Une ancienne responsable de Twitter a raconté sur le réseau social comment Elon Musk avait instauré un climat de peur dans l’équipe après son arrivée à la tête de l’entreprise. Elle s’est notamment dite « surprise de son empressement à réduire autant de choses en cendres ».

« Mais avec suffisamment d’argent et de temps, peut-être que quelque chose de nouveau et d’innovant va en sortir », a nuancé Esther Crawford dans une publication ce mercredi sur Twitter, rebaptisé X. Ancienne directrice des produits en développement du réseau social, l’Américaine avait publiquement soutenu Elon Musk pendant quatre mois après le rachat du réseau social.

Evincée par Elon Musk

Elle est notamment connue pour avoir retweeté une photo où on la voyait dormir dans un sac de couchage au bureau, dans les jours qui ont suivi l’acquisition fin octobre 2022. « La gauche […] m’a traitée de lèche-bottes de milliardaire », se souvient-elle, « tandis que la droite m’a accusée de faire passer ma carrière avant ma famille ».

Architecte du nouvel abonnement payant « Blue », elle avait travaillé jour et nuit avec son équipe pour le lancer dans les temps impartis par le PDG de Tesla. Elon Musk l’a cependant congédiée en février 2023, en même temps que des dizaines d’autres salariés. Il avait déjà licencié rapidement la moitié du personnel et demandé aux rescapés de choisir entre se donner « à fond, inconditionnellement », et partir.

Un PDG « lunatique » et sans empathie

« Elon est bizarrement charmant, et vraiment drôle », décrit Esther Crawford. « [Mais] il peut passer d’un coup de l’enthousiasme à la colère. Les gens ont rapidement commencé à avoir peur [de lui parler]. » L’ancienne responsable assure avoir fait part de ses opinions sans filtre, et s’inquiète du fait que les proches du PDG soient « fanatiques dans leur soutien indéfectible » : « Vivre dans une bulle et être au sommet rend une personne encore plus susceptible d’être entourée de béni-oui-oui. »

Esther Crawford a aussi évoqué les méthodes de prise de décision d’Elon Musk, fondées « essentiellement sur son instinct », plutôt que sur les données ou l’expertise. « Il faisait des sondages sur Twitter, demandait conseil à un ami ou même à son biographe », se souvient-elle. « Des fois il semblait accorder plus de crédit à des commentaires fortuits qu’aux professionnels. »

Sans épargner l’ancien Twitter « qui avançait à la vitesse de l’escargot, empêtré dans la bureaucratie », l’ancienne responsable ne s’est pas prononcée sur les chances de réussite du nouveau « dirigeant lunatique », « audacieux », mais qui « manque cruellement d’empathie ».