VÉLO ELECTRIQUEOn a testé le vélo électrique « durable » et désirable de Jean Fourche

Jean Fourche : Nous avons testé le vélo électrique « durable » et désirable conçu à Bordeaux

VÉLO ELECTRIQUE« 20 Minutes » a testé le vélo à assistance électrique Jean Fourche, conçu pour les besoins familiaux et urbains, mais aussi pour être durable
On a testé le vélo durable Jean Fourche
Christophe Séfrin

Christophe Séfrin

L'essentiel

  • Un vélo sur quatre vendus est désormais un vélo électrique et l’offre ne cesse de s’accroître.
  • Trois jeunes bordelais ont eu l’idée de concevoir un VAE urbain pratique, simple, mais aussi facilement réparable.
  • Le Jean Fourche, que nous avons enfourché pour un essai complet, est aussi assez accessible et vendu à partir de 2.290 euros.

Drôle de monture. Annoncé début 2023, le premier vélo à assistance électrique (VAE) de la marque bordelaise Jean Fourche est prêt à investir nos centres-villes. Entre vélo urbain et vélo-cargo, ce bicloune prétend également être durable. 20 Minutes a pu donner quelques tours de pédalier durant une semaine d’essai.

Un vélo-cargo « compact »

La promesse est belle : la jeune société bordelaise Jean Fourche lance son vélo à assistance électrique durable, un vélo-cargo compact décliné d’une version musculaire. Même cadre d’un joli « vert matcha », mais ajout des éléments nécessaires pour motoriser la bête. 80 % sont d’origine européenne. Le solde (les composants électroniques) provient d’Asie. Reste que les trois associés trentenaires à l’origine de Jean Fourche ont voulu localiser au maximum leur production.

Ils livrent ainsi une monture dont le cadre en aluminium extrudé est soudé au Portugal et peint à Bordeaux ; dont le moteur Virvolt 900 aux pièces toutes remplaçables est assemblé dans les usines Renault à Flins ; dont la batterie créée par la start-up française Gouach est sans soudure et entièrement réparable en dix minutes. On sent une volonté de bien faire les choses, avec notamment le désir de fabriquer localement, autant que possible. « Le SAV aussi est français. C’est générateur d’emploi et très rassurant pour nos clients », explique à 20 Minutes Maurin Benoît, co fondateur de Jean Fourche.

Une notion de réparabilité

D’apparence, le VAE Jean Fourche n’a rien à voir avec ses congénères qui font tout leur possible pour que « rien ne dépasse ». Ici, la batterie n’est pas cachée dans le cadre, mais rivée dessous, un peu « à l’ancienne ». Pareil pour les câbles de commande, parfaitement visibles. « Si les éléments sont extérieurs, on aura une meilleure notion de la réparabilité », justifie Maurin Benoît. A vrai dire, l’esthétique du vélo n’en pâtit pas vraiment. Son design un peu vintage, parle de lui-même.

« On a travaillé une géométrie spécifique avec un tube de direction de selle en V. Plus on est de petite taille, plus les bras se rapprochent de l’assise », explique Maurin Benoît. Même en étant assez grand (1,90 m), nous avons effectivement ressenti une réelle sensation de confort sur le vélo durant nos essais, le dos droit, le regard à l’horizontale.

Le rack à l'avant du vélo Jean Fourche permet de transporter des charges jusqu'à 15 kg.
Le rack à l'avant du vélo Jean Fourche permet de transporter des charges jusqu'à 15 kg. - Jean Fourche

Entre vélo porteur et vélo de ville, le Jean Fourche dispose à l’avant d’un rack en métal capable de transporter une charge jusqu’à 15 kg Et ce ne sont pas moins de 35 kg qu’il peut transbahuter à l’arrière. « C’est clairement un vélo dédié à une clientèle familiale, avec un enfant. Le porte-bagages arrière est rallongé, ce qui permet de placer un enfant de manière confortable. Et l’on décline parmi nos accessoires des paniers souples et légers fabriqués à base de mailles ostréicoles*. C’est très surf Ouest tout ça ! », s’amuse le cofondateur de Jean Fourche. Gare cependant, le vélo ne bénéficie pas de suspension.

Praticité et stabilité

En ville, où nous l’avons longuement testé, le vélo Jean Fourche se montre d’une extrême maniabilité. Assez léger (23 kg), il est très facile à manipuler, avec un très grand rayon de braquage, bien pratique pour lui faire faire un demi-tour sur un trottoir. Avec une béquille double (vendue en option), le modèle qui nous a été confié peut aussi multiplier les arrêts facilement. Ainsi très stable, on n’a pas peur qu’il tombe lorsque garé devant une boutique ou l’on s’est arrêté.

Autre particularité, sa boîte de vitesses intégrée. Formidable atout pour les déplacements urbains, cette transmission (Shimano Nexus 7, logée dans le moyeu arrière) permet de changer de vitesse à l’arrêt. Et c’est extrêmement pratique pour repartir sans effort à un feu rouge. D’autant que le capteur de couple de 80 NM dans le moteur (Virvolt 900, 250 W) se révèle très efficace en apportant une assistance suffisante à chaque redémarrage. Pas la peine d’appuyer comme un dératé sur les pédales. Et cette assistance possède une autre particularité.

Lorsque l’on souhaite la solliciter, inutile de jouer avec la petite console de contrôle située à gauche du guidon. Une fois son niveau sélectionné, il suffit de marquer un bref temps d’arrêt dans la puissance de pédalage pour qu’elle s’ajuste automatiquement à notre effort. Un peu comme avec une voiture à boîte automatique. C’est un peu déconcertant au début, mais on prend vite le pli.

Sans suspension, ni freins à disque

De son côté, la grosse batterie de 3,5 kg possède une capacité plus qu’appréciable de 690 Wh (19,2 Ah - 36 V). Si son autonomie théorique est de 80 km, elle peut monter jusqu’à 110 km, selon le constructeur. Pour peu que l’on ne sollicite pas trop l’assistance… et que l’on ne soit pas trop lourd.

Outre l’absence de suspension, autre petit regret : le vélo Jean Fourche n’est pas équipé de freins à disque, mais de classiques patins. Sa qualité de freinage nous a semblé cependant plus qu’honorable et sécurisante.

Parmi les accessoires proposés, des paniers en mailles ostréicoles recyclées.
Parmi les accessoires proposés, des paniers en mailles ostréicoles recyclées. - Jean Fourche

Facture à l’arrivée : à partir de 2.290 euros*. Ce qui reste un prix de vente assez raisonnable pour un vélo à assistance électrique avec un bon niveau d’équipement. Et qui plus est un vélo qui ne devrait pas poser trop de souci en cas de panne, car conçu pour être réparable facilement. Dédié aux personnes mesurant entre 1,50 m et 1,90 m, il nous a cependant semblé un peu juste en taille pour un utilisateur de notre gabarit (1,90 m pour un quintal), plus à l’aise sur une monture de taille supérieure.

Reste que sa conception le rend particulièrement commode d’emploi en ville, avec un ADN qui en fait un vélo prêt à répondre aux besoins quotidiens : transport d’enfant, de marchandises, courses… sans oublier les balades. Mais ce ne sera pas forcément un gros routier. Par ailleurs, il n’a pas les inconvénients d’un vélo-cargo, certes pratique pour des besoins très spécifiques, mais aussi encombrant (et cher), et dont on n’a pas l’usage tout le temps. Le vélo Jean Fourche est donc à considérer si vous souhaitez monter en selle dès cette rentrée. Comptez cependant six semaines de délai pour sa livraison.

* Vendus 50 ou 60 euros selon le volume, 75 euros pour le panier arrière.

** 2.330 euros avec béquille double ; 2.350 euros avec pneus anticrevaisons.

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