PATRIMOINETombé en ruines, ce château médiéval breton veut retrouver sa splendeur

Bretagne : Tombé en ruines, ce château médiéval veut retrouver toute sa splendeur

PATRIMOINEDétruit par le roi Charles VIII à la fin du XVe siècle, le château de Saint-Aubin-du-Cormier fait l’objet d’un vaste chantier de restauration et de valorisation
Construit en 1223, le château de Saint-Aubin-du-Cormier a été détruit à la fin du XVe siècle.
Construit en 1223, le château de Saint-Aubin-du-Cormier a été détruit à la fin du XVe siècle.  - J. Gicquel / 20 Minutes / 20 Minutes
Jérôme Gicquel

Jérôme Gicquel

L'essentiel

  • Le château de Saint-Aubin-du-Cormier près de Rennes a pendant longtemps été le symbole de la puissance et de l’indépendance du duché de Bretagne.
  • Détruit puis tombé en ruines, il fait aujourd’hui l’objet d’un important chantier de restauration et de valorisation.
  • Les ouvriers présents sur le chantier utilisent pour cela les mêmes procédés et matériaux qu’à l’époque de sa construction.

Hormis les habitants de la commune, peu de gens connaissent son existence. Construit en 1223, le château de Saint-Aubin-du-Cormier, au nord-est de Rennes, est pourtant intimement lié à l’histoire de la région. Il a pendant longtemps été le symbole de la puissance et de l’indépendance du duché de Bretagne. Mais après la défaite des troupes bretonnes lors de la sanglante bataille de Saint-Aubin-du-Cormier, qui a fait près de 8.000 morts, sa démolition ordonnée par le roi Charles VIII sonnera le glas de l’indépendance bretonne. Les habitants se sont alors servis de ses pierres pour construire une partie des maisons de la ville et il ne reste aujourd’hui du château que des ruines, à commencer par son imposant donjon coupé en deux.

Le site devenant dangereux pour le public avec un risque de chutes de pierres, la décision a été prise de restaurer et de valoriser l’ancien château médiéval. Depuis quelques semaines, sept compagnons de l’entreprise Lefevre s’attellent donc à consolider et sécuriser la forteresse. Un chantier colossal qui va durer deux ans et dont le coût s’élève à 3,2 millions d’euros, financé à 96 % par le conseil départemental d’Ille-et-Vilaine. « On ne va pas reconstruire le château, prévient Mélanie Villette, architecte du patrimoine. L’objectif est de figer ces ruines pour éviter qu’elles ne se dégradent davantage. »

Un chantier sur un espace naturel sensible

Accompagnés d’un archéologue, les maçons utilisent pour cela la technique de la cristallisation. Après avoir enlevé méticuleusement les végétaux qui ont pris possession des ruines, ces orfèvres nettoient ensuite les pierres avant de les resceller avec un mélange de sable et de chaux naturelle. « On refait la maçonnerie à l’identique en respectant les procédés utilisés à l’époque de la construction », souligne Anne Lemoine, directrice de travaux de l’entreprise Lefevre.

Sur ce site, classé comme espace naturel sensible, les ouvriers doivent également prendre soin de ne pas abîmer la faune et la flore, notamment le majestueux hêtre pourpre qui se dresse au pied du château. Pour nettoyer les murs, aucun produit chimique n’est donc utilisé, tout se faisant à l’eau et à la brosse.

Un travail minutieux qui porte déjà ses fruits. « Quand on voit comment c’était il y a quelques mois, on ne peut qu’être enthousiaste », indique Jérôme Bégasse, maire de Saint-Aubin-du-Cormier. Une fois le chantier terminé, l’élu espère faire des ruines un centre et un circuit d’interprétation « pour raconter l’histoire de la Bretagne. » Et redonner ainsi tout son lustre à l’ancien château médiéval.

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