Dark StoreAprès Flink, le livreur Getir délaisse aussi la France, 900 emplois menacés

Livraison de courses : Getir, dernier acteur sur le marché français, jette l’éponge

Dark StoreLa filiale française du groupe turc avait demandé son placement en redressement judiciaire au mois de mars. Près de 1.800 salariés sont dans l’incertitude
Une livreuse Getir, à Londres. (Illustration)
Une livreuse Getir, à Londres. (Illustration) - Samuel Rigelhaupt / Sipa USA/SIPA / SIPA
20 Minutes avec AFP

20 Minutes avec AFP

Nouveau coup dur pour le secteur du « quick commerce ». Getir, le géant de la livraison express de courses à domicile, a annoncé quitter la France, quelques jours après Flink. Près de 1.800 salariés sont dans l’incertitude.

« L’environnement juridique complexe et les réglementations imposées par les administrations locales ont rendu la réussite de l’entreprise très difficile », a déclaré mercredi Getir, qui possède également Gorillas et Frichti, dans un communiqué adressé à l’AFP. Le même argument avait été avancé début juin par son concurrent Flink, qui avait annoncé jeter l’éponge en France pour les mêmes raisons. Le groupe Getir France, filiale du géant turc Getir, s’était implanté sur le territoire national en 2021 et cherche désormais un repreneur.

Le « quick commerce », qui propose en quelques minutes la livraison de produits du quotidien par un livreur à vélo ou scooter électrique, a fait l’objet de vives critiques de la part des riverains et des élus, qui dénonçaient pêle-mêle nuisances, arrivée de « villes-entrepôts » voire développement d’une « économie de la flemme ».

900 suppressions d’emploi à venir

En mars, le gouvernement leur a infligé un ultime camouflet, décrétant que les « dark stores » (les locaux de centre-ville où sont stockés les produits à livrer) étaient des entrepôts, et non des commerces, ouvrant la voie à une régulation par les mairies de cette activité. Ces locaux pourraient être contraints de fermer si le Plan local d’urbanisme (PLU) interdit ce type d’activité à leur adresse.

Malgré ces faillites, le « quick commerce » ne disparaîtra pas. Ce marché, encore « modeste, reste en croissance et pourrait atteindre un chiffre d’affaires de 438 millions d’euros en 2030 », selon la députée Maud Gatel, coautrice d’un rapport sur le « quick commerce ». Après avoir été placé en redressement judiciaire fin mars, Getir a annoncé envisager la suppression de 900 emplois sur le territoire national sur les trois enseignes (Getir, Gorillas et Frichti).

L’annonce du départ de France est « brutale et irrespectueuse pour ces salariés qui ont nourri tellement d’espoir en la possibilité d’avenir de l’entreprise », a déclaré à l’AFP Johann Tchissambou, délégué syndical CFDT