REPORTAGE« On va les climatiser dans la tribune », les ultras arrivent en LFL

E-sport : « On va les climatiser dans la tribune »… Aux LFL Days, les supporteurs passent au niveau supérieur

REPORTAGEBanderoles, mascottes, chants de soutien, les fans d’e-sport sont de plus en plus nombreux à encourager des équipes à travers des associations d'ultras présents à chaque événement
Le Blue Wall, les ultras de la Karmine Corp, attendent impatiemment le début de la partie pour pouvoir soutenir les joueurs sur scène aux LFL Days, à Nice
Le Blue Wall, les ultras de la Karmine Corp, attendent impatiemment le début de la partie pour pouvoir soutenir les joueurs sur scène aux LFL Days, à Nice - Elliot Le Corre / LFL / LFL
Adrien Lachet

Adrien Lachet

L'essentiel

  • 20 Minutes s’est rendu aux LFL Days à Nice, l’étape de la compétition française de LoL qui se déroule pendant deux jours en public.
  • Des associations d’ultras sont créées par les supporteurs afin de soutenir les équipes dans les gradins.
  • Banderoles, chants, drapeaux, tambours et mascottes… Les fans des équipes présentes ne manquent pas d’idée pour apporter de la force aux joueurs sur scène.

Deux jours de compétition avec un public en folie. Dix équipes de la LFL, Ligue Française de League of Legends, se sont retrouvées les 5 et 6 juillet à Nice pour les LFL Days. Pour l’occasion, des milliers de supporteurs ont fait le déplacement des quatre coins de la France pour soutenir leur équipe préférée : Karmine Corp, Solary, Aegis et les autres équipes de la ligue. Des fans présents pour encourager les joueurs mais aussi « faire du bruit » dans les gradins, au rythme des tambours et chants de soutien.

Mercredi, quelques heures avant le début des rencontres, les ultras du Blue Wall, l’association de supporteurs de la Karmine Corp, se sont donné rendez-vous pour lancer les festivités : « Vous n’avez pas appris les chants ? ! », hurle au mégaphone l’un des supporteurs. L’ambiance y est presque militaire. Les déplacements des ultras sont millimétrés et préparer en avance pour coordonner les arrivées dans les parcages et faire le maximum de bruit. Dans la salle, les membres du Blue Wall sont de très loin le groupe majoritaire présent à l’événement.



« On mange Karmine, on dort Karmine »

Pour Yusuf « Pacino » Guney, trésorier du Blue Wall, ce succès s’explique par l’ADN même de l’équipe Karmine Corp : « C’est la notion de clubisme. On mange Karmine, on dort Karmine. C’est une particularité dans l’e-sport, on supporte plus un club qu’un jeu. Si l’ambition du club en tant que structure c’est d’être numéro 1, nous en tant que fan c’est aussi d’être numéro 1 ». Et si les membres du Blue Wall ont une panoplie d’outils afin de supporter leur club, ils sont aussi très friands de chants pour perturber leurs adversaires et les autres groupes de supporteurs. « C’est un mouvement qu’on voit dans le sport tout simplement. On supporte uniquement ce club-là et si on peut déstabiliser les adversaires, on va le faire », ajoute Zied « ZizouDeTunisie » Chatti, responsable communication du Blue Wall.

Bouclier jaune et bleu à la main, les supporteurs Aegis ont aussi marqué les esprits pendant l’événement. « En février, on n’avait pas de parcage, maintenant on est une soixantaine. On grossit petit à petit », indique Romain Baranger, président de Rising Shield, l’association de supporteurs de l’équipe e-sport Aegis. Arrivée en début d’année en LFL, cette nouvelle équipe créée par les streamers et joueurs DFG, Shaunz et MisterMV a su trouver ses supporteurs. « On est souvent représenté comme les supporteurs papis, mais on est une vraie famille derrière, on est une équipe unie et on est là pour la bienveillance », glisse un supporteur Aegis, brandissant un drapeau aux couleurs de l’équipe.

« Tu te sens vraiment dans une autre dimension »

Un son de cloche différent chez les ultras Solary. « On va les climatiser dans la tribune, s’exclame Jack ''Sloorklegend'', trésorier des Royals 212, la principale association rivale du Blue Wall. On donne notre voix, l’objectif c’est de ne plus pouvoir parler demain ! Je suis venu de Normandie soutenir mon équipe, certains sont venus de Rennes, Lille jusqu’à Nice pour faire du bruit dans la salle. » Il souligne également l’évolution des tribunes au fur et à mesure des événements : « On a commencé par la banderole et les drapeaux, ensuite le tambour et le mégaphone, puis il y a eu le tifo à l’image de ce que l’on peut voir dans le foot. »

Face à face dans la salle des LFL Days, les ultras Royals 212 de Solary et les ultras Blue Wall de la Karmine Corp se sont longuement répondu pendant la compétition : « Aux armes », chant emblématique du monde du football du côté du Blue Wall, « Cho Ka Ka O » remixé pour la tribune des Royals 212.


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Une ambiance que les joueurs sur scène ressentent pendant leurs matchs, différents des parties en ligne, mais qui n’affecte pas Daniel « Scarface » Aitbelkacem, le nouveau joueur de Vitality : « J’ai déjà beaucoup d’expérience sur scène, je ne pense pas que ça influe sur mon niveau de jeu. » Pour Caliste, joueur de la Karmine Corp, équipe gagnante de ces LFL Days, le soutien du public a des effets positifs : « Les ultras te galvanisent pendant la partie, tu te sens vraiment dans une autre dimension. Ils font énormément de bruit et donnent énormément de force. » Une aide précieuse pour espérer remporter le titre en fin de saison et ensuite représenter la France face au reste de l’Europe.