alerteUn cocktail toxique dépisté dans les cheveux des sénateurs

« Terres rares », mercure, pesticide… Un cocktail toxique dépisté dans les cheveux des sénateurs

alerteEn juillet 2022, 26 élus socialistes ont transmis une mèche de cheveux à un laboratoire. Les analyses viennent de tomber, et elles sont inquiétantes
Le Sénat, à Paris.
Le Sénat, à Paris.  - STEPHANE DUPRAT / /SIPA
20 Minutes avec AFP

20 Minutes avec AFP

Que trouve-t-on dans les cheveux des sénateurs et sénatrices ? Une variété aussi intéressante qu’inquiétante. Du mercure, des pesticides, des plastifiants, mais aussi des « terres rares », ces métaux utilisés dans les smartphones et autres objets de haute technologie, révèle une analyse conduite chez 26 élus socialistes. Ils ont confié en juillet 2022 une mèche de leurs cheveux au laboratoire privé et indépendant tocSeek qui a réalisé un dépistage de 1.800 polluants organiques et 49 métaux. Les résultats ont été publiés ce mardi.

« C’est une alerte qu’on envoie », commente à l’AFP la sénatrice du Lot, Angèle Préville, qui a impulsé cette étude. « Si c’est dans nos cheveux, ça veut dire qu’on est contaminé », ajoute l’élue, très engagée en faveur de l’environnement, en particulier contre la pollution par les plastiques. Les analyses ont mis en évidence chez 93 % des sénateurs une présence de « terres rares » (lanthanides), supérieure à la population témoin du laboratoire.

Les « terres rares » sont des métaux et des composés métalliques utilisés dans la fabrication d’objets de haute technologie qui ont envahi notre quotidien : puces de smartphone, écrans d’ordinateurs portables, batteries de voitures électriques et hybrides, LED…

Des élus plus exposés que la population générale

Cette prévalence supérieure à la population générale peut probablement être expliquée, selon tocSeek, par l’utilisation importante et régulière des outils de communication par les élus. Sans grande surprise en revanche, le mercure, ce métal lourd présent notamment dans les amalgames dentaires ou certains poissons, est retrouvé chez tous les sénateurs testés.

« Notre mode de vie pèse sur notre qualité sanitaire, c’est clair », relève le président du groupe socialiste Patrick Kanner, qui fait partie des sénateurs testés. « Quand je suis à Paris, matin, midi et soir je mange à l’extérieur, et je ne maîtrise pas ce que consomme », témoigne le sénateur du Nord, qui cumule « terres rares », mercure, pesticides, phtalates et parabène.

Matthieu Davoli, cofondateur du groupe tocSeek, souligne qu'« une contamination sur le long terme peut apporter des effets de perturbations endocriniennes et amener à des maladies chroniques, auto-immunes, neurodégénératives, cancers… »

En 2017 déjà, sept personnalités de l’écologie, dont Nicolas Hulot, José Bové, Yannick Jadot ou encore Delphine Batho, s’étaient prêtées à une analyse de cheveux qui avaient montré la présence de perturbateurs endocriniens.