RELIGIONEstrosi dénonce des « prières musulmanes » organisées dans des écoles à Nice

Nice : Estrosi alerte le gouvernement après des « prières musulmanes par des enfants de CM1 et CM2 » dans des écoles

RELIGIONLa rectrice de l’académie de Nice a précisé ce vendredi que ces faits « intolérables » concernaient trois écoles et des élèves de 8 et 9 ans
Dans une école de Nice (Illustration)
Dans une école de Nice (Illustration) - Syspeo / Sipa / Sipa
Fabien Binacchi

Fabien Binacchi

L'essentiel

  • Des « prières musulmanes » et une « minute de silences en mémoire du prophète Mahomet » ont été organisées ces dernières semaines par des élèves de 8 et 9 ans dans des trois écoles de Nice.
  • « Dans toutes ces affaires, il y a eu un rappel aux familles et nous avons également fait un rappel aux élèves sur les valeurs de la laïcité », a expliqué la rectrice de l’académie de Nice Natacha Chicot.
  • Christian Estrosi a écrit à la Première ministre pour lui demander « que les maires soient informés des établissements où les enfants dont la famille revient de Syrie sont scolarisés » et pour réclamer une « grande campagne de sensibilisation au phénomène de radicalisation dans les établissements scolaires ».

Il dénonce des « tentatives d’intrusion du religieux au sein des sanctuaires de la République que sont nos écoles ». A Nice, des « prières musulmanes par des enfants de CM1 et CM2 » et des « minutes de silences organisées en mémoire du prophète Mahomet » auraient été organisées dans plusieurs établissements scolaires, annonce Christian Estrosi, qui dit avoir saisi le gouvernement. Dans une déclaration commune avec le maire, le ministre de l’Education Pap Ndiaye a estimé que ces « atteintes très graves au principe de laïcité » étaient « intolérables » et devaient « faire l’objet d’une réponse ferme, collective et résolue ». « L’École de la République est un sanctuaire pour tous nos enfants, il est de notre devoir de la protéger de tout entrisme religieux », stipule leur communiqué.

Le maire (Horizons) de la cinquième ville de France indiquait dès jeudi soir avoir été alerté par un courrier de l’inspecteur académique lui-même de ces « faits extrêmement graves ». Ce vendredi, la rectrice a précisé à la presse qu’ils concernaient « trois écoles » et des enfants de 8 et 9 ans. « Les directeurs et directrices ont été informés par les personnels de cantine car cela s’est déroulé lors de la pause méridienne » entre la fin du mois de mai et le début du mois de juin, a précisé Natacha Chicot. Des prières ont été organisées « par une dizaine d’élèves » dans le premier établissement, par trois d’entre eux dans le deuxième et, dans le troisième, un seul enfant a été « à l’initiative d’une minute de silence en effet organisée en hommage au prophète », a-t-elle détaillé.

« Notre réponse doit être ferme »

Elle évoque des faits « intolérables » mais « isolés » et qui n’ont « pas eu lieu le même jour », a-t-elle également avancé, précisant que « pour un des cas, un signalement pour radicalisation a été adressé à la préfecture ». « Dans toutes ces affaires, il y a eu un rappel aux familles et nous avons également fait un rappel aux élèves sur les valeurs de la laïcité », a aussi fait savoir la rectrice, selon qui un lycée de Nice a été également concerné. Ainsi qu'un collège de Vallauris, près d'Antibes.

Christian Estrosi a de son côté expliqué dans un communiqué avoir « demandé au préfet d’organiser au plus vite une réunion avec l’ensemble des services concernés afin de mettre en place un plan d’actions pour mettre un terme à cette dérive ». « La République laïque que nous défendons et en laquelle nous croyons est notre rempart collectif contre l’obscurantisme religieux qui tente de nous déstabiliser », appuie-t-il.

« Que les maires soient informés » des retours « de Syrie »

Christian Estrosi a écrit en ce sens à la Première ministre. Il lui a notamment demandé « que les maires soient désormais informés des établissements où les enfants dont la famille revient de Syrie sont scolarisés », précise la collectivité. Il réclame également qu’une « grande campagne de sensibilisation au phénomène de radicalisation soit lancée dans les établissements scolaires pour mieux protéger les enfants et former nos personnels comme c’est déjà le cas à Nice ».

« Ces faits participent à l’augmentation des atteintes à la laïcité », a aussi réagi sur Twitter le député des Alpes-Maritimes et président des Républicains Éric Ciotti. Le parlementaire réclame « à l’Etat d’intervenir de toute urgence ». « Une enquête de l’Inspection générale est diligentée pour établir précisément les faits et en tirer les conclusions utiles », assure le communiqué conjoint du ministre de l’Education et de Christian Estrosi ce vendredi.