VerdictGanczarski condamné à 20 ans de prison pour l’attaque de surveillants

Christian Ganczarski condamné à 20 ans de réclusion pour l’attaque de surveillants de prison

VerdictLes magistrats ont retenu la dimension terroriste de son acte
Christian Ganczarski a répété ses excuses aux surveillants blessés.
Christian Ganczarski a répété ses excuses aux surveillants blessés. - BENOIT PEYRUCQ / AFP / AFP
20 Minutes avec AFP

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Le djihadiste allemand Christian Ganczarski a été condamné vendredi à Paris à vingt ans de réclusion criminelle pour la violente attaque de surveillants en 2018 alors qu’il était détenu à la prison de Vendin-le-Vieil (Pas-de-Calais), la cour retenant le caractère terroriste de son acte. Dans le box, l’accusé de 56 ans, barbe noire fournie et début de calvitie, a écouté attentivement la décision de la cour d’assises spéciale, traduite par une interprète, sans manifester la moindre réaction.

Avant que les magistrats professionnels ne se retirent pour délibérer, Christian Ganczarski avait de nouveau présenté ses « excuses » aux quatre gardiens qu’il avait violemment agressés le 11 janvier 2018. « Je sais que ce n’est pas assez, mais c’est tout ce que je peux faire », avait-il lancé aux surveillants, parties civiles. Ses avocats, Sébastien Bono et Romain Boulet, avaient appelé la cour à faire preuve de « discernement », en écartant la qualification terroriste, tout comme la préméditation et une « volonté de tuer ».

La thèse de la « perte de contrôle » écartée

Le 11 janvier 2018, à 15h24, le détenu avait « bondi » sur quatre surveillants venus le chercher dans sa cellule au quartier d’isolement de la prison ultra-sécurisée, les frappant à l’aide d’un couteau de cantine et d’une paire de ciseaux solidifiés, et aux cris d'« Allah Akbar ». « Même si Christian Ganczarski a toujours prétendu avoir perdu le contrôle de ses actes, aucun élément n’accrédite cette explication », a expliqué le président de la cour, Christophe Petiteau. Le fait d’avoir « préparé les armes », de les avoir posées sur son lit et d’avoir visé « directement » le cou de deux surveillants, montre « une particulière détermination », et une préméditation, ont estimé les magistrats.

Christian Ganczarski a toujours avancé avoir « pété les plombs » et eu un « black-out », niant toute « intention de tuer » ou d’avoir « planifié » cette agression, qui avait déclenché un conflit social inédit dans la pénitentiaire. L’ancien soudeur allemand, converti à l’islam à l’âge de 19 ans et qui a séjourné à au moins cinq reprises en Afghanistan entre 1999 et 2001, « n’est pas homme à admettre sa responsabilité », avait tancé l’avocate générale, vilipendant le « discours victimaire » et « autocentré » de l’accusé. « Il n’a jamais rien reconnu et ce malgré les évidences », sur les faits ou son « appartenance à Al-Qaida », avait poursuivi la représentante du Parquet national antiterroriste (Pnat).



Après plus de trois heures de délibéré, la cour a suivi le raisonnement du ministère public sur le caractère terroriste et prémédité de l’attaque, mais est allée bien au-delà des douze ans de prison requis contre l’ancien « haut cadre » d’Al-Qaida, réclamé par les Etats-Unis. Elle n’a pas assorti cette peine d’une période de sûreté, mais a prononcé une interdiction définitive du territoire français pour Christian Ganczarski.