reculadeL’Américaine Scott Morton renonce à un poste clé de l’UE après une polémique

L’Américaine Scott Morton renonce à un poste clé de l’UE pour la régulation des géants de la tech

reculadeEmmanuel Macron s’était déclaré « dubitatif » sur sa candidature
Plusieurs eurodéputés et membres de la Commission européenne étaient sceptiques sur ce choix.
Plusieurs eurodéputés et membres de la Commission européenne étaient sceptiques sur ce choix. - ISA HARSIN/SIPA / SIPA
20 Minutes avec AFP

20 Minutes avec AFP

Elle préfère jeter l’éponge. L’Américaine Fiona Scott Morton, qui devait être nommée à un poste clé de l’UE pour la régulation des géants de la tech, a annoncé renoncer. « Fiona Scott Morton m’a informé de sa décision de ne pas accepter le poste d’économiste en chef de la concurrence. Je l’accepte avec regret », a déclaré sur Twitter la commissaire européenne Margrethe Vestager. Sa nomination à la Direction générale de la concurrence avait suscité des réactions indignées parmi les eurodéputés. Et hier, le président français Emmanuel Macron s’était dit « dubitatif » quant à ce choix lors d’un sommet.

« J’ai essayé d’engager la meilleure personne possible pour ce job », a martelé en réponse Margrethe Vestager, tout en expliquant qu’il ne s’agissait pas d’un poste décisionnel mais seulement de conseiller. Mais l’exécutif bruxellois semblait divisé. Cinq commissaires, l’Espagnol Josep Borrell, le Français Thierry Breton, la Portugaise Elisa Ferreira, l’Italien Paolo Gentiloni et le Luxembourgeois Nicolas Schmit ont écrit à la présidente Ursula von der Leyen pour réclamer une réévaluation de cette nomination, a affirmé mardi soir un haut responsable européen qui regrette un manque de débat et de transparence.

Pas de « réciprocité »

« Au moment du choix, il n’a pas été explicité que la candidate était américaine et qu’il y avait de potentiels conflits d’intérêts », a-t-il affirmé sous couvert de l’anonymat. « Si nous n’avons aucun chercheur (européen) de ce niveau pour être recruté par la Commission, ça veut dire que nous avons un très grand problème avec tous les systèmes académiques européens », a expliqué mardi Emmanuel Macron. Il a souligné l’absence de « réciprocité » de la part des Etats-Unis et de la Chine pour nommer des Européens qui seraient « au cœur de (leurs) décisions ».

Des élus ont épinglé les anciennes fonctions de Fiona Scott Morton comme responsable de l’analyse économique à la division antitrust du ministère américain de la Justice, entre 2011 et 2012, ou de consultante pour des grands groupes de la tech comme Amazon, Apple et Microsoft. Ils dénoncent de possibles conflits d’intérêts et le risque d’une ingérence de Washington dans des décisions de l’UE.