Communion« C’était grandiose à vivre… » Pinot, derniers frissons pour la route

Tour de France 2023 : « Grandiose… » Thibaut Pinot, un dernier frisson pour la route et des souvenirs pour la vie

CommunionLe grimpeur de Groupama-FDJ n’a pas déçu ses supporteurs, venus en nombre ce samedi pour ses ultimes heures sur le Tour de France
Thibaut Pinot, au milieu d'une foule en délire.
Thibaut Pinot, au milieu d'une foule en délire. - Thomas SAMSON / AFP / AFP
Quentin Ballue

Quentin Ballue

L'essentiel

  • Thibaut Pinot, 33 ans, s’apprête à boucler son tout dernier Tour de France avant de prendre sa retraite à l’automne.
  • Ce samedi, sur ses routes d’entraînement, le Franc-Comtois a enflammé le public en passant une bonne partie de l’étape à l’avant. Il a finalement pris la septième place.
  • Le trentenaire a été poussé par le « virage Pinot », installé dans le Petit Ballon. L’émotion était palpable toute la journée, notamment chez Marc Madiot.

Foutue poussière dans l’œil. Marc Madiot a passé sa journée les yeux embués. Au départ, à Belfort, où l’émotion l’a envahi au moment d’évoquer les derniers coups de pédale de Thibaut Pinot sur le Tour de France. Pendant l’étape, dans le Petit Ballon, où il s’est arrêté pour saluer le virage dédié à son coureur. Encore après, au Markstein, rattrapé par les sanglots face aux micros. Repris dans le Platzerwasel, à 12 kilomètres de la ligne, le coureur de Melisey ne décrochera jamais de quatrième victoire d’étape sur la Grande Boucle. L’important était ailleurs. Quelques heures avant sa sixième arrivée sur les Champs-Elysées, Pinot a enflammé une dernière fois le public français, avec panache et personnalité. Au bout, une septième place, le prix de la combativité, mais surtout une grosse dose d’émotions. C’était la Saint-Thibaut. C’était beau.

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Quand le virage se met à chanter

Sorti avec Valentin Madouas, le Franc-Comtois a intégré l’échappée grâce à une stratégie d’équipe bien rodée puisque le duo est retombé sur Stefan Küng, qui a pu filer un coup de main pour ramener ses deux coéquipiers à l’avant. Le champion de France a longtemps accompagné le héros du jour. Jusqu’à ce que Pinot lâche les chevaux, à 31 kilomètres de l’arrivée. Dans un Petit Ballon en fusion qui n’avait d’yeux que pour lui, il a fendu la foule au milieu des drapeaux, maillots, écharpes et pancartes qui lui étaient presque unanimement dédiés.

À 2 bornes du sommet, le virage spécialement monté en son honneur avait des airs de stade à ciel ouvert, où l’on pouvait lire « Merci Pinot », « T’es grand », « T’es beau Pinot » ou encore « Pinot, la retraite, c’est 64 ans ». Une immense démonstration d’affection qui a foutu les frissons à tout le monde. « C’était grandiose à vivre, expliquait l’intéressé à l’arrivée. J’ai pris du plaisir, c’était que du bonheur. On a vu aujourd’hui que j’avais le plus beau public de France ! Je laisse une trace dans le cœur des gens, de mes supporteurs, et c’est presque plus beau qu’une victoire. »

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À cœur ouvert

Malgré le soutien du public, Pinot n’a pas pu accrocher Tadej Pogacar, Jonas Vingegaard, Felix Gall et les frères Yates dans le Platzerwasel. Il a en revanche tenu la roue de Pello Bilbao pour terminer à 33 secondes de la gagne, en septième position. Ses efforts ont été récompensés du prix de la combativité, qu’il a reçu sous les hourras des spectateurs massés au pied du podium protocolaire. « Je ne pensais pas que ça me ferait autant d’effet d’être là, j’ai l’impression que c’est une page de mon histoire qui se termine ce soir. C’est plus fort que ce que je pensais », confie-t-il. Son patron Marc Madiot était sur la même longueur d’onde. « Je lui dois quelques cheveux blancs, mais je ne les regrette pas du tout », plaisante le Mayennais.

« On a souvent dit que c’était un coureur fragile, qui n’avait pas de mental. J’espère que, tous, on se souviendra qu’il avait du tempérament dans certaines circonstances, notamment aujourd’hui. Quand on regarde son palmarès, ces quelques lignes sur une page de papier, elles ont toutes une vraie signification et une histoire. Je crois que c’est un coureur authentique. Il montre ce qu’il est, parfois je lui en ai fait le reproche. Mais en fait, c’est ce qui a créé sa force et sa popularité. Thibaut ne fait jamais semblant. »

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« Je souhaite à tous mes confrères de connaître des Thibaut Pinot »

La déclaration d’amour du patron relève du domaine sportif, mais surtout de l’humain. « J’ai eu la chance de rencontrer des grands coureurs qui sont aussi des grandes personnes, poursuit Madiot, chez qui Pinot aura réalisé la totalité de sa carrière. Quand on est en course, on s’arrête sur la performance sportive. Quand on arrive au bout du chemin, on se rappelle qui est l’homme derrière le champion. Je souhaite à tous mes confrères de connaître des Thibaut Pinot. »

Cinquième du Giro en mai, Pinot terminera son ultime Tour de France dimanche avec le sentiment du devoir accompli, bien qu’il n’ait pas encore réussi à accrocher sa 34e victoire dans le peloton professionnel. « Il y aura une grande bière ce soir », conclut-il dans un sourire, en promettant que son histoire avec le Tour n’était pas totalement terminée. « Je reviendrai, a-t-il glissé, mais je serai dans le virage. » La France aussi.