Pouvoir d’achatLa croissance et l’inflation devraient ralentir en 2023 en France

La croissance et l’inflation devraient ralentir en 2023 en France

Pouvoir d’achatLa consommation des ménages devrait se replier à cause des prix qui restent très élevés
L’économie française devrait progresser de 0,6 % en 2023. (PHOTO D'ILLUSTRATION)
L’économie française devrait progresser de 0,6 % en 2023. (PHOTO D'ILLUSTRATION) - Philippe Huguen/AFP / AFP
20 Minutes avec AFP

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En 2022, la croissance française connaissait un essor remarqué avec 2,5 % de hausse. Mais l’année 2023 ne sera pas autant au beau fixe. L’économie française devrait progresser de 0,6 %, marquant un net ralentissement notamment à cause des prix qui resteront élevés même si l’inflation recule, a indiqué ce jeudi l’Insee.

Cette prévision est similaire à celle de la Banque de France mais plus pessimiste que celle du gouvernement (1 %). La hausse des prix à la consommation devrait ralentir à 5 % en moyenne annuelle, contre 5,2 % en 2022, touchant les ménages au portefeuille, a précisé l’Institut national de la statistique en présentant pour la première fois ses prévisions annuelles.

Une inflation qui reste « relativement élevée »

L’Institut s’attend ainsi à une consommation des ménages en repli de 0,2 % (après +2,1 % en 2022), ce qui expliquerait le coup de frein de l’activité, alors que cette consommation des ménages contribue habituellement à faire tourner l’économie française. Autre maillon faible : les investissements des ménages, dans l’immobilier notamment, tout comme ceux des entreprises, marqueraient le pas, sous l’effet de taux d’intérêt élevés après le resserrement monétaire musclé opéré par la Banque centrale européenne (BCE) pour juguler l’inflation.

Il y a « cette inflation qui pèse sur la demande intérieure, et puis les premières conséquences du resserrement monétaire sur l’économie réelle », a résumé Julien Pouget, chef du département de la conjoncture de l’Insee, lors d’une conférence de presse. Car « l’inflation (…) reste relativement élevée, même si elle a amorcé un reflux », a-t-il ajouté.

Les prix de l’alimentation 11,8 % plus élevés en 2023

La hausse des prix à la consommation était de 6 % sur un an en janvier puis avait commencé à ralentir en mai à 5,1 %. Le repli devrait se poursuivre jusqu’en décembre, où l’inflation s’établirait à 4,4 %, à la faveur notamment d’une forte accalmie des prix de l’énergie, qui s’étaient envolés après le déclenchement de la guerre en Ukraine.

Surtout, la hausse des prix dans l’alimentation connaîtrait un net ralentissement - sans forcément baisser - grâce au reflux des cours des matières premières agricoles et de l’énergie. Après +14,3 % sur un an en mai, la hausse devrait ainsi être quasi divisée par deux en décembre (+7,4 %). En moyenne annuelle, sur 2023, ils seraient 11,8 % plus élevés que l’année précédente. Les prix des produits manufacturés ralentiraient également, à l’inverse de ceux des services du fait des hausses de salaires. Le secteur deviendrait la principale composante de l’inflation devant l’alimentation en fin d’année.

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