VIGNOBLEPrès de 9.000 hectares candidats à l’arrachage dans le bordelais

Crise viticole : Près de 9.000 hectares candidats à l’arrachage dans le bordelais

VIGNOBLEL’interprofession a annoncé la sollicitation de l’arrachage de 9 251 hectares dans le cadre d’un plan d’aide au premier vignoble AOC français plombé par la surproduction
Près de 1 085 pré-candidatures pour une prime à l'arrache à 6 000 euros par hectare ont été déposées.
Près de 1 085 pré-candidatures pour une prime à l'arrache à 6 000 euros par hectare ont été déposées.  - E.Provenzano / 20 Minutes / 20 Minutes
L.Gh avec AFP

L.Gh avec AFP

L’interprofession a annoncé ce mercredi la sollicitation de l’arrachage de 9 251 hectares par les viticulteurs bordelais dans le cadre d’un plan d’aide au premier vignoble AOC français, plombé par la surproduction et frappé cet été par un intense épisode de mildiou.

Ce sont 1 085 pré-candidatures pour une prime à l’arrachage à 6 000 euros par hectare qui ont été déposées, a précisé Allan Sichel, président du Conseil interprofessionnel du vin de Bordeaux (CIVB).

300 viticulteurs souhaitent arrêter le métier

« Sur ces 1 085 dossiers, qui représentent quand même 20 % des viticulteurs de Gironde, il y a 300 viticulteurs qui souhaitent arrêter complètement leur métier », a souligné le dirigeant du CIVB. « Avec cet épisode de mildiou qui est très destructeur », le nombre des candidatures définitives pourrait évoluer. Ces dernières s’ouvriront en septembre.

La campagne d’arrachage pouvait aller jusqu’à 9 500 hectares sur un vignoble de 110 000 ha, soit une enveloppe de 57 millions d’euros cofinancée par l’État et l’interprofession. Elle devrait débuter à l’automne après les vendanges. Le but est de lutter contre la flavescence dorée, une maladie qui menace les vignes laissées à l’abandon, et qui permet indirectement de réduire les volumes de production.

Le mildiou, un parasite mi-algue mi-champignon

Le ministre de l’agriculture Marc Fesneau s’est félicité d’un dispositif approprié, alors qu’un collectif de vignerons girondins réclamait davantage de surface arrachée et une prime plus élevée.

Le mildiou est un parasite mi-algue mi-champignon qui frappe de plein fouet les vignobles de Nouvelle-Aquitaine avec 90 % des vignes touchées selon les chambres d’agriculture de la région.

« Il y a pour moi des éléments (…) qui font la corrélation entre la météo (et le mildiou). On va regarder ça avec (les assureurs) et vous aurez l’État à vos côtés pour crédibiliser le dossier », a déclaré le ministre de l’agriculture, ajoutant que les pertes de récoltes ne pourraient réellement être évaluées qu’après les vendanges.

En guise d’aide, un plan national de distillation des excédents, à hauteur de 160 millions d’euros pour 3 millions d’hectolitres, a également été lancé, mais les demandes dépassent l’enveloppe allouée.

Calibrer les demandes de distillation

Jérôme Despey, président du conseil spécialisé vin de FranceAgriMer, estime que les candidatures font état de 4,4 millions d’hectolitres à distiller, dont 2 millions dans le Languedoc et un million dans le Bordelais. Il plaide pour une rallonge de 40 millions d’euros. « Il faudra qu’on calibre bien les demandes de distillation par rapport au mildiou », a tempéré Marc Fesneau, faisant allusion aux vignerons qui renonceraient à vider leurs chais en cas de mauvaise récolte.

De quoi revoir les volumes à distiller ? « Je pose juste la question de réajuster notre stratégie », a poursuivi Marc Fesneau, assurant que l’enveloppe promise serait maintenue.