SqualeUn requin mako vivant de deux mètres retrouvé près d’une plage de l’Hérault

Hérault : Un requin mako vivant de deux mètres retrouvé au bord d’une plage

SqualeLe requin s’est échoué sur la plage et n’a pas survécu. La présence de ce top prédateur, si près des côtes, est exceptionnelle
Le requin mako nageait dans quelques centimètres d'eau, au bord de la plage de Marseillan.
Le requin mako nageait dans quelques centimètres d'eau, au bord de la plage de Marseillan. - AMP côte Agathoise /ville Agde / AMP côte Agathoise /ville Agde
Jérôme Diesnis

Jérôme Diesnis

L'essentiel

  • Un requin mako long de deux mètres s’est échoué sur la plage de Marseillan, dans l’Hérault. Une rencontre exceptionnelle pour une espèce peu habituée à s’approcher des côtes françaises.
  • « Sans doute malade car il ne présentait aucune trace de blessure », il n’a pas survécu.
  • Sans avoir la réputation du requin blanc, du requin-tigre ou du requin bouledogue, le requin mako a déjà attaqué des plongeurs et des pêcheurs par le passé. Mais victime de surpêche et en danger d’extinction, il a plus à craindre des hommes que l’inverse.

Il nageait dans quelques centimètres d’eau. Un requin mako a été découvert, lundi, par des estivants au bord d’une plage de Marseillan, dans l’Hérault. S’il est rare mais pas exceptionnel de croiser des requins peau bleue à proximité des côtes en Méditerranée, cette espèce (aussi appelée requin-taupe) l’est en revanche beaucoup plus.

« C’est surtout une espèce du large, explique Renaud Dupuy de la Grandrive, directeur de l’aire marine protégée d’Agde. Certains spécimens sont parfois pêchés par les pêcheurs professionnels ou de loisirs. Ils sont un peu plus communs en Espagne. Mais je n’en ai jamais vu en plongée à Agde et Marseillan. »

Le requin taupe n'a pas survêcu après s'être échoué sur la plage de Marseillan.
Le requin taupe n'a pas survêcu après s'être échoué sur la plage de Marseillan. - AMP côte Agathoise /ville Agde

Long de deux mètres, ce jeune mâle (leur taille moyenne est de quatre mètres) n’a pas survécu après s’être échoué sur la plage. « Il était vraisemblablement malade, car aucune trace de collision, de pêche accidentelle ou autre n’a été observée sur place par nos soins sur son corps », reprend Renaud Dupuy de la Grandrive. Lequel rappelle « qu’il ne faut jamais toucher un animal marin mort échoué (cétacés et tortues notamment) et prévenir les réseaux les aires marines protégées quand il y en a ou les communes ». Les services de l’aire marine l’ont emmené en zodiac vers le grand large « où il a rejoint la chaîne écologique marine ».

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Aussi atypique soit-elle, la présence de ce top prédateur sur les côtes françaises est-elle inquiétante ? Le requin mako ne figure pas dans le top 3 des espèces considérées comme les plus dangereuses, contrairement au requin blanc, au requin-tigre ou au requin bouledogue. Mais il a déjà attaqué par le passé des hommes, qu’il s’agisse de plongeurs ou plus souvent des pêcheurs.

Extrêmement alerte (c’est même l’espèce la plus rapide du monde, pouvant atteindre facilement les 50 km/h), capable de sauter jusqu’à six mètres hors de l’eau, et doté d’une mâchoire puissante, le requin-taupe s’aventure pourtant rarement si près des côtes. « Comme tous les requins, il faut prendre des précautions. Mais ils sont le plus souvent craintifs, quoi qu’on en pense, reprend directeur de l’aire marine protégée d’Agde. Il n’y a donc vraiment aucune raison de s’inquiéter sur notre littoral. »

C’est même ce super-prédateur, indispensable aux équilibres marins, qui a tout intérêt à fuir les hommes. Victime de surpêche, pour son aileron et sa chair notamment, il est classé comme espèce en danger au niveau international par l’UICN (Union internationale pour la conservation de la nature).