ENQUETELe policier qui a tiré sur un jeune à Angoulême mis en examen

Angoulême : Le policier qui a ouvert le feu sur un jeune homme mis en examen pour homicide volontaire

ENQUETELe 14 juin au petit matin, à Saint-Yrieix-sur-Charente, Alhoussein Camara avait été touché mortellement par un tir de policier en tentant d’échapper à une interpellation lors d’un contrôle routier
Sécurisation du quartier après le tir mortel d'un policier contre un jeune Guinéen près d'Angoulême.
Sécurisation du quartier après le tir mortel d'un policier contre un jeune Guinéen près d'Angoulême. - YOHAN BONNET  / AFP
Mickaël Bosredon avec AFP

Mickaël Bosredon avec AFP

L'essentiel

  • Le policier auteur du tir mortel contre un jeune Guinéen le 14 juin dernier dans la banlieue d’Angoulême a été mis en examen mercredi soir pour homicide volontaire a annoncé le parquet.
  • Il a été placé sous contrôle judiciaire.
  • Le 14 juin, il avait tiré mortellement sur un Guinéen de 19 ans lors d’un contrôle routier. Les proches de la victime avaient rapidement dénoncé une « bavure ».

Le policier auteur du tir mortel contre un Guinéen de 19 ans lors d’un contrôle routier le 14 juin à Saint-Yrieix, dans la banlieue d’Angoulême (Charente), a été mis en examen mercredi soir pour homicide volontaire, a annoncé le parquet dans un communiqué.

Cette mise en examen « a été accompagnée de réquisitions de placement sous contrôle judiciaire avec une interdiction de détention d’arme et une interdiction d’exercice professionnel » poursuit la procureure de la République Stéphanie Aouine. Une information judiciaire pour « homicide volontaire » a été ouverte.

« Le policier a maintenu sa version des faits »

Le policier, un brigadier de 52 ans, avait été placé en garde à vue après de nouvelles investigations. « Le policier a maintenu sa version des faits » durant cette garde à vue, qui s’est achevée mercredi soir, indique encore le parquet.

Le 14 juin au petit matin, à Saint-Yrieix-sur-Charente, Alhoussein Camara avait été touché mortellement par un tir de policier en tentant d’échapper à une interpellation lors d’un contrôle routier. D’après les premiers éléments de l’enquête, alors que deux véhicules de police tentaient de l’interpeller, le jeune homme avait enclenché la marche arrière pour repartir ensuite en avant, heurtant les jambes d’un policier, qui avait alors tiré une balle. Les proches de la victime ont très vite dénoncé une « bavure ».

« Aucune trace d’alcool ou de stupéfiants chez le conducteur du véhicule »

D’après l’enquête menée depuis par l’inspection générale de la police nationale (IGPN) et communiquée au parquet, « les analyses toxicologiques n’ont révélé aucune trace d’alcool ou de stupéfiants chez le conducteur du véhicule », qui a emprunté « vraisemblablement » le trajet « qui le menait à son travail », a ajouté la procureur d’Angoulême mercredi.

La scène n’a pas été filmée par le policier mis en cause, « bien porteur d’une caméra piéton » mais « dont l’exploitation n’a pas été possible faute de charge suffisante […] au moment des faits », a ajouté la procureure, qui avait également ouvert mi-juin une enquête pour « refus d’obtempérer » et « violences volontaires sur personne dépositaire de l’autorité publique ».

« La retranscription des appels audio » entre les policiers et leur centre opérationnel est « conforme » aux déclarations faites devant les enquêteurs, selon la magistrate. L’information judiciaire pour « homicide volontaire » doit permettre de mener « des investigations complémentaires, tenant notamment aux conditions de l’usage de l’arme et aux circonstances d’un possible état de légitime défense », a expliqué le parquet.


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