SHOW DEVANTC’est quoi, ces nouveaux bracelets lumineux qui enflamment les stades ?

Concerts de l’été : Quel est le secret des nouveaux bracelets lumineux qui enflamment les stades ?

SHOW DEVANT« 20 Minutes » a rencontré l’inventeur des bracelets lumineux qui ont illuminé les concerts de Coldplay ou Lady Gaga et, cet été, ceux de The Weeknd
Quel est le secret des bracelets aux concerts de Coldplay, The Weekend, Lady Gaga?
Christophe Séfrin

Christophe Séfrin

L'essentiel

  • Transformant les concerts, comme ceux de Coldplay, en méga shows, de drôles de bracelets lumineux remis au public donnent une nouvelle dimension aux spectacles.
  • A la manœuvre, la société québécoise Pixmod a imaginé ce dispositif unique où chaque bracelet est piloté à distance avec une méga télécommande.
  • Le procédé qui sera utilisé cet été en France par The Weeknd, propose des effets visuels incomparables. Se voulant durable, il va encore s’améliorer.

Quiconque a déjà assisté à un concert de la dernière tournée du groupe Coldplay s’en souvient avec émotion. Ceux qui iront aux concerts de The Weeknd cet été* en prendront également plein les yeux (et les oreilles) : chaque spectateur crée de la lumière pendant le show ! Pour que la magie opère, un bracelet connecté lui est remis gratuitement à l’entrée du stade. Reste à le porter au poignet pendant le spectacle… et à attendre les surprises ! 20 Minutes a pu rencontrer Vincent Leclerc, leur inventeur et cofondateur de Pixmob, qui, avec ses lightshows, fait de chaque spectateur un élément du spectacle.


Vincent Leclerc, cofondateur de Pixmob.
Vincent Leclerc, cofondateur de Pixmob. - Pixmob

Comme une télécommande géante

Pas la peine d’utiliser la lampe torche de son smartphone pour ajouter une petite lueur au cœur de la fosse ou dans les gradins pendant un concert : le fameux bracelet Pixmob s’en charge. Accroché au poignet, le petit accessoire peut s’illuminer de différentes couleurs, clignoter… et plus encore, à n’importe quel moment du spectacle. Et avec éclat ! En coulisses, la société québécoise Pixmod est à la manœuvre. Mais comment tout cela fonctionne-t-il ?

« On utilise une technologie vraiment vieille, qui est celle de l’infrarouge, comme avec les télécommandes des téléviseurs, explique à 20 Minutes Vincent Leclerc, cofondateur de Pixmob. Imaginez ainsi des télécommandes géantes que l’on installe dans les stades et qui vont contrôler simultanément des dizaines de milliers de bracelets. » Sachant que chaque bracelet intègre de deux à six ampoules LED et une puce électronique qui va recevoir les informations transmises en infrarouges et les interpréter, l’effet waouh est garanti !

Après Coldplay, The Weeknd…

« Coldplay a été le premier groupe à adopter nos bracelets dans la foule. Mais on a aussi travaillé avec Indochine, avec Bad Bunny en Amérique latine, Lady Gaga, The Weeknd, Les Spice Girls. On a aussi participé à plusieurs Eurovision, des Superball, les derniers Jeux olympiques », rappelle Vincent Leclerc. Et chaque show est unique, puisqu’il est possible d’y orchestrer une chorégraphie lumineuse particulière.

« Chaque artiste arrive à s’approprier notre médium à sa façon et l’on travaille main dans la main pour mettre en scène leurs idées créatives : Coldplay a son esthétique, c’est explosif et très coloré. Quand on a fait Lady Gaga au Stade de France, c’était différent, plus monochrome. The Weeknd, ce sera encore différent, vous verrez », prévient Vincent Leclerc.


Un simple système de pochoir permet de projeter des motifs sur une partie du public.
Un simple système de pochoir permet de projeter des motifs sur une partie du public. - Pixmob

Vincent Leclerc qui, non content d’allumer et de faire clignoter ses bracelets de différentes couleurs à des moments précis, parvient aussi à créer des immenses motifs au cœur de la foule. « C’est la beauté du système : on n’a pas besoin de demander aux gens de s’asseoir à un endroit précis pour créer un motif. Pour dessiner un cœur, par exemple, un des émetteurs va filtrer l’infrarouge avec un masque métallique qui va recréer la forme du cœur. C’est un peu comme avec un pochoir. On peut agrandir ce motif, le réduire, le déplacer. C’est motorisé », précise l’inventeur québécois.

Quatre personnes seulement pour gérer tout le dispositif

Si elle semble rudimentaire, la technologie employée ne nécessite par ailleurs que peu de main-d’œuvre. Un concert comme ceux de Coldplay ne requiert que quatre personnes sur site : deux pour installer les deux types de transmetteurs (une vingtaine au Stade de France, entre ceux pour les lumières uniques et ceux pour les motifs) ; et deux personnes pour la distribution et le recyclage des bracelets.

Car c’est aussi un point sur lequel Vincent Leclerc et ses équipes portent toute leur attention. Les bracelets, qui sont collectés à l’issue de chaque spectacle peuvent être utilisés des centaines de fois. Avec une autonomie de cinq heures, et rechargeables, ils seront désassemblés en fin de vie. Leur coque, à base de canne à sucre, sera même compostée !


En moyenne, 83% des spectateurs restituent leur bracelet à la fin des concerts.
En moyenne, 83% des spectateurs restituent leur bracelet à la fin des concerts. - Christophe Séfrin/20 Minutes

Inévitablement, certains spectateurs repartent discrètement avec leur bracelet comme souvenir. Bracelet dont ils ne pourront rien faire. « Au lieu de jouer à la police de bracelet, on encourage les gens à nous redonner les produits. Sur Coldplay, on est à 83 % de récupération. Cela dépend des cultures. La France se situe plutôt bien », note Vincent Leclerc, précisant qu’il faut compter environ deux euros par bracelet. « A ce prix, on arrive à se démocratiser, même auprès d’artistes plus confidentiels. Pas besoin de travailler avec des stars milliardaires pour que cela fonctionne », précise le cofondateur de Pixmob ! Qui développe déjà une nouvelle génération de bracelets. Confidence de Vincent Leclerc à 20 Minutes : « Nous serons prochainement en mesure de piloter le bracelet de chaque personne d’une foule en temps réel. On pourra ainsi projeter des images vidéo dans la foule, comme si chaque spectateur était un pixel d’un écran de téléviseur ».

*les 22 & 23 juillet à l’Allianz Riviera à Nice, les 29 & 30 juillet au Stade de France à Paris, et le 1er août à la Matmut Atlantique à Bordeaux.

Sujets liés