enquêteAprès la fin des ratissages, comment les enquêteurs recherchent Emile

Disparition d’Émile : Ultime ratissage, analyse de la téléphonie… Comment se poursuivent les investigations ?

enquêteL’enquête ouverte pour retrouver le petit Emile disparu samedi passe dans une seconde phase, celle de l’analyse des données récoltées
Cette photo obtenue le 9 juillet 2023 sur le compte twitter de la Gendarmerie Nationale montre un appel à témoins pour Emile, un garçon disparu le 8 juillet 2023 au Vernet, dans le sud-est de la France.
Cette photo obtenue le 9 juillet 2023 sur le compte twitter de la Gendarmerie Nationale montre un appel à témoins pour Emile, un garçon disparu le 8 juillet 2023 au Vernet, dans le sud-est de la France.  - Mourad ALLILI/SIPA / SIPA
Cécile De Sèze

C.d.S avec AFP

L'essentiel

  • Le procureur de la République de Digne-les-Bains, Rémy Avon, a annoncé la fin des recherches de terrain mercredi soir. Une ultime opération a finalement été lancée jeudi.
  • Jusqu’à présent, elles n’ont permis de retrouver le petit Emile, disparu samedi dernier au Vernet ou de découvrir d’indices probants.
  • Désormais, c’est une nouvelle phase d’enquête sur un temps plus long qui s’ouvre, le temps de l’analyse, avec notamment la cellule « nationale » d’investigation.

«Une ultime opération de ratissage » pour tenter de retrouver le petit Emile, disparu samedi dernier au Vernet (Alpes-de-Haute-Provence), est menée ce jeudi matin. Cette entreprise, conduite par une cinquantaine de gendarmes mobiles de Gap, cible concrètement « les 1,8 km de route entre le hameau du Haut-Vernet et le village du Vernet, ainsi qu’une bande d’environ 10 m de chaque côté de cette voie », a précisé le procureur de la République de Digne-les-Bains, Rémy Avon. Une opération « de sécurité », a précisé le magistrat, car la zone a déjà été inspectée.

Mercredi, le procureur avait annoncé que l’enquête ouverte pour « recherche des causes de disparition inquiétante » entrait dans une seconde phase, celle de l’exploitation et de l’analyse des données après une intense période de recherche. « Si d’autres ratissages sont menés ultérieurement, ce sera pour vérifier ou corroborer des éléments recueillis lors de l’enquête », a-t-il précisé.

Une cellule nationale d’investigation

La cellule d’enquête va désormais devenir une cellule « nationale » d’investigation. Un dispositif qui permet de renforcer les moyens et les effectifs. Si, jusqu’ici, une quinzaine d’enquêteurs travaillaient sur cette disparition plus qu’inquiétante, ils seront désormais une vingtaine sur le dossier. La cellule « nationale » va également permettre de disposer de moyens scientifiques et techniques élargis, ainsi que des moyens régionaux et nationaux.

Les enquêteurs sont notamment appuyés par l’IRCGN, l’Institut de recherche criminelle de la gendarmerie nationale, à Pontoise. Cette unité de 600 militaires intervient « pour procéder aux constatations et expertises d’une certaine complexité », précise le site du ministère de l’Intérieur. Ce sont, par exemple, eux qui ont passé au crible la voiture de Nordahl Lelandais et découvert une trace de sang appartenant à la petite Maëlys alors que ce dernier niait depuis de longues semaines être lié à sa disparition.

Analyse des données récoltées

Car désormais il convient d’analyser « la masse considérable des informations et éléments collectés depuis quatre jours », selon les mots du procureur. En parallèle des ratissages, les 30 bâtiments composant le minuscule hameau ont été fouillés, 12 véhicules visités, les 25 habitants du bourg et la famille du garçonnet entendus. Il faut désormais vérifier finement les emplois du temps, analyser toutes les données de téléphonie autour du hameau au moment de la disparition d’Emile.

L’IRCGN a déjà été sollicité dans cette affaire : elle a notamment dû analyser une tache observée mardi sur la carrosserie d’un véhicule « qu’on pouvait penser être du sang », selon le procureur. Il « s’est avéré que ce n’est pas du sang humain mais du sang animal », a développé le magistrat.

Notre dossier sur la disparition du petit Emile

1.200 appels ont également été reçus. Si certains sont farfelus d’autres, en revanche, nécessitent d’être vérifiés. Car pour l’heure, le mystère reste entier. Le garçonnet, âgé de deux ans et demi, a été vu pour la dernière fois samedi vers 17h15, seul, dans une rue descendante du hameau du Haut-Vernet, où il venait d’arriver pour les vacances d’été dans la maison de ses grands-parents. L’enfant s’est-il perdu ? A-t-il été enlevé ? Victime d’un accident ou d’un homicide ? « Toutes les hypothèses restent d’actualité, aucune n’est privilégiée et aucune n’est exclue », a encore insisté Rémy Avon.

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