ni auparavant », a affirmé le ministère dans un message à la presse.

Des informations qui corroborent celles des journaux espagnols, notamment le quotidien espagnol El País, qui assurait que l’assaillant serait Yasin K., un Marocain de 25 ans qui n’a pas de casier judiciaire. Le journal espagnol El Mundo affirmait quant à lui que Yasin K. était arrivé à Algésiras en situation irrégulière cet été. D’après nos confrères espagnols et contrairement aux déclarations du ministère, le jeune homme était surveillé par la police en raison de son statut de clandestin mais aussi de son attitude « insaisissable ». Le quotidien affirme que le suspect se cachait avec « empressement » en présence des forces de l’ordre et s’était installé dans un quartier « gouverné par le trafic de drogue, l’immigration clandestine et l’exploitation sexuelle ».

Quels motifs sont retenus ?

Contacté par l’AFP, le parquet a annoncé qu’une enquête avait été ouverte pour des « faits présumés de terrorisme ». Elle sera menée par un juge de l’Audience Nationale, tribunal chargé des affaires de terrorisme. Le ministère de l’Intérieur a tenu à souligner pour sa part qu’il n’était « pas possible pour le moment de déterminer la nature de l’attaque ».

D’après le quotidien espagnol El País, l’attaquant se serait disputé avec les paroissiens de l’église San Isidro, leur affirmant qu’ils devaient suivre la religion islamique. Le ministère de l’Intérieur espagnol a indiqué que le domicile du suspect, arrêté immédiatement après l’attaque et qui est toujours en garde à vue, avait été perquisitionné et que « tous les effets saisis étaient analysés » par les enquêteurs. Selon plusieurs médias, il vivait tout près des églises attaquées.

Quelles réactions ont suivi le drame ?

Les condamnations sont venues de toutes parts. Le chef du gouvernement espagnol, Pedro Sanchez, a adressé ses « plus sincères condoléances aux proches du sacristain décédé lors de la terrible attaque d’Algésiras » tout en souhaitant un « prompt rétablissement » aux personnes blessées. Juanma Moreno, le président de la région d’Andalousie, a qualifié cette attaque de « terrible et insupportable » tandis que le chef du Parti Populaire, principale formation de l’opposition de droite, Alberto Núñez Feijóo, s’est dit « consterné ».

« Ces actes criminels ternissent la coexistence dont notre société a toujours joui à Algésiras (…) Ces actes répréhensibles n’ont rien à voir avec notre religion ou avec la communauté musulmane », a dénoncé pour sa part la communauté musulmane locale sur le compte Facebook de la mosquée Ishbilia de Séville, capitale de la région.

La mairie d’Algésiras a décrété une journée de deuil officiel ce jeudi. Les habitants de la ville ont prévu de se rassembler à 12 heures devant l’église près de laquelle a été tué le sacristain afin de condamner cette double attaque. « C’est un moment de douleur », a confié Juan José Marina, fidèle de l’église de Nuestra Señora de la Palma où officiait le sacristain tué, à la radio publique espagnole. « Ce n’est pas quelque chose que nous craignions car les relations avec la communauté musulmane sont bonnes à Algésiras, nous n’avons aucun problème », a-t-il assuré.