JOB DE RÊVEAncienne comédienne, elle a changé de vie pour être éclusière en Bretagne

Bretagne : « On fait de belles rencontres »… Elle a changé de vie pour devenir éclusière

JOB DE RÊVEAncienne comédienne, Catherine Riaux gère depuis un an et demi les écluses de Lengager et de Chanclin sur le canal d’Ile-et-Rance
Catherine Riaux gère depuis un an et demi les écluses de Lengager et de Chanclin sur le canal d’Ile-et-Rance
Catherine Riaux gère depuis un an et demi les écluses de Lengager et de Chanclin sur le canal d’Ile-et-Rance - J. Gicquel / 20 Minutes / 20 Minutes
Jérôme Gicquel

Jérôme Gicquel

L'essentiel

  • Ancienne comédienne, Catherine Riaux a tout plaqué pour devenir éclusière en Bretagne.
  • Elle s’occupe désormais de deux écluses sur le canal d’Ile-et-Rance qui relie Rennes à Saint-Malo.
  • Son quotidien est désormais rythmé par le passage des bateaux et des péniches mais aussi par de nombreuses autres tâches.

«Bienvenue à l’écluse de Chanclin, Degemer mat ! ». La voix est enjouée et le sourire radieux à chaque fois qu’elle accueille ses visiteurs. En ce jeudi ensoleillé de début juillet, Catherine Riaux fait la connaissance de Patricia et de son mari qui naviguent le long des canaux bretons à bord du Cent-Sou-Si, une pénichette de onze mètres de long. « C’est la belle vie à bord, on prend notre temps pour voyager », raconte la plaisancière, originaire de Loire-Atlantique.

Dans leur périple, ils vont croiser la route de nombreux éclusiers et éclusières, les gardiens des canaux. Car sans eux, impossible d’avancer au fil de l’eau. « Nous sommes chargés de faire franchir les écluses aux bateaux, indique Catherine Riaux. Cela peut être de l’amont vers l’aval si le bateau veut descendre le cours d’eau ou inversement ».

Chaque passage d'écluse est l'occasion pour Catherine d'échanger avec les plaisanciers.
Chaque passage d'écluse est l'occasion pour Catherine d'échanger avec les plaisanciers. - J. Gicquel / 20 Minutes

Ancienne comédienne professionnelle, cette dernière a tout plaqué pendant la pandémie de Covid pour se reconnecter à la nature : « j’étais rassasiée et je voulais exercer un métier en plein air », raconte-t-elle.

Début 2022, la voilà donc embauchée par la région Bretagne, gestionnaire des voies navigables, pour s’occuper des écluses de Chanclin et de Lengager à Montreuil-sur-Ile, le long du canal d’Ile-et-Rance qui relie Rennes à Saint-Malo. « J’en gère parfois quatre quand je dois remplacer les collègues », précise-t-elle.

« C’est très physique et il faut être très concentré »

Un job de rêve pour cette quinquagénaire qui a toujours eu le pied marin. « J’ai pas mal navigué depuis mon enfance, raconte-t-elle. Et mes parents avaient une maison au bord de la Vilaine. Je côtoyais donc des éclusières, qui étaient très souvent des femmes à l’époque, et j’étais fascinée par leur métier ».

Ses journées sont désormais rythmées par le passage des embarcations à qui il faut ouvrir les portes pour les faire rentrer dans le bassin. A l’aide d’une manivelle, elle les referme ensuite le temps que le sas se remplisse suivant le principe des vases communicants avant de les rouvrir de nouveau pour libérer le bateau.

« C’est très physique et il faut être très concentré car on n’a pas le droit à l’erreur », indique l’éclusière. La manœuvre terminée, elle s’empresse ensuite d’appeler les autres éclusiers pour leur signaler l’arrivée d’un bateau ainsi que sa destination. « C’est un travail de coordination car on ne peut pas laisser les plaisanciers attendre », poursuit-elle.

Un métier mais de nombreuses tâches

Pétillante, Catherine Riaux prend son nouveau travail très à cœur, avec toujours un mot gentil pour ses visiteurs. « Je les renseigne sur l’histoire des lieux, sur les commerces qui sont ouverts dans le coin, raconte la gardienne des écluses 17 et 18. J’apprends aussi beaucoup de choses avec eux, on fait à chaque fois de belles rencontres ».

En plus des plaisanciers, Catherine doit également répondre aux nombreuses questions des badauds, toujours fascinés par le passage des écluses. « C’est très poétique aussi comme endroit », reconnaît-elle.

Quand elle n’est pas à la manœuvre, l’éclusière n’a pas non plus trop le temps de s’ennuyer car elle doit aussi s’occuper de l’entretien des lieux et faire du jardinage et du bricolage. Idem pendant la période creuse, entre fin octobre et début avril, où la navigation est interdite sur les canaux bretons.

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« On doit aussi entretenir le cours d’eau et le surveiller, notamment s’il y a une pollution », détaille l’éclusière, ravie de cette reconversion. « C’est un vrai choix de vie, conclut-elle. On doit gérer beaucoup de tâches, cela demande de l’organisation. Mais je prends beaucoup de plaisir ». Et n’est-ce pas là le principal ?