RémunérationLa suspension du policier qui a tiré sur Nahel lui permet d’être payé

Mort de Nahel à Nanterre : En suspendant le policier, Darmanin lui permet d’être payé

RémunérationLa suspension permet normalement d’écarter un agent qui nuit au bon fonctionnement des forces de l’ordre
Le ministre français de l'Intérieur, Gérald Darmanin, assiste à une audition par une commission des lois du Sénat français à Paris le 5 juillet 2023, après les émeutes urbaines depuis le 27 juin.
Le ministre français de l'Intérieur, Gérald Darmanin, assiste à une audition par une commission des lois du Sénat français à Paris le 5 juillet 2023, après les émeutes urbaines depuis le 27 juin. - Ludovic MARIN / AFP / AFP
D. R.

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Le tir a embrasé la France. Le policier Florian M. a ouvert le feu lors d’un contrôle routier sur Nahel, 17 ans, provoquant sa mort, le 26 juin. Il a depuis été mis en examen pour homicide volontaire et placé en détention provisoire. Mais aussi suspendu. Or, comme le soulignent nos confrères de Libération, cette suspension permet au fonctionnaire de police de continuer à percevoir une rémunération.

En effet, sans suspension administrative, Florian M. serait en « absence de service fait ». Le 29 juin, trois jours après les faits, le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin a pris un arrêté mentionnant que le policier de la compagnie motocycliste des Hauts-de-Seine « est suspendu de fonctions à plein traitement à compter de la notification du présent arrêté ».

« Une mesure de soutien financier »

La suspension est une mesure conservatoire qui n’a pas de caractère disciplinaire. Elle permet d’écarter un agent qui nuit au bon fonctionnement des forces de l’ordre. Or, Florian M. ne peut pas travailler et donc perturber le travail policier. Il est en effet en détention provisoire. Cette suspension « intervient » donc « comme une mesure de soutien financier », glisse un fonctionnaire de Beauvau à nos confrères de Libération.

Le journal précise que cette mesure n’est pas une première pour le ministère de l’Intérieur. Yann T., mis en examen après avoir éborgné un jeune homme avec un tir de LBD en février 2020 et confondu par une vidéo, a aussi bénéficié d’une suspension qui lui a permis de continuer à toucher une rémunération malgré sa mise en examen.