RIGUEUR BUDGETAIREBercy lance ce lundi des Assises pour redresser les finances publiques

Bercy : Malgré le boycott des élus locaux, le gouvernement lance des Assises pour redresser les finances publiques

RIGUEUR BUDGETAIREElisabeth Borne, Bruno Le Maire et Gabriel Attal veulent mettre en avant les milliards d’euros d’économies nécessaires pour redresser les comptes publics
Gabriel Attal, ministre délégué chargé des Comptes publics (à gauche), et Bruno Le Maire, ministre de l'Economie, à Bercy le 20 avril 2023.
Gabriel Attal, ministre délégué chargé des Comptes publics (à gauche), et Bruno Le Maire, ministre de l'Economie, à Bercy le 20 avril 2023. - Clement Tissot / SIPA
20 Minutes avec AFP

20 Minutes avec AFP

Après avoir échappé aux fourches caudines de l’agence S&P, qui a maintenu la note de solvabilité française, le gouvernement cherche désormais à accélérer le redressement financier du pays. Il organise pour cela ce lundi des Assises des finances publiques qui mettront en exergue les milliards d’euros d’économies nécessaires pour permettre à la France de redresser des comptes dégradés par les crises successives.

Organisées à Bercy à l’initiative du ministre de l’Economie Bruno Le Maire et de son collègue chargé des Comptes publics Gabriel Attal, en présence de la Première ministre Elisabeth Borne, ces Assises font suite aux revues annuelles des dépenses de l’Etat, des collectivités et des administrations sociales, lancées début 2023. Ce sera « l’occasion de présenter le résultat de ces travaux (…), les orientations et les pistes qui sont retenues par le gouvernement pour venir irriguer les prochains textes financiers », dont le projet de budget de 2024 présenté en septembre, indique-t-on au cabinet de Bruno Le Maire.

David Lisnard et Carole Delga boudent l’événement

L’enjeu est notamment de réduire à 108,3 % du PIB en 2027 le lourd endettement du pays (contre 111,6 % fin 2022), qui le range du côté des mauvais élèves européens, et de ramener sous l’objectif européen de 3 % le déficit public (4,7 % fin 2022).

Outre des discours ministériels, des tables rondes figurent au programme avec une intervention de Pierre Moscovici, premier président de la Cour des comptes qui rappelle régulièrement l’exécutif à l’ordre en matière de finances publiques. Les trois principales associations d’élus locaux, en désaccord avec l’analyse de la situation, ont décidé de bouder l’événement. Les présidents des associations des maires et des Régions de France, David Lisnard et Carole Delga, ont notamment dénoncé dans le Journal du Dimanche le « jeu de dupes » et « l’incohérence » de l’exécutif. Bercy a toutefois assuré que la porte du dialogue restait « ouverte ».

Pour revenir dans les clous, le gouvernement entend réduire la dépense publique à 53,5 % du PIB en 2027, contre 57,5 % en 2022. Il table sur la fin du bouclier énergétique, les gains des réformes comme celles des retraites ou de l’assurance-chômage, ou encore le plein-emploi. L’exécutif a aussi gelé 1 % supplémentaire des crédits du budget 2023 et demandé aux ministères de dégager 5 % en 2024 notamment pour financer la transition énergétique.

Ces mesures sont jugées d’autant plus nécessaires que l’environnement économique se durcit. Suspendues durant le Covid-19, les règles budgétaires européennes s’appliqueront à nouveau l’an prochain et la forte remontée des taux d’intérêt alourdit significativement la charge de la dette, dans un contexte de ralentissement de la croissance. Mais entre refus d’augmenter les impôts et tension sociale, avec le pouvoir d’achat au centre des préoccupations face à une inflation élevée, les marges de manœuvre sont étroites, estiment des économistes.