REPRISELe chausseur français de luxe Clergerie racheté par un groupe américain

Clergerie, en redressement judiciaire, racheté par un groupe américain

REPRISELe groupe californien a déboursé 700.000 euros et investira 6,5 millions d’euros dans un premier temps pour sauver l’activité
Titan Footwear était le seul repreneur à s'être manifesté au moment e la décision du tribunal de commerce de Paris. Photo d'illustration.
Titan Footwear était le seul repreneur à s'être manifesté au moment e la décision du tribunal de commerce de Paris. Photo d'illustration. - F. DURAND/SIPA / SIPA
20 Minutes avec agences

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Le tribunal de commerce de Paris a rendu ce jeudi une décision attribuant le chausseur français Clergerie au groupe américain Titan Footwear. L’entreprise tricolore, symbole du savoir-faire national en matière de souliers, avait été placée en redressement judiciaire en mars dernier après plusieurs années de difficultés financières. La reprise par la société californienne est « la seule option qui permet d’éviter une liquidation sèche », a estimé la justice.

Voilà pourquoi les administrateurs judiciaires étaient favorables au rachat par Titan Footwear. Le groupe qui se présente comme un spécialiste de la chaussure « haute couture » et affiche un chiffre d’affaires annuel brut de 50 millions de dollars en 2022 était le seul repreneur à s’être manifesté. Il a déboursé 700.000 euros pour prendre le contrôle de Clergerie.

Plusieurs millions d’euros d’investissement

A cette somme vont s’ajouter dans un premier temps 6,5 millions d’investissements prévus pour relancer la marque et l’activité de l’entreprise fondée en 1981 à Romans-sur-Isère (Drôme) par Robert Clergerie. Le changement de propriétaire va entraîner des bouleversements dans l’organisation du chausseur. L’offre de reprise fait en effet état d’une délocalisation d’une partie de la production.

Titan Footwear a ainsi l’intention de s’associer à une entité espagnole dont « les collaborations se font en Inde, en Chine et au Maroc ». Le groupe américain a cependant assuré vouloir conserver « le positionnement haut de gamme » de Clergerie ainsi qu’une production « minimum dans les ateliers de Romans ». Le chausseur français se targuait jusque-là de produire ses modèles dans sa propre usine.

Des coupes franches dans les effectifs

La reprise par le groupe californien va aussi avoir des conséquences sur les emplois des salariés de Clergerie. Dans son offre de reprise, Titan Footwear n’a promis de conserver que 45 % des employés de l’entreprise. Le pourcentage pourrait cependant être plus élevé à terme, a indiqué une source proche du dossier. Reste que seul un tiers des effectifs de l’activité de production devrait être initialement conservé.



Le service de marketing et de design devrait quant à lui au final compter 12 personnes contre 20 avant la reprise. Une dizaine d’employés commerciaux devraient quant à eux quitter Clergerie, ne laissant que 20 salariés en poste dans ce secteur. « C’est important qu’il y ait un maintien de l’activité, mais il n’y a pas une folle confiance pour l’avenir », a commenté un employé travaillant dans un magasin de Lyon (Rhône).