réchauffement climatiquePourquoi Lyon fait partie des villes les plus touchées par la canicule ?

Canicule : Pourquoi Lyon fait partie des villes les plus touchées ?

réchauffement climatiqueCe mardi, la température pourrait atteindre 38 °C à Lyon, ce qui fait d’elle l’une des villes les plus chaudes en France
A Lyon, les canicules durent plus longtemps que dans d'autres villes d'après le météorologue Romain Weber (Illustration)
A Lyon, les canicules durent plus longtemps que dans d'autres villes d'après le météorologue Romain Weber (Illustration) - VALINCO/SIPA / Sipa
Elise Martin

Elise Martin

L'essentiel

  • La première canicule de l’année 2023 sévit à Lyon depuis ce week-end avec un pic ce mardi où les températures atteindront 38 °C.
  • Si la capitale des Gaules n’est pas forcément la ville où il fait le plus chaud, elle subit néanmoins régulièrement et sévèrement les canicules.
  • 20 Minutes a interrogé Romain Weber, météorologue à Lyon Météo, pour essayer de comprendre pourquoi.

Depuis samedi, le thermomètre n’est pas redescendu en dessous de 20 °C la nuit et 34 °C la journée à Lyon. Autant de critères qui permettent au météorologue Romain Weber d’affirmer : « Nous sommes en pleine canicule, la première de l’année 2023. » Ce mardi, la température devrait même atteindre 38 °C. Sans être la ville où il fait le plus chaud en France, la capitale des Gaules est régulièrement et sévèrement touchée par ces événements extrêmes liés au réchauffement climatique. Explications.

« Sur l’ensemble de la France, ce n’est jamais Lyon qui subit les plus gros pics de chaleur, affirme le météorologue lyonnais. L’année dernière, par exemple, Lille ou encore Brest ont eu plus chaud. Mais ici, on est dans une configuration où il fait chaud longtemps. Et il vaut mieux avoir trois jours à 40 °C plutôt que deux semaines à 35 °C. »

« Lyon dépasse de plus en plus les seuils de canicule »

D’après le prévisionniste, la particularité de Lyon, c’est d’être « souvent la première à entrer en canicule et la dernière à en sortir ». Le département du Rhône détient d’ailleurs « un record » de jours cumulés de canicule. En moins de vingt ans, 149 jours et 28 épisodes ont été recensés, comme le souligne Le Progrès.

« Chaque département a ses propres seuils de canicule, rappelle le fondateur de Lyon Météo. Ce n’est pas pareil de vivre 34 °C en pleine ville qu’un 36 °C en campagne. Ces critères sont adaptés en fonction des départements et des grandes villes présentes sur le territoire. » Ainsi, le département du Rhône est celui qui accumule le plus d’alertes depuis le début des vigilances. « Lyon dépasse ces seuils de plus en plus », affirme Romain Weber.

La topographie comme explication de l’intensité des canicules

Pourquoi ? L’une des raisons viendrait de la topographie. « Sa position en sortie de la vallée du Rhône ainsi que les reliefs qui entourent la ville jouent un rôle sur ce climat », poursuit le météorologue.

Autre spécificité locale : les vents. Selon le Lyonnais, le territoire n’est jamais balayé par les vents d’Est. Le brassage de l’air est donc limité. « C’est soit le vent du Nord, soit du Sud. Parfois, il amène même la chaleur qui s’accumule en Méditerranée », insiste-t-il. Même si ce vent du Sud permet ce mardi de ne pas atteindre les 40 °C.

La récurrence de ces événements extrêmes liés au réchauffement climatique

Tous ces éléments font de Lyon l’une des villes qui se réchauffe le plus vite en France. D’ici mercredi matin, la température devrait baisser de 8 °C. « Insuffisant », pour le créateur de Lyon Météo, qui annonce un prochain pic… ce week-end. Il ajoute : « L’été promet d’être plus chaud que les normales de saison, qui sont à 18 °C le matin et 28 °C l’après-midi. On ne doit pas forcément avoir tous les jours ces températures mais on est toujours au-dessus. Et c’est un vrai problème. »

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Le météorologue conclut : « Des canicules, il y en a toujours eu. Ce n’est pas nouveau. Ce qui l’est, c’est qu’on en a chaque année, voire plusieurs fois par an, comme en 2022. La multiplication des épisodes caniculaires et leur durée sont l’une des conséquences du réchauffement climatique. » Dans les années 2000, 11,5 jours de fortes chaleurs étaient dénombrés à Lyon, contre 3,6 au XXe siècle. Une tendance est générale mais un phénomène particulièrement probant localement. Selon un rapport de L’European Data Journalism Network, publié en 2018, Lyon est la plus grande ville de France touchée par le réchauffement climatique en 117 ans, comme l’indiquait 20 Minutes l’année dernière.

Pour lutter contre ce phénomène d’augmentation des températures, « il faut végétaliser les villes », appelle le Lyonnais qui reconnaît que « cette solution n’est pas assez rapide ». Parce qu’à ce rythme, « il se peut qu’en 2040, la capitale des Gaules ait le même climat que celle d’Espagne, Madrid », lance Romain Weber.