Serbie : Septième manifestation depuis mai à Belgrade contre le gouvernement
PROTESTATION•Les manifestants accusent le pouvoir du président Aleksandar Vucic de promouvoir une culture de la violence
20 Minutes avec AFP
La protestation contre le pouvoir du président Aleksandar Vucic ne se calme pas en Serbie. Des dizaines de milliers de personnes ont manifesté samedi contre le gouvernement à Belgrade, le septième rassemblement du genre dans la capitale depuis mai, ainsi que dans les trois principales villes du pays.
Appelés par plusieurs partis d’opposition proeuropéens, ces rassemblements accusent le pouvoir de promouvoir une culture de la violence, notamment à la télévision, après deux fusillades de masse qui ont coûté la vie à 18 personnes le mois dernier. Les gens ont d’abord manifesté en signe de deuil mais la protestation s’est muée en vaste mouvement de colère contre le pouvoir.
Les organisateurs menacent d’étendre le mouvement
Sous le mot d’ordre « La Serbie contre la violence », les manifestations ont eu lieu simultanément samedi à Belgrade, Novi Sad, Kragujevac et Nis. Ces manifestations sont les plus importantes depuis le mouvement de contestation qui avait précédé la chute de l’ancien homme fort de la Serbie, le président Slobodan Milosevic en 2000. Les organisateurs ont prévenu que le mouvement serait étendu à dix autres villes si leurs revendications ne sont pas satisfaites.
Les manifestants exigent du gouvernement qu’il révoque la licence des chaînes diffusant des contenus violents, et interdise aux journaux progouvernementaux d’exacerber les tensions en ciblant des dissidents politiques. Ils réclament aussi la démission du ministre de l’Intérieur et du chef des services de renseignement. « Soit la violence cesse, soit c’est la Serbie », a lancé à la foule samedi à Belgrade, le journaliste serbe Smiljan Banjac.
Depuis des années, les détracteurs du président l’accusent de s’appuyer sur des mesures de plus en plus autoritaires pour museler l’opposition et avoir les médias et les institutions d’Etat à sa botte. Aleksandar Vucic estime pour sa part que les manifestations sont un coup « politique » et accuse des puissances étrangères de les orchestrer.
