PROCÈSQuatre jeunes de 19 ans jugés pour une violente agression homophobe à Nice

Nice : « Nous, les pédés on les tue »… Quatre jeunes hommes de 19 ans jugés pour une violente agression homophobe

PROCÈSIls sont poursuivis pour « violences aggravées », « injures publiques en raison de l’orientation sexuelle » et même « menaces de mort réitérées »
Le palais de justice de Nice (Illustration)
Le palais de justice de Nice (Illustration) - F. Binacchi / ANP / 20 Minutes / 20 Minutes
Fabien Binacchi

Fabien Binacchi

L'essentiel

  • Quatre jeunes hommes, tous âgés de 19 ans, sont jugés pour « violences aggravées », « injures publiques en raison de l’orientation sexuelle » et même « menaces de mort réitérées » après une agression homophobe en décembre 2022 à Nice.
  • Cette nuit-là, alors qu’ils sont attablés à la terrasse d’un établissement du Vieux-Nice, les trois victimes ont été prises à partie par cet autre groupe qui s’était mis à chanter « Nous les pédés on les tue » avant de les agresser.
  • Le Centre LGBTQIA + Côte d’Azur appelle dans un communiqué « la justice à appliquer le droit, à condamner les agresseurs et à retenir le facteur aggravant d’homophobie » dans « un contexte national d’augmentation » de ces agressions.

Le 27 décembre 2022. Arturo est encore en « état de choc ». Sur Facebook, il publie des photos de sa lèvre ensanglantée. Il raconte les « coups de poing, de pieds, de coudes » que lui et deux de ses amis viennent d’essuyer à la sortie d’un bar de Nice (Alpes-Maritimes). Une « agression homophobe » que le tribunal correctionnel doit juger ce vendredi. Quatre jeunes hommes, tous âgés de 19 ans, se retrouveront à la barre. Ils sont poursuivis pour « violences aggravées », « injures publiques en raison de l’orientation sexuelle » et même « menaces de mort réitérées ».

Cette nuit-là, alors qu’ils sont attablés à la terrasse d’un établissement du Vieux-Nice, les trois victimes sont prises à partie par cet autre groupe. Des chants sont entonnés. Les paroles sont sans équivoques, d’une rare violence : « Nous, les pédés on les tue ». Les quatre jeunes adultes expliquent qu’ils sont corses et que ces insultes font « partie du folklore ». Natifs, en réalité, de Nice et de la Principauté de Monaco, ils iront jusqu’à poursuivre Arturo et ses amis à la sortie du bar pour les frapper.



« Tentative de meurtre »

C’est l’intervention de passants qui mettra fin à la pluie de coups. Les quatre tout jeunes adultes prennent la poudre d’escampette. Mais que serait-il arrivé s’ils n’avaient pas été stoppés ? Arturo évoquait à l’époque une « tentative de meurtre ». Rapidement interpellés, les agresseurs présumés sont déférés deux jours après. Placés sous contrôle judiciaire, avec une obligation de soins et de suivre une formation, mais aussi l’interdiction d’approcher les victimes, ils seront sommés de s’expliquer ce vendredi.

Interrogé par 20 Minutes jeudi, Me Philippe Soussi, l’avocat d’un des quatre jeunes prévenus, né à Monaco et qui venait de fêter ses 19 ans le 21 décembre, explique simplement qu'« il regrette très profondément les faits qui se sont déroulés ».

« Les haineux ne doivent pas être impunis »

Le Centre LGBTQIA + Côte d’Azur appelle en tout cas dans un communiqué « la justice à appliquer le droit, à condamner les agresseurs et à retenir le facteur aggravant d’homophobie » dans « un contexte national d’augmentation » de ces agressions. L’association s’est constituée partie civile, tout comme l’association Stop Homophobie.

« Les haineux ne doivent pas être impunis. Nous resterons vigilants et mobilisés pour aider à faire respecter le droit et pour que justice se fasse. La peur doit changer de camp », appuie encore le centre, rappelant que « plus de 80 % des victimes d’actes LGBT+ phobes n’osent pas porter plainte ».