com' pol'Les 5 faux pas à éviter en vacances pour les politiques

Vacances d'été : Quels sont les 5 faux pas à éviter pour les politiques ?

com' pol'« 20 Minutes » dresse une liste de conseils pour éviter les polémiques pendant le repos estival
Des parlementaires profitent de la plage (photomontage).
Des parlementaires profitent de la plage (photomontage).  - TLG/20Minutes / 20Minutes
Thibaut Le Gal

Thibaut Le Gal

L'essentiel

  • C’est bientôt la trêve estivale pour les responsables politiques, au Parlement comme au gouvernement.
  • Après une année riche en émotions, ces vacances ne seront toutefois pas sans risque en matière de communication.
  • Tenue, activités, bronzage... Même en congés, les politiques doivent faire attention pour éviter les controverses.

Les vacances approchent, la fin des polémiques ? A quelques jours de la trêve, nul doute que les responsables politiques pensent déjà à leurs congés estivaux. Mais après une année riche en émotions, ce repos ne sera pas sans risque. Car, en maillot sur la plage ou en claquettes au camping, les parlementaires et les membres du gouvernement doivent continuer d’éviter les faux pas.

De bonne âme, 20 Minutes a choisi de les aider à passer des vacances sans encombre, en dressant une liste des choses à ne surtout pas faire pour éviter toute controverse pendant l'été.

1. Le lieu de vacances trop bling-bling

A l’heure du « Make Our Planet Great Again », difficile de partir au bout du monde sans réfléchir à son bilan carbone. « C’est une question d’éthique, j’évite de prendre trop l’avion. Je n’avais déjà pas l’habitude d’aller me dorer la pilule à Bali avant d’être élu, c’est toujours le cas aujourd’hui », explique un député de la Nupes. A éviter également : les vacances trop bling-bling, pour éviter les controverses comme Nicolas Sarkozy et son repos à bord d’un luxueux yacht en 2007 au large de Malte. Pour les membres du gouvernement, les règles fixées depuis plusieurs années - être à 3 heures de trajet de Paris - limitent les destinations trop exotiques.

« Le lieu de vacances est devenu un objet politique. On demande aujourd’hui aux ministres, notamment, de ne pas faire de vagues, d’être des Français comme les autres, même s’ils ne le sont pas. Si vous allez au fond de la Creuse plutôt qu’à Ibiza, vous n’envoyez pas le même message de communication », assure Alexandre Eyriès, enseignant-chercheur en communication politique à l’université de Lorraine. « Beaucoup choisissent une maison de famille pour se ressourcer, pour montrer qu’ils passent les vacances de Monsieur et Madame Tout-le-monde », ajoute-t-il.

2. Les activités pas écolos

Là encore, les activités trop polluantes pourraient vite devenir un élément de reproche sur les réseaux sociaux, et même une arme utilisée par les adversaires. Pour faire un peu de sport de manière ludique, mieux vaut privilégier le vélo, le canoë ou le parapente, plutôt que le kart, le quad ou le jet-ski. La virée en mer d’Emmanuel Macron à moto marine, l’été dernier lors de son séjour au Fort de Brégançon, avait ainsi été vivement critiquée par les écologistes, qui dénonçaient un comportement « criminel » d’un point de vue climatique.

Autre élément devenu subversif et à manier avec des pincettes (ou plutôt des brochettes), le traditionnel barbecue estival, devenu objet de polémique ces derniers mois entre le communiste Fabien Roussel et l’écologiste Sandrine Rousseau.

3. Se lâcher en boîte de nuit

Et pourquoi pas profiter des vacances pour tester de nouveaux pas et enflammer la piste de danse ? Oui, mais là encore, attention à ne pas trop en faire. A l’heure des réseaux sociaux, la polémique n’est jamais très loin. « Une vidéo de la Première ministre finlandaise [en août 2022] la montrant en train de faire la fête et danser avait suscité un scandale dans le pays », rappelle Alexandre Eyriès. « La classe politique est plus scrutée qu’autrefois. Il y a une forme de chape de plomb, on rappelle toujours les responsables politiques à leur fonction, à la notion de devoir, même lors de leurs loisirs privés », ajoute le spécialiste. L’ex-ministre de l’Intérieur, Christophe Castaner, avait lui aussi été critiqué lors d’une sortie endiablée en boîte de nuit en pleine crise des « gilets jaunes ».

4. Oublier la chemise dans la valise

En vacances, hommes et femmes politiques s’habillent généralement de manière plus décontractée qu’à l’accoutumée. C’est donc plutôt le comportement qui sera scruté par les voisins de camping. « En matière de communication, cela semblerait ridicule d’apparaître en costume et chaussures cirées sur la plage », souligne Alexandre Eyriès. « Mais la fonction et l’image publique imposent une certaine exemplarité, un minimum de tenue, même en maillot de bain ».

Une chose à ne pas oublier dans la valise : la tenue pour passer à la télévision en cas de nécessité. « En vacances, je m’habille toujours pareil, comme avant d’être député. Je n’ai pas peur du fashion faux pas », sourit un élu de gauche. « Seul changement l’année dernière : j’avais pris une veste et une chemise pour faire des visios avec les chaînes d’information ». Tous ont en mémoire la controverse suscitée par Jean-François Mattei à l’été 2003, lorsque le ministre de la Santé avait répondu en polo, depuis sa maison du Var, en pleine canicule.

5. Avoir un bronzage trop marqué

« Avec un bronzage pareil, c’est pas la ministre du Travail, mais celle des vacances ! » Sur les réseaux sociaux, les mines brunies des responsables politiques ne manquent pas d’être scrutées à l’heure de la rentrée des classes. Au sein du gouvernement aussi, ce genre de détails est parfois étudié. En 2018, « Benjamin Griveaux était rentré hyperbronzé de Marrakech en pleine crise des « gilets jaunes ». Il était hyper mal. Cette année, tout le monde veut éviter ça », soufflait en 2019, au Parisien, un conseiller ministériel pour les congés de Noël.

Faut-il vraiment faire attention à son teint halé, même en été ? Alexandre Eyriès relativise : « Ça pourrait laisser entendre que les dossiers n’ont pas été trop travaillés, notamment pour les ministres. Mais maintenant, avec la peopolisation des politiques, le look et donc le bronzage font partie des vertus positives et de l’affichage de communication ».