BZZZZZNon, on ne peut pas prévoir qui aura des acouphènes et qui n’en aura pas

Fête de la musique 2023 : Sommes-nous tous égaux face aux acouphènes ?

BZZZZZEntre 14 et 17 millions de Français seraient concernés par les acouphènes, dont 2 à 4 millions de façon permanente, selon un sondage de l’IFOP réalisé en 2020
Les causes et les mécanismes des acouphènes sont extrêmement variés et nombreux.
Les causes et les mécanismes des acouphènes sont extrêmement variés et nombreux. - Canva / Canva
Lise Abou Mansour

Lise Abou Mansour

L'essentiel

  • Qui dit Fête de la musique, dit risque pour les oreilles. Car être exposé à un niveau sonore élevé est l’une des premières causes d’acouphènes.
  • « La sensibilité aux facteurs déclenchant des acouphènes, comme le niveau sonore élevé, est très variable d’une personne à l’autre, souligne Didier Bouccara, médecin ORL et praticien hospitalier. La grande difficulté, c’est que nous n’avons aucun indicateur pour dépister la personne plus sensible. »
  • Cependant, la prise de certains antibiotiques, comme les aminosides, l’aspirine à forte dose ou certains médicaments utilisés en cancérologie peuvent favoriser l’apparition de bruits dans nos oreilles.

Demain, il n’y aura pas que la gueule de bois que les noctambules de la Fête de la musique devront sûrement affronter. Un autre mal est susceptible de les toucher : les acouphènes. Ces bourdonnements entendus de manière continue ou intermittente n’ont aucune source sonore apparente. Ils sont notamment causés par un traumatisme auditif, même si sa cause la plus fréquente reste le vieillissement de l’audition. Ce type d’acouphènes est qualifié de « subjectif ». Les « objectifs », 5 % de cas, sont, eux, révélateurs d’une maladie neurologique ou d’une pathologie de l’oreille sous-jacente. Seuls les acouphènes subjectifs dépendent du bruit.

« L’origine la plus fréquente est une lésion de certaines cellules dans l’oreille interne pouvant être liée à une infection, un traumatisme, un processus naturel de vieillissement ou encore une ambiance trop bruyante », explique Gilles Besnainou, ORL à Paris. Entre 14 et 17 millions de Français seraient concernés par les acouphènes, dont 2 à 4 millions de façon permanente, selon un sondage de l’IFOP pour l’association Journée nationale de l’audition réalisé en 2020. Mais comment détecter les personnes à risque de développer ce type de problèmes auditifs ? Autrement dit, comment savoir si ce sera vous ou votre ami qui, au même concert, sortira avec des bourdonnements ?

Pas de marqueurs génétiques ou physiologiques

« La sensibilité aux facteurs déclenchant des acouphènes, comme le niveau sonore élevé, est très variable d’une personne à l’autre, souligne Didier Bouccara, médecin ORL et praticien hospitalier. La grande difficulté, c’est que nous n’avons aucun indicateur pour dépister la personne plus sensible. » Malgré les techniques d’imagerie actuelles, aucune différence morphologique n’a été détectée.

Les chercheurs n’en savent pas davantage côté génétique. Les causes et les mécanismes des acouphènes étant extrêmement variés et nombreux, l’identification d’un facteur génétique précis s’avère complexe. « Certains patients me disent “c’est de famille”, témoigne le médecin. C’est possible mais en fait, on n’en sait rien. »

Otites à répétition, traumatisme crânien antérieur et prise de certains médicaments

La vulnérabilité face aux acouphènes est donc plus à chercher du côté des facteurs individuels. Des professions, telles que les DJ, certains musiciens comme les batteurs ou des ouvriers du BTP, étant plus exposés à des niveaux sonores élevés, sont plus à risque. Une personne ayant une fragilisation du système auditif antérieur en raison d’otites à répétition ou d’un traumatisme crânien sera également plus à même d’être sujette aux acouphènes.

La prise de certains médicaments peut également, en fragilisant l’oreille interne, favoriser l’apparition de bruits dans nos oreilles. Les traitements antibiotiques bactéricides, comme les aminosides, la prise d’aspirine a haute dose, soit plus de 2 grammes par jour, ou de certains médicaments utilisés en cancérologie sont susceptibles de rendre plus sensibles aux acouphènes. Utiliser des gouttes auriculaires lorsque l’on a le tympan percé peut être toxique pour l’oreille interne et donner lieu à un sifflement constant.

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Etre vigilant sur les petits symptômes initiaux

Puisqu’on ne peut prédire une vulnérabilité, « il faut être vigilant aux symptômes que l’on peut considérer comme banals et mineurs », prévient Didier Bouccara. Après une soirée en boîte de nuit ou un concert, avoir des acouphènes pendant quelques minutes ou quelques heures n’est pas à négliger. Même s’ils disparaissent rapidement. « Ce n’est pas normal, insiste Didier Bouccara. Cela traduit une fragilité et une sensibilité de l’oreille ».

Si, dans la grande majorité des cas, ce symptôme est banal, il peut être précurseur d’acouphènes chroniques. Pour le médecin, dès que le bourdonnement persiste pendant plusieurs heures ou plusieurs jours, il faut aller consulter. Dans les cas les plus graves, la personne sujette à ces bourdonnements pourra recevoir un traitement par corticoïdes en urgence pour diminuer l’intensité des symptômes. Et pour éviter d’en arriver là, n’oubliez pas vos bouchons d’oreille ce soir si vous êtes du genre à vous coller à la sono.