ORANGE ISn’T THE NEW BLACKLes photos orange sur Twitter, un nouveau symbole pour l’extrême droite

Réseaux sociaux : Sur Twitter, des photos de profil orange comme nouveau symbole de ralliement pour l’extrême droite

ORANGE ISn’T THE NEW BLACKSur le réseau social, de nombreux internautes ont utilisé une image orange comme photo de profil. Il s’agirait « d’un signe de ralliement de fafs », selon certains. Mais d’où vient cette initiative ?
Voici un exemple des oeuvres créés par « Ast »
Voici un exemple des oeuvres créés par « Ast » - LF / Canva
L.F.

L.F.

Depuis quelques jours, une vague orange submerge la page d’accueil de Twitter. Sur les photos de profil de plusieurs centaines de comptes, des images avec un graphisme bicolore en noir et orange déclinées autour de plusieurs dessins différents. Ici, un homme avec un masque à gaz. Là, un sanglier. Toutes les vignettes se ressemblent et un message politique semble se cacher derrière. Selon certains, il s’agirait « d’un signe de ralliement de fafs ».

A l’origine, l’idée vient d’un compte nommé « Ast ». Le 18 juin dernier, celui qui se dit être « étudiant graphique de 18 ans, nationaliste et révolutionnaire » propose : « Si vous avez le temps et l’envie, allez chopper des affiches ou des visus sur ma chaîne Telegram et filmez vous les coller ou en faire des pochoirs pour que je vous mette dans un projet vidéo pour un projet qui arrive ». « Mon but c’est de voir la couleur orange comme symbole fasciste », décrivait-il dès les premiers jours sur son compte Twitter. Depuis, son compte a disparu, très vite rattrapé par un compte de secours.

Le mouvement est lancé

Sur sa chaîne Telegram « Ast graphism », le message politique est plutôt clair. Par exemple, à la suite de l’agression à Bordeaux lundi 19 juin, le jeune homme a publié un dessin de l’agresseur représenté comme un monstre avec en message. D’autres attaques sont également citées, notamment celle d’Annecy quelques jours plus tôt. « L’immigration est un danger de mort », est-il inscrit au-dessus du dessin. Dans d'autres images, la croix celtique - devenu un symbole des organisations d’extrême droite - figure à son tour. Des armes prolifèrent également. « Baise le système, imprime tes armes », « Un fusil, une patrie ».

Sur Twitter, la plupart des comptes utilisant ces vignettes prônent le fascisme et le nationalisme, d’autres sont également royalistes. « Orange is the new white », écrivent même certains dans leurs biographiques. D’autres mentions reviennent souvent, comme celle « national-autiste » ou « national-gentil ». Désormais, une importante communauté a été créée. Certains ont même créé leurs logos, sans attendre l’aide de l'initiateur du mouvement.

De multiples symboles

Pour certains internautes, celle-ci fait penser à la tendance de « Pepe the Frog ». Le personnage de dessin animé est devenu avec le temps le signe de ralliement mondial pour l’extrême droite, d’abord récupéré par l’alt-right et les partisans de Donald Trump aux Etats-Unis, puis par l’extrême droite en France. Le but ? Affirmer son appartenance, sa pensée et ne faire qu’un. « Le personnage de Pepe the Frog n’avait pas à l’origine de connotations racistes ou antisémites. Les internautes se sont approprié le personnage et l’ont transformé en mème, plaçant la grenouille dans diverses circonstances et disant beaucoup de choses différentes », souligne l’Anti-Defamation League qui note également une utilisation à la hausse de ces mèmes.

Mais l’image de la grenouille n’a pas été la seule à être réutilisée. Les émojis lardon et cochon sont également devenus des symboles islamophobes, tout comme celui du lait. D’apparence très inoffensive, ce dernier est utilisé par les suprémacistes blancs aux Etats-Unis pour signaler « qu’ils tolèrent le lactose ». Le but n’est pas de se vanter de bien digérer ses yaourts, mais de montrer surtout « sa pureté raciale ». Une centaine de symboles de haine sont répertoriés en tout par l’Anti-Defamation League.