JUSTICELa ministre Oudéa-Castera visée par une information judiciaire

Affaire Le Graët : La ministre Oudéa-Castera visée par une information judiciaire

JUSTICELa commission d’instruction de la CJR, seule juridiction habilitée à juger des ministres dans l’exercice de leur fonction, est saisie depuis le 21 juin de la procédure déclenchée par Le Graët
La ministre des Sports Amelie Oudea-Castera.
La ministre des Sports Amelie Oudea-Castera. - J.E.E/SIPA / SIPA
20 Minutes avec AFP

20 Minutes avec AFP

La ministre des Sports Amélie Oudéa-Castera est visée par une information judiciaire à la Cour de justice de la République (CJR) après une plainte en diffamation de l’ex-patron du foot français Noël Le Graët, a appris l’AFP vendredi de source judiciaire. La commission d’instruction de la CJR, seule juridiction habilitée à juger des ministres dans l’exercice de leur fonction, est saisie depuis le 21 juin de la procédure déclenchée par Le Graët après des propos de la ministre en février sur sa gestion de la Fédération française de football (FFF).

Sollicité par l’AFP, l’avocat de Le Graët, Me Thierry Marembert, n’a pas souhaité commenter. Noël Le Graët a démissionné en février avec fracas de la FFF, qu’il dirigeait depuis 2011, après un rapport d’audit accablant de l’Inspection générale de l’éducation, du sport et de la recherche (IGESR) sur sa gestion, sur fond d’accusations de harcèlement sexuel.

Quelques heures après son départ, son avocat avait annoncé une plainte, affirmant que Oudéa-Castera avait « menti » sur ce rapport et pointant du doigt une différence entre la synthèse du document, publiée le 15 février et qui évoquait l’envoi par Le Graët de « SMS ambigus pour certains et à caractère clairement sexuel pour d’autres », et son intégralité.

Le rapport n’a jamais été rendu public.

Selon un extrait, consulté à l’époque par l’AFP, la mission d’inspection avait constaté « un faible nombre d’écrits (SMS notamment) produits par Le Graët, utilisant des formulations ambiguës pouvant recevoir différentes interprétations et un vocabulaire ne comportant aucun terme à caractère sexuel ». La procédure en matière de droit de la presse rend quasiment automatique, après une plainte en diffamation, la saisine d’un juge d’instruction et la mise en examen de l’auteur des propos, le débat de fond se déroulant à l’audience.

La jurisprudence est toutefois différente devant la CJR. En 2014, sa commission des requêtes avait ainsi classé une plainte en diffamation du polémiste controversé Dieudonné contre Manuel Valls, alors ministre de l’Intérieur, estimant d’emblée que le délit de diffamation n’était pas suffisamment caractérisé.

Le Graët fait l’objet d’une enquête préliminaire pour harcèlement moral et sexuel ouverte par le parquet de Paris. L’ex-directrice générale de la FFF Florence Hardouin, entendue en avril dans cette enquête, a porté plainte contre lui. Outre Oudéa-Castera, le garde des Sceaux Eric Dupond-Moretti fait l’objet d’une procédure à la CJR, qui a rendu en octobre une ordonnance le renvoyant en procès qu’il conteste.

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