InfanticideEnquête ouverte pour meurtre après la découverte d’un bébé mort à Vannes

Vannes : Information judiciaire ouverte pour meurtre et recel de cadavre après la découverte d’un bébé mort

InfanticideUn cordon retrouvé sur le corps du nourrisson né il y a quatre ans met à mal la version de la mère, soupçonnée d’infanticide
La police judiciaire de Rennes et la police de Vannes sont saisies de l'enquête autour de la mort d'un nourrisson en 2019 à Vannes. Sa mère avait dissimulé le corps dans un sac au garage.
La police judiciaire de Rennes et la police de Vannes sont saisies de l'enquête autour de la mort d'un nourrisson en 2019 à Vannes. Sa mère avait dissimulé le corps dans un sac au garage.  - C. Allain/20 Minutes / 20 Minutes
Camille Allain

C. A.

L'essentiel

  • Une femme de 39 ans est soupçonnée d’avoir tué son nourrisson en 2019 puis d’avoir caché son corps dans son garage.
  • Son mari assure avoir découvert les restes du cadavre du bébé dimanche. Il pourrait être poursuivi pour recel de cadavre après avoir tenté de l’enterrer.
  • La mise en cause a expliqué que son bébé était arrivé « d’un coup » et qu’il était mort-né. Les traces d’un cordon au niveau du cou mettent à mal cette version.

Elle a expliqué aux enquêteurs que son enfant était mort-né lors d’une fausse couche subie en 2019. Une version à laquelle les agents de police de Vannes et de Rennes ont parfois eu du mal à croire. Mardi 20 juin, une information judiciaire a été ouverte par le parquet de Lorient pour des soupçons de meurtre visant une femme de 39 ans.

Cette mère de quatre enfants domiciliée à Vannes (Morbihan), est suspectée d’avoir tué son nourrisson en 2019 puis d’avoir caché son corps pendant près de quatre ans dans le garage de la maison familiale. Le mari de la mise en cause est quant à lui soupçonné de recel de cadavre, précise le parquet de Lorient. Dimanche 18 juin, il avait découvert le corps sans vie d’un petit garçon en allant chercher un objet au garage. Il aurait décidé d’enterrer les restes « très dégradés » d’un bébé dans son jardin.

Lorsqu’il a appris la nouvelle dimanche, l’homme âgé de 41 ans s’était confié à une amie. C’est cette dernière qui a alerté la police, expliquant que son ami était « apparemment paniqué » par la découverte du corps. « Dépêchés sur les lieux, les policiers trouvaient l’homme en train de creuser un trou dans le jardin », détaille le procureur Stéphane Kellenberger.



Les enquêteurs découvraient « les restes d’un petit corps » dans un sac plastique fermé caché dans un sac à dos. Le scanner et l’autopsie pratiqués à l’institut médico-légal de Nantes « permettaient de déterminer que ce bébé avait, lors de son décès, 40 semaines de développement gestationnel. Il ne présentait ni malformation, ni pathologie osseuse, ni traumatisme visible. Il aurait donc pu être viable, mais aucun élément ne permettait, à ce stade, d’affirmer s’il était né vivant ou non », précise le parquet. Un élément a particulièrement intrigué le légiste : une sorte de cordon de vêtement avec double boucle a été retrouvé au niveau du cou du bébé. La mère aurait expliqué qu’elle avait voulu « revêtir » l’enfant d’un vêtement.

« Un enfant désiré » mais « un contexte conjugal compliqué »

Cet élément a poussé le juge à ouvrir une information judiciaire pour meurtre et recel de cadavre en raison des faits de dissimulation qui « permettaient de suspecter un homicide volontaire ». La mère avait expliqué qu’elle n’avait pas fait suivre cette cinquième grossesse médicalement, évoquant « un enfant désiré » mais « un contexte conjugal compliqué ». Elle aurait vu le petit garçon arriver « d’un coup », assurant qu’il était « mort-né ». Le mari affirme qu’il était au fait de la grossesse mais que sa femme lui avait simplement indiqué avoir fait une fausse couche. Cette dernière a été placée sous le régime de témoin assisté. Elle a été laissée libre.

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