audotafésLe Conseil des droits de l’homme de l’ONU condamne les autodafés du Coran

Les manifestations qui ont « désacralisé le Coran » condamnées par le Conseil des droits de l’homme de l’ONU

audotafésPlusieurs pays, pour la plupart occidentaux, ont fait part pendant les débats de leur opposition aux lois contre le blasphème
Des manifestants lisent des extraits du Coran lors d'une manifestation contre la Suède à Karachi, le 6 juillet 2023.
Des manifestants lisent des extraits du Coran lors d'une manifestation contre la Suède à Karachi, le 6 juillet 2023. - Asif HASSAN / AFP
20 Minutes avec AFP

20 Minutes avec AFP

C’est la conséquence directe des corans brûlés en Suède ces derniers mois. A la demande du Pakistan, un débat urgent a été mené au Conseil des droits de l’homme de l’ONU et il a débouché sur l’adoption mercredi d’une résolution condamnant les autodafés du Coran et autres actes de haine religieuse. Elle a été approuvée par 28 des 47 membres de ce conseil, dont la Chine, l’Ukraine et la plupart des pays africains. Sept membres se sont abstenus et douze ont voté contre, dont la France, l’Allemagne, le Royaume-Uni, les Etats-Unis et le Costa Rica.

Le texte comporte une condamnation de « tout plaidoyer et manifestation de haine religieuse, dont les actes récents, publics et prémédités, qui ont désacralisé le Coran » et un appel aux pays à adopter des lois leur permettant de traduire en justice les responsables de ces actes. Il y est demandé à l’ONU d’identifier les pays ne disposant pas d’une telle législation et d’organiser une table ronde d’experts chargés de se pencher sur le sujet. L’ambassadeur du Pakistan, Khalil Hashmi, a estimé qu’il s’agissait d’un texte équilibré qui ne pointait du doigt aucun Etat.

« L’islamophobie est en hausse. Des incidents impliquant la profanation du Coran se produisent encore et encore dans certains pays », a déclaré l’ambassadeur chinois Chen Xu, apportant son soutien à la résolution. Et « ces pays n’ont rien fait pour mettre en œuvre leur prétendu respect de la protection de la liberté de croyance religieuse », a-t-il dénoncé.

Opposition aux lois contre le blasphème

Mais plusieurs pays, pour la plupart occidentaux, ont fait part pendant les débats mercredi et jeudi de leur opposition aux lois contre le blasphème, tout en condamnant fermement l’autodafé du Coran en Suède. Les Etats-Unis, l’Union européenne et le Royaume-Uni avaient appelé à voter contre la résolution.

« Nous regrettons de devoir voter contre ce texte déséquilibré mais il est en contradiction avec des positions que nous adoptons depuis longtemps sur la liberté d’expression », avait déclaré l’ambassadrice américaine Michèle Taylor.

Certains pays latino-américains se sont abstenus, dont le Mexique et le Honduras, estimant - tout comme les pays occidentaux - qu’il aurait fallu plus de temps pour négocier et parvenir à un consensus. Le Mexique a affirmé jeudi avant le vote que « toute expression critique des religions ne constitue pas en soi une incitation à la violence et à la discrimination ».