animauxUne vidéo rarissime d’un baleineau en train de téter sa mère dévoilée

Les chercheurs dévoilent une vidéo rarissime d’un baleineau en train de téter sa mère

animauxLes scientifiques ont réussi à capturer cette scène qui va permettre de travailler sur la conservation de l’espèce
Une baleine à bosse (illustration)
Une baleine à bosse (illustration) - Free-Photos/Pixabay / Pixabay
20 Minutes avec agences

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«C’est unique en son genre » : une équipe de chercheurs a réussi à filmer un baleineau en train de téter sa mère, dans le golfe de Cupica, en Colombie. Une séquence très difficile à capturer. « Malgré des décennies d’efforts de milliers de chercheurs, des heures de travail, de collaborations, les enregistrements de tétées sont extrêmement rares », confirme Natalia Botero, directrice de la Fondation macuaticos.

La vidéo a été captée en août 2022 mais n’a été dévoilée que le 22 juin dernier à Medellin. On y voit une baleine qui allaite son bébé, tout en nageant dans le Pacifique. A la fin de la tétée, une traînée de lait teinte les eaux bleues et le baleineau de 900 kg, rassasié, remonte à la surface prendre de l’air.


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Des capteurs avec ventouses sur le dos du bébé

Seuls deux enregistrements similaires d’allaitement chez les plus grands mammifères du monde avaient jusqu’ici été réalisés : l’un au large de l’île de La Réunion (océan Indien) et l’autre à Hawaï (océan Pacifique). « D’un point de vue scientifique c’est une étape importante, mais également d’un point de vue de conservation », indique la biologiste.

C’est un ensemble de dispositifs « multi-capteurs » qui ont été installés quelques heures sur le dos du baleineau grâce à un système de ventouses pour ne pas le blesser. Non seulement une caméra mais également un GPS pour « suivre la localisation de la baleine », un « accéléromètre pour savoir comment l’animal s’oriente, comment il place son corps dans la colonne d’eau et comment il se propulse ». Et un « hydrophone » pour « enregistrer les sons ou les vocalisations de contact entre la mère et le baleineau ».

« Une grande variété de menaces »

Après s’être nourries pendant des mois dans la péninsule antarctique et dans le détroit de Magellan, au Chili, des milliers de baleines entreprennent un long voyage vers les eaux chaudes des tropiques pour se reproduire dans un corridor qui s’étend du sud du Costa Rica au nord du Pérou.

Entre juin et novembre, les eaux colombiennes accueillent les baleines à bosse du Pacifique Sud-Est, ces cétacés géants qui peuvent atteindre 17 mètres de long, peser environ 40 tonnes et parcourir quelque 8.500 kilomètres pour se reproduire. C’est là que se jouent les périodes de fécondation, de mise au monde et les premiers moments de vie des baleineaux, des comportements difficilement accessibles aux yeux de la science.



« Si la baleine à bosse est désormais protégée de la chasse commerciale, c’est une espèce qui fait encore face à une grande variété de menaces », explique la scientifique. « Donc en connaissant mieux son comportement, on peut promouvoir des actions de conservation appropriées ». C’est grâce en partie à la recherche scientifique que les baleines à bosse ont été retirées en 2008 de la liste des espèces « vulnérables » de l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN).