ANNULATIONSCes communes qui renoncent à l'habituel feu d’artifice du 14-Juillet

14-Juillet : Ces nombreuses villes qui renoncent au traditionnel feu d’artifice

ANNULATIONSEn raison de la sécheresse ou du risque de débordements dans un contexte sécuritaire sensible, de nombreuses municipalités ont préféré annuler leur habituel feu d’artifice de la fête nationale
Le feu d'artifice est de retour à Nice après deux ans d'absence.
Le feu d'artifice est de retour à Nice après deux ans d'absence.  - M. Frénois / ANP / 20 Minutes / 20 Minutes
Frédéric Brenon et Jérôme Diesnis

Frédéric Brenon et Jérôme Diesnis

L'essentiel

  • De nombreuses villes ont décidé de renoncer à leur habituel feu d’artifice du 14-Juillet cette année.
  • Le risque de départ d’incendie, dans un contexte de sécheresse, est le principal argument avancé. C’est le cas à Strasbourg, Nîmes, Perpignan ou Arcachon.
  • Dans le Nord et en Ille-de-France, c’est surtout le risque de violences urbaines qui a poussé les maires à annuler l’événement.

Le climat change et la tradition en prend un coup. Pilier incontournable des célébrations de la fête nationale, le feu d’artifice du 14-Juillet est, cette année, remis en question un peu partout en France. Marquées par l’épisode de sécheresse de l’an passé et le risque incendie lié à l’usage d’engins pyrotechniques, de nombreuses municipalités ont renoncé à en organiser. Le cas le plus emblématique est probablement celui de la ville de Strasbourg.

L’Alsace étant actuellement confrontée à un risque « élevé » de départ de feu de forêt, la capitale strasbourgeoise a pris acte de « l’indisponibilité des services d’incendie et de secours » et a préféré annuler. Une décision conforme aux recommandations du préfet du Bas-Rhin pour l’ensemble de ce département. Sélestat et Obernai ont d’ailleurs choisi de reporter leurs feux d’artifice, de même qu’Illkirch-Graffenstaden. A Hochelden, la mairie met en place un « spectacle aquatique » comme alternative.

Lasers à Perpignan, drones à Nîmes et à Lourdes

La situation est également tendue en Occitanie, en particulier dans les Pyrénées-Orientales. Ce département frontalier de l’Espagne a déjà payé un lourd tribut aux incendies depuis le début d’année, dont l’un a détruit plus de 1.000 hectares de végétation à Cerbère. L’usage de l’eau y est très encadré. Dans ce contexte, la ville de Perpignan a décidé de « privilégier la prudence », la municipalité « ne voulant courir aucun risque ». Plutôt qu’un feu d’artifice traditionnel, c’est un « son et lumière » à base de lasers qui sera proposé. Pour les mêmes raisons, à Nîmes (Gard) et à Lourdes (Hautes-Pyrénées), c’est un spectacle de drones qui remplacera les engins pyrotechniques habituels. A Mougins, dans les Alpes-Maritimes, le feu d’artifice a également été supprimé à la demande de la préfecture.

En Gironde, autre département traumatisé par l’enchaînement des incendies il y a un an, la sécheresse est moins sévère et aucun arrêté de restriction n’a été annoncé. Les très touristiques communes d’Arcachon et de la Teste-de-Buch ont tout de même préféré remplacer le feu d’artifice par, respectivement, un spectacle de tissus volants et des drones.

« Une soirée plus reposante pour tout le monde »

Dans le nord ouest du pays, le risque incendie est moindre mais quelques municipalités ont pris la décision d’annuler. C’est le cas de la ville de Lorient, qui avance aussi des motifs économiques, mais aussi des communes de Carquefou et de Bouguenais près de Nantes. Située en périphérie nantaise également, Basse-Goulaine a, elle, annoncé qu’elle décalait son feu d’artifice au... 22 décembre. « On a subi un début d’incendie l’an dernier, ça avait marqué les esprits. On en a tiré les conséquences et je pense qu’on va pérenniser cette décision. C’est une nouveauté mais les fêtes de fin d’année sont aussi un moment propice pour se rassembler. Renoncer totalement au feu d’artifice n’était pas une option car c’est un événement ouvert à tous, très apprécié de la population », justifie Alain Vey, maire de Basse-Goulaine (Dvd), qui pense que la remise en cause des feux d’artifice estivaux « risque d’être un mouvement de fond en raison du changement climatique ».

Mais pour d’autres municipalités, la sécheresse et le risque incendie ne constituent pas la principale inquiétude. C’est le risque de débordements, un peu plus de quinze jours après les violences urbaines consécutives à la mort de Nahel, qui a poussé les maires à jeter l’éponge. A l’image de la ville de Roubaix. « Il y a déjà eu assez de feux et d’artifices les derniers jours, ce n’était pas la peine d’en rajouter, justifie le maire roubaisien Guillaume Delbar (DvD). C’est un moyen de proposer une soirée plus reposante pour tout le monde. »

Dans le Nord, les villes de Mons-en-Barœul et Croix avancent les mêmes arguments. En Ile-de-France, où une centaine d’équipements publics dont 18 mairies ou annexes ont été touchées après la mort de Nahel, plus d’une quinzaine de feux d’artifice sont annulés pour des raisons identiques. C’est, notamment, le cas de Nanterre, Bagnolet, Rosny-sous-Bois, Aulnay-sous-Bois, Clichy-sous-bois, Gennevilliers, Vaires-sur-Marne ou Bussy-Saint-Georges.