cyclisme« La folie est montée d’un cran », Pinot prend son pied pour son dernier Tour

Tour de France 2023 : « La folie est montée d’un cran », Thibaut Pinot épaté par le soutien pour son dernier Tour

cyclismeLe Franc-Comtois peut compter sur un soutien inconditionnel des spectateurs depuis le départ de Bilbao
Des supporters de Thibaut Pinot dans le col de Joux Plane, lors de la 15e étape du Tour de France, le 16 juillet 2023.
Des supporters de Thibaut Pinot dans le col de Joux Plane, lors de la 15e étape du Tour de France, le 16 juillet 2023. - ROMAIN DOUCELIN/SIPA / SIPA
Nicolas Camus

N.C.

C’était annoncé, et les deux premières semaines du Tour de France ont tenu leurs promesses : pour la dernière danse de Thibaut Pinot, le peuple de France a décidé d’envoyer les watts. Qu’il soit échappé ou en queue de peloton, le coureur de la Groupama-FDJ est clairement le plus encouragé sur le bord des routes depuis le grand départ, le 1er juillet. Ce qui le surprendra toujours.

« La folie est montée d’un cran par rapport aux autres années. Ça me fait même un peu peur, moi qui suis un peu sauvage et timide. Mais heureusement qu’ils sont là. Le plaisir que je trouve dans le Tour de France, il est là », a-t-il dit à quelques journalistes lors de la journée de repos, ce lundi.

« A l’étranger, ils ne doivent pas trop comprendre »

Le Franc-Comtois voit les pancartes à sa gloire fleurir un peu partout, toutes plus déjantées les unes que les autres, de « Wonder Pinot » à « Retraite à 33 ans, Pinot Président »… « A l’étranger, ils ne doivent pas trop comprendre, observe-t-il. Au bord de la route, je suis loin d’être le meilleur. Et pourtant, je suis l’un des plus encouragés. Je n’ai pas le palmarès d’un Julian (Alaphilippe), je ne pense pas avoir marqué la décennie du vélo. » lls doivent être quelques-uns dans le peloton, tout de même, à regarder ses trois victoires d’étape sur la Grande Boucle, son podium final sur les Champs et son Tour de Lombardie avec envie.

Et pourquoi pas après tout ?
Et pourquoi pas après tout ?  - AFP

Sur la route en tout cas, le Franc-Comtois fait ce qu’il peut pour être à la hauteur de ce soutien. Il a été dans le bon coup à deux reprises, dans le Beaujolais lors de la 12e étape jeudi, et sur la route de Saint-Gervais Mont-Blanc dimanche. Mais il lui manque pour le moment un peu de jambes et le petit zeste de chance qui va bien pour réussir à conclure. « J’ai envie de leur rendre, encore plus cette année, a-t-il avoué. Maintenant, il y a de grandes chances que mon tour soit passé. Ça aurait peut-être été trop beau de gagner sur mon dernier Tour. Beaucoup de gens en rêvaient mais je savais que ça allait être dur. Je suis un petit cran en dessous de ce qu’il faut. »

Hop hop hop, pas de ça Thibaut. Il reste encore de quoi se faire plaisir dans cette troisième semaine, notamment lors de l’avant-dernière étape, samedi, entre Belfort et le Markstein, tout près de chez lui. Ses supporters l’attendront d’ailleurs en masse dans le Petit Ballon pour lui dire au revoir comme il se doit. Quoi qu’il se passe en tout cas lors de ces derniers jours, rien ne pourra le faire revenir sur sa décision d’arrêter au terme de cette saison. « Il n’y a vraiment plus de doute. Je pense avoir fait le tour de la question. Mentalement, je suis prêt à arrêter. Aucune victoire ne me fera changer d’avis », a-t-il insisté.

Notre dossier sur le Tour de France

Quand tout ça sera fini, en octobre, le petit prince de Mélisey ira « au jardin tranquille, tout seul, pour retrouver le silence ». Interrogé sur ce qu’il aura aimé chez le coureur Thibaut Pinot, le Franc-Comtois a évoqué le « côté un peu décalé » de quelqu’un « qui vit tout simplement en dehors du vélo » et pas « comme un moine » uniquement focalisé sur la performance. « Aujourd’hui je pense qu’il y en a beaucoup qui ont perdu cette notion de vivre, tout simplement », a-t-il insisté : « ce serait inconcevable d’avoir un coureur comme moi dans certaines équipes ». Il serait peut-être surpris si on organisait un sondage dans le peloton.